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                                                   Cimetières et mode d'inhumation (Somme)

 

Cimetières et mode d'inhumation
(Somme).




par Marc Nadaux


 





Depuis le début du siècle, l'organisation intérieure, mais aussi la place des lieux d'inhumation dans le paysage rural entre Amiens et Abbeville, ont été bouleversées. Cette mutation témoigne de l'évolution des rapports entre l'Homme et la mort.

Ainsi, au nom du respect dû aux morts, le décret du 23 Prairial an XII (12 Juin 1804), pierre d'angle 'de la législation en matière d'inhumation, impose la sépulture individuelle. Cette mesure entraîne alors une extension de la surface des nécropoles. Le cimetière communal, placé dans la majorité des cas au centre du village et au milieu des habitations, devient rapidement trop exigu. Grâce à l'action de l'administration et des élites locales, il est alors transféré extra-muros et ce, malgré les résistances des populations concernées. La révolution dans le mode d'inhumation, amenée par la législation du XIXème siècle, ainsi que les préoccupations en matière d'hygiène publique, ont ainsi, à long terme, une incidence sur la place des morts dans le village, sur l'espace consacré aux morts dans le paysage rural.

L'aspect même du cimetière communal a également beaucoup changé. Le petit cimetière, entourant l'église depuis des générations, planté d'arbres et envahi par la végétation disparaît peu à peu. Il cède la place à une spacieuse nécropole placée au milieu des champs. Celle-ci, close d'une haie ou d'un mur en briques, est aménagée suivant différents espaces réservés aux concessions, découpés par des allées rectilignes. Les croix de fer et les chapelles funéraires, issues du culte des morts, laissent, elles, bientôt la place aux caveaux funéraires familiaux. Le cimetière se minéralise.







Décret impérial du 23 Prairial an XII, 12 juin 1804.
Autorisation d'inhumer dans l'église paroissiale accordée à la commune de Bourdon, 1828.
Ordonnance royale relative aux cimetières, 6 décembre 1843.
Lettre du Maire de la commune de Creuse au Préfet destinée à l' "Enquête statistique sur l'état et la situation des cimetières", 1848.
Pétition d'un groupe d'habitants d'Ailly-le-Haut-Clocher à la suite de la "demande de désaffection du cimetière", Le Journal d'Amiens, 20 février 1911.