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Dans le Var.



Le plébiscite des 20 et 21 décembre 1851.



par Marc Nadaux

 






Le département du Var, malgré une insurrection en masse contre le coup d'État du 2 décembre, a voté très largement pour le "oui" au plébiscite des 20 et 21 décembre suivant. Ses habitants ont ainsi accordé leur suffrage à Louis-Napoléon Bonaparte afin que celui-ci refonde la constitution. Pouvait-il en être autrement alors que l'état de siège n'est pas encore levée, dans une région où une féroce répression qui touche les insurgés républicains est encore en cours ? Beaucoup d'électeurs ne ses sont d'ailleurs pas dérangés pour se prêter au jeu du scrutin et c'est dans les grandes villes que se rencontrent le plus grand nombre de non, soit à Toulon, La Seyne et Rouebrussane. 








Habitants du Var,



 

L'insurrection écrasée à Aups n'a pas osé relever la tête. L'ordre règne sur tous les points de votre département Il n'y sera plus troublé.
   Des troupes sont cantonnées dans plusieurs communes des arrondissements de Draguignan, Toulon et Brignoles ; elles prêtent leurs concours à vos magistrats et à la gendarmerie pour assurer l'arrestation de tous ces hommes pervers qui, pendant plusieurs jours, ont jeté l'effroi dans vos familles ; elles seraient prêtes, au moindre signal, à se porter sur tous les points ou les anarchistes oseraient se montrer au jour.
   Ne craignez donc plus rien. Vos magistrats veillent ; ils ont le pouvoir et l'inflexible volonté d'assurer la tranquillité du pays.
   Une insurrection qui paraissait formidable a été comprimée, châtiée, anéantie en quelques jours Savez vous ce que nous a donné la décision, l'énergie, l'autorité nécessaires pour purger votre département de ces hordes anarchiques qui le désolaient ?
   C'est notre confiance dans la force du gouvernement de LOUIS NAPOLÉON ; c'est la certitude que nous avions de son inébranlable résolution de protéger à tout prix le pays honnête contre l'invasion d'une abominable jacquerie, c'est le grand acte du 2 décembre qui, en un instant, a dégagé l'avenir de toutes ses poignantes incertitudes et raffermi le cœur de tous les hommes de bien.
   Jetez les yeux autour de vous ! Partout l'anarchie est comprimée, les méchants tremblent, les bons se rassurent. La rente, par un essor moue, atteint le pair en quelque jours ; les affaires se raniment ; les capitaux s'offrent au travail et à la propriété ; la confiance renaît de toutes parts, et avec elle reviendra bientôt une prospérité dont le souvenir était déjà si loin de nous.
   Eh bien, cette force avec laquelle le pays s'élance vers l'avenir, cette courageuse initiative de LOUIS NAPOLÉON qui veut vous assurer la paix, le travail, l'aisance ; les efforts de vos magistrats pour vous protéger contre la plus criminelle des insurrections, tout cela resterait stérile, inutile, si la France, de sa grande, de sa puissante voix, ne venait pas confirmer, dans les mains du Président de la République, le pouvoir qui lui est nécessaire pour sauver la société



 

Habitants du Var,



 

Vous allez exercer l'acte le plus solennellement souverain qui ait jamais été demandé à un peuple !
   Le OUI que vous allez déposer dans l'urne renferme la fortune, la gloire, l'existence même de notre France, le bonheur, la paix de vos familles ; le bien-être, l'honneur de chacun de vous !
   Et, ne l'oubliez pas !
   Ceux qui vous diraient de voter NON, ce ne seraient pas des adversaires politiques ; ce seraient les hommes que répudient tous les partis honorables ; ce seraient les hommes qui appellent sur le pays le désordre et l'anarchie, qui sympathisent avec ceux qui ont naguère promené l'assassinat, l'incendie et le vol à Cuers, au Lue, à Vidauban, à Lorgues, à Aups ! ce seraient ceux qui ont insulté vos femmes, enlevé, maltraité tant d'honorables citoyens, qu'un bonheur providentiel nous a permis d'arracher à la mort ; ce seraient ceux qui convoitent vos épargnes, l'héritage de vos enfants ; ceux qui, au jour de leur triomphe, ne connaîtraient d'autres règles que leurs passions, d'autres lois qu'un effroyable brigandage !


 

Soyez donc bien avertis !

Sauvez la France, sauvez-vous vous même !

Vous le pouvez, vous le voulez

Vous voterez OUI !




 

Fait à Draguignan, en l'hôtel de la Préfecture, le 18 Décembre 1851


Le Préfet du Var,

T. PASTOUREAU