Pendant tout le XIXème, l'administration supérieure se préoccupe des cimetières ruraux dans le département de la Somme. La Préfecture organise à trois reprises de vastes enquêtes auprès des différentes Mairies afin de connaître l'état des nécropoles rurales. Il s'agit ainsi de savoir si celles-ci respectent les prescriptions du Décret du 23 Prairial an XII (12 juin 1804) qui fait autorité en la matière.  En effet, les lieux doivent être situés à plus de quarante mètres des plus proches habitations, dans un endroit bien aéré afin que les "exhalaisons coupables" ne nuisent pas à la santé des villageois. La clôture fait également l'objet des sollicitudes de l'administration. Le respect envers les morts implique désormais que les bestiaux ne puissent venir souiller les sépultures. Celles-ci doivent être individualisées. Aussi le Maire doit surveiller la fréquence de réouverture des fosses et procéder à l'extension du cimetière si le besoin s'en fait sentir.  Cet entretien du "village des morts" nécessite un effort financier important de la part des communes et donc des communautés rurales.