La répression
à Gonfaron, Pignans, Flassans et Besse,
16 décembre 1851.
La répression s'organise peu après les événements
d'Aups. Les gendarmes parcourent ainsi le département et visitent de
nombreuses communes. C'est l'occasion de questionner l'administration
locale et d'observer éventuellement le manque de coopération du maire du
village et de son conseil. Le rapport transmis ensuite au Préfet permet
de remédier par une nouvelle nomination à ce manque d'adhésion à la
personne de Louis-Napoléon Bonaparte. Les forces de l'ordre repartent
ensuite, accompagnée d'une colonne de prisonniers en direction de la
prison. Dans le seul département du Var, qui vient en tête des chiffres
de la répression des opposants au coup d'État, 3.147 condamnations
seront prononcés soit 12 % du total national.
Gendarmerie du Var
Brignoles le
16 décembre 1851
Monsieur le Préfet,
En exécution de vos ordres je me rendis hier matin dans la
commune de Gonfaron, ou j'arrivai à quatre heures du matin ; par suite
des renseignements qui me furent donnés par M. le maire je fis opérer
dix sept arrestations lesquels individus ont été dirigés sur Toulon
avec ceux de la commune de Pignan. Mr le maire de Gonfaron est un homme
d'ordre, mais faible il m'a caché le nom d'un grand nombre de coupables.
Arrivé à Pignans vers une heure je fis arrêter quinze
individus ; dans cette commune le maire est bon et tout marche bien. Parti
ce matin de Pignans je me suis arrêté dans la commune de Besse ; grâce
aux renseignements que m'a donné M. le juge de Paix, j'ai pu faire arrêter
douze individus dans cette commune le maire est très mauvais ainsi que le
conseil il est urgent de tout changer, j'ai pris des renseignements pour
former une commission administrative de là j'ai été dans la commune de
Flassans le maire n'a pas voulu me renseigner j'ai du chercher longtemps
pour arriver à la découverte des coupables, enfin j'ai fait arrêter
quinze individus parmi lesquels se trouvent l'adjoint et un membre du
conseil municipal il est encore nécessaire, dans cette commune, de
remplacer le maire et le conseil.
Vu le mauvais esprit des habitants des communes de Gonfaron,
Besse et Flassans, j'ai fait rentrer à la mairie toutes les armes dont on
aurait pu faire mauvais usage à l'époque des élections.]e crois qu'il
serait nécessaire que vous adressassiez plusieurs arrêtés en blanc afin
que l'on puisse de suite remplacer les maires qui feront mal voter la
population
Demain je verrai Cotignac et irai coucher à carcès après
demain je rentrerai à Brignole, pour marcher sur St Maximin, Rians,
Barjots, dans ce dernier canton j'aurai un grand nombre de communes à
visiter.
Je suis avec un profond respect, Monsieur le Préfet, votre très
humble et très obéissant serviteur.
Le
capitaine commandant la gendarmerie du var
Blondel
A Aups, une lettre anonyme de dénonciation,
17 décembre 1851.
Pour pallier les défections de
l'administration locale, bien souvent hostile à la répression car opposée
au coup d'État, une lettre anonyme arrive parfois fort à propos dans les
bureaux de la préfecture. Malgré tout, on constate une sous-représentation
de la paysannerie parmi les victimes de la répression et les
condamnations opérées par les commissions mixtes. Ceci laisse à penser
qu'un grand nombre des insurgés des campagnes est parvenu à passer à
travers les mailles du filet tendu par les autorités préfectorales.
Aups, le 17
Décembre 1851
Monsieur le Préfet,
Des arrestations ont lieu dans tous les pays excepté à Aups
où nous avons été le plus menacés par l'insurrection des démagogues
qui nous ont menacé du pillage de l'incendie et du feu ce qui fait penser
que quelqu'un hot placé favorise nos chefs et veut les derrober à la
justice comme on a fait jusqu'à ce jour aussi je crois de mon devoir de
vous les signaler vous serez assez bon monsieur le préfet de m'excuser si
je ne signe pas ma lettre mais eu égard aux circonstances dïffïcilles
je mastien dans quelques jours j'aurai l'avantage de vous voir et je vous
en parlerai mieux de vive voix.
Nom des chef les plus dangereux fesaient partie de la société secrète
et de la comission provisoire
. un nommé Caliste ancien militaire a livré la maison de m. de Calvi
pour fabriquer de la poudre et des balles.
. Gibelin marcelin
. Isouard Jean-Baptiste
. Roux eugéne
. Serre gustave
. Morel boulanger
. louis rolland
. Reboul grégoire
. fabre charpentier et la femme qui fesaït les voyages
. emmanuel chelin
. alexandre menu
Rapport du sous-préfet de Brignoles
à propos de la situation dans les prisons,
22 décembre 1851.
Dans les prisons cependant, on ne peut faire
que difficilement face à l'afflue de prisonniers. Pendant quelques
semaines, en attendant que la procédure mise en place pour statuer de
leur sort aboutisse, ceux-ci vont d'ailleurs vivre dans des conditions
d'hygiène et de promiscuité difficilement supportables. Comme le signale
dans son rapport le sous-préfet de Brignoles, la situation est critique
et nécessite un réglemente rapide. Un argument de plus à l'appui de la
création de commissions mixtes, en remplacement des tribunaux de la
justice traditionnel.
SOUS - PRÉFECTURE de BRIGNOLES
Brignoles,
le 22 décembre 1851
Monsieur le Préfet,
L'arrondissement est tranquille les colonne mobiles
produisent d'excellents résultats, les votes en sont la meilleure preuve,
les communes qui n'ont pas encore été visitées par la troupe sont
celles qui ont fourni le plus de non, en général les bons votes sont
plus nombreux que nous ne l'espérions jamais dans cet arrondissement les
électeurs ne s'étaient rendus en aussi grand nombre.
Demain une petite colonne va explorer les communes de Sillans
et d'entrecasteaux, ces deux pays ont fourni de forts contingents à
l'insurrection. Les troupes sous les ordres du capitaine de gendarmerie
ont fait de nombreux prisonniers, ils sont à saint maximin au nombre de
200, à Brignoles nous ne pouvons plus en loger il y en a un nombre égal
et nous comptons sur un chiffre pareil d'ici à peu de jours, il est de la
plus grande urgence qu'ils puissent être évacués sur toulon, car je
vous le répète ces hommes sont entassés les uns sur les autres et bientôt
au dire du docteur des prisons la fièvre sévira, surtout ici ou la
maison d'arrêt est dans les plus mauvaises conditions, parmi ces hommes,
il y a de grands coupables il est vrai, mais aussi beaucoup d'égarés et
je vous assure qu'ils souffrent beaucoup ici.
Le maire de st. Maximin m'écrit ce soir pour me dire qu'il
ne peut garder dans sa commune un aussi grand nombre d'hommes et pour nous
ici il est impossible que nous puissions les loger, en conséquence,
Monsieur le préfet, j'ai l'honneur de vous prier de me donner au plus tôt
des instructions à ce sujet.
Agréez, Monsieur Le préfet, l'assurance de ma haute considération
Le
Sous- préfet de brignoles
J. de Castellane
Circulaire préfectorale
à propos des emblèmes révolutionnaires,
10 janvier 1852.
La répression ajoute aux condamnations des
acteurs de l'opposition au coup d'État une œuvre de destruction. Les
emblèmes républicains sont à présent mis au banc des canons de l'esthétique
et de l'à-propos. Les inscriptions sur les monuments officielles comme
les arbres de la liberté, plantés dans l'allégresse générale au
printemps 1848 et qui se destinaient à orner les places des communes de
France, feront les frais du vandalisme du Second Empire naissant.
CIRCULAIRE
A MM. LES MAIRES POUR FAIRE DISPARAÎTRE
LES EMBLÈMES RÉVOLUTIONNAIRES
Draguignan,
le 10 Janvier 1852
Messieurs,
Les emblèmes les plus respectables perdent ce caractère
quand ils ne rappellent que de mauvais jours. Ainsi, ces trois mots :
liberté, égalité, fraternité forment par eux-mêmes une touchante
devise ; mais, comme on ne les a vu paraître qu'à des époques de
troubles et de guerre civile, leur inscription grossière sur nos édifices
publiques attriste et inquiète les passants.
Je vous prie, en conséquence, de donner des ordres pour
faire effacer, sans retard, cet emblème sur tous les édifices publics de
votre commune où il pourrait se trouver.
Recevez, M. le Maire, l'assurance de ma considération.
Le Préfet
du Var
T. Pastoureau
Circulaire préfectorale
à propos de la fermeture des chambrées,
10 janvier 1852.
Il faut à présent éliminer le foyer de
l'infection, autrement dit les chambrées, ces lieux de sociabilité
masculines par lesquelles se sont diffusées les idées républicaines. Aux
raisons politiques et immédiates de l'interdiction des chambrées, le préfet
Pastoureau ajoute un discours moralisateur de plus vaste envergure. Selon
le représentant de l'État, ces réunions nocturnes sont néfastes au
repos de l'ouvrier comme du paysan qui perdent ainsi de leur efficacité
au travail. De plus, c'est d'avantage dans la vie au foyer que ces
derniers devraient se tourner car c'est auprès de sa famille que l'homme
cultive les bons penchants. Le notable développe ici une pensée réactionnaire,
c'est un des points de vue des élites sur le peuple dans ce siècle, un
des fondements idéologiques du paternalisme. A la volonté de contrôler
les classes laborieuses s'ajoute celle de les domestiquer, de les rendre
moralement meilleure.
CIRCULAIRE
A MM. LES SOUS-PRÉFETS,
LES JUGES DE PAIX, LES MAIRES,
OFFICIERS DE GENDARMERIE
ET COMMISSAIRES DE POLICE.
Draguignan,
le 19 Janvier 1852
Messieurs,
Vous avez eu connaissance de l'arrêté en date du 12 décembre
dernier, de M. le général commandant l'état de siège du département,
qui prescrit la fermeture de toutes les sociétés et réunions connues
sous le nom de chambrées. Je reçois, de plusieurs communes, des
sollicitations ayant pour but d'obtenir, sous divers prétextes, la réouverture
de quelques-uns de ces établissements désignés sous les noms divers de
société de bienfaisance, chambrées, cercles, réunions, etc. J'ai résolu
de ne faire droit à aucune de ces demandes, sans distinction, ni
exception.
Cette décision que je n'ai prise qu'après de mures réflexions,
aura pour résultat de modifier profondément les habitudes de vos
administrés. Je tiens, par conséquent, à vous faire connaître les
motifs qui m'ont déterminé ; je suis convaincu que vous les partagerez
et que vous emploierez votre légitime influence à en faire apprécier,
dans vos communes, la haute gravité.
Les chambrées ont produit dans ce département des effets
extrêmement pernicieux ; composées presque exclusivement d'ouvriers et
d'agriculteurs, c'est-à-dire d'hommes voués à un travail pénible et
quotidien, elles ont eu pour première conséquence de porter une déplorable
atteinte aux habitudes laborieuses de cette population.
Il est facile, en effet, de comprendre que l'homme dont un
travail rude et assidu a fatigué le corps pendant tout le jour, a besoin,
pour se préparer aux labeurs du lendemain, d'un repos suffisamment
prolongé et réparateur ; aussi, partout, le cultivateur est-il dans
l'usage de se livrer au sommeil immédiatement après le repas du soir.
Comment, à la suite d'une journée de fatigue, celui qui
prolonge la veille pendant les longues heures de la chambrée, pourrait-il
le lendemain apporter à ses travaux cet te ardeur laborieuse qui est la
gloire et l'honneur de l'ouvrier ?
La chambrée détruit donc progressivement les habitudes de
travail et les forces de l'homme.
Envisagées au point de vue moral, les chambrées ont produit
des effets bien plus fâcheux encore.
L'ouvrier doit à son travail toutes ses forces, toutes ses
heures ; c'est à cette condition qu'il peut assurer honorablement
l'existence de sa famille ; constamment préoccupé de ce soin
respectable, il a peu cultivé son esprit, le temps lui a manqué pour
apprendre. Mais Dieu a placé près de lui un enseignement providentiel :
c'est la famille qui le lui offre. C'est à son foyer, le soir, après le
travail, au milieu de sa femme et de ses enfants, que l'ouvrier doit
chercher ses jouissances, ses consolations, sa force ; c'est là qu'il se
moralise, qu'il apprend à devenir bon, honnête, affectueux : sublime loi
de la Providence qui a voulu que l'homme trouvât le bonheur et se format
à la morale, dans le sein même de sa famille, dont l'existence lui coûte
tant de fatigues et tant de sueurs !
L'ouvrier qui ne donne pas à son intérieur les moments de
repos qui s'écoulent entre l'heure du travail et celle du sommeil, devint
bientôt étranger aux sollicitudes de la famille ; le funeste usage de la
chambrée lui fait perdre promptement le sentiment de tous ses devoirs ;
la tendresse du père et de l'époux fait place aux plus tristes passions,
et le prix de son travail, employé à les satisfaire n'apporte plus la
joie et l'aisance à son foyer.
Demandez aux honnêtes mères de famille combien de
privations et de larmes leur ont coûtées les veillées de la chambrée !
Vous échappez à peine à une crise terrible suscitée par
la démagogie ; savez-vous pourquoi votre département était devenu la
proie de toutes les passions anarchiques, le théâtre de cette immense
conspiration contre notre état social ? Serait-ce donc la misère qui
aurait été l'inspiratrice de l'insurrection ? Grâce à Dieu, vous le
savez, le Var est peut-être le département qui en renferme le moins.
Votre sol est riche, votre climat favorisé entre tous : le travail ne
manque à aucun et en aucun temps, son prix rémunérateur est plus élevé
que nulle autre part.
Ces crimes qui ont jeté la consternation parmi vous, n'en
cherchez la cause que dans les chambrées. C'est dans ces réunions que
les agitateurs et les ambitieux de bas étage ont semé leurs funestes
doctrines ; la famille ne leur eut pas livré son foyer ; c'est la chambrée
qui leur a donné des auditeurs ; ils en ont facilement fait des sectaires
et des victimes.
L'autorité ne permettra pas que ces excitations puissent se
reproduire ; qu'elles en trouvent la facilité.
Les chambrées ne seront plus rouvertes.
Je fais appel à votre concours ; faites comprendre à tous
que ces réunions quotidiennes sont incompatibles avec l'existence et les
devoir de l'ouvrier honnête et laborieux ; les bons vous remercieront
bientôt de les avoir rendus à la vie de famille ; quant aux pervers,
nous leur auront arraché une arme puissante pour faire le mal.
Vous avez donc, Messieurs, à veiller attentivement à ce
qu'aucune infraction ne soit commise à l'arrêté du 12 décembre, et
vous me signaleriez sans retard toute celles qui pourraient se produire.
Les coupables seraient sévèrement punis.
Recevez l'assurance de ma considération.
Le Préfet
du Var
T. PASTOUREAU
A propos du désarmement de la population.
Afin de se prémunir d'une nouvelle réaction
violente de la part des populations du département du Var mais également
dans le but de récupérer les fusils des gardes nationales dérobés dans
les mairies par les insurgés, le Préfet du Var annonce la réquisition
des armes à feu par cet arrêté . Cette mesure d'ordre administrative
aura évidemment des effets limités, chaque possesseur ayant la
possibilité de cacher l'objet du délit. Elle confère cependant aux
gendarmes la possibilité de confisquer les fusils ce qui n'est pas sans
provoquer des récriminations chez les villageois. Les conseils municipaux
s'en font l'écho dans leurs délibérations et autres adresses à la préfecture.
A cette époque en effet, le fusil est un instrument familier des provençaux,
pour la chasse comme pour la bravade...
Arrêté
préfectoral du 24 décembre 1851.
Nous, Préfet
du Var,
Vu l'arrêté de M. le général
commandant l'état de siège du département du Var, en date du 12 décembre
1851, qui ordonne le désarmement général des habitants ;
Vu la lettre de M, le général qui subordonne à notre appréciation l'exécution
dudit arrêté dans les diverses communes du département ;
Considérant que. dans les communes ou le désarmement est en cours d'exécution,
les habitants opposent aux réquisitions de l'autorité une résistance
passive, en ce sens qu'ils refusent ou négligent d'apporter dans les dépôts
indiqués les armes dont ils sont détenteurs ;
Considérant que cette résistance est coupable ; qu'elle oblige l'autorité
civile et militaire à consacrer un temps précieux à faire des visites
domiciliaires ; qu'il importe, par conséquent de la faire cesser ;
Considérant que tous les bons citoyens doivent s'empresser de faciliter
l'exécution des mesures commandées par les circonstances ; que les
entraves et les difficultés dont les autorités ont à se plaindre ne
peuvent leur être suscitées que par les hommes qui ont trempé dans
l'insurrection ou qui prêtent aide et concours à ses auteurs ;
Avons arrêté
:
ARTICLE PREMIER. Dans
toutes les communes du département ou le désarmement sera ordonné par
l'autorité compétente, les habitants seront prévenus de cette mesure
par des annonces publiques et seront en inertie temps mis en demeure
d'apporter ou faire déposer, dans les lieux indiqués par l'autorité,
les armes de guerre et autres qui seront en leur possession.
ARTICLE 2. Un délai de vingt-quatre heures sera accordé pour effectuer
cette remise
ARTICLE 3. Tout individu qui, après le délai fixé par l'article 2, sera
trouvé porteur ou détenteur d'une arme quelconque, sera, par suite de la
constatation seule de ce fait , mis en état d'arrestation et livré à
l'autorité militaire
ARTICLE 4. Le présent arrêté sera publié et affiché dans toutes les
communes du département. Les autorités civiles et militaires sont chargées
de son exécution
Fait à
Draguignan, en l'hôtel de la Préfecture, le 24 décembre 1851
T. Pastoureau
EXTRAIT
DES REGISTRES DE DÉLIBÉRATIONS
DU CONSEIL MUNICIPAL DE VILLECROZE
Séance du 20 Février 1853
Le Conseil
Municipal de la commune de Villecroze, réuni ce jourd'hui 20 février mil
huit cent cinquante trois dans le lieu ordinaire de ses séances, présents
MM. Serre, Cotte, Gassin Jacque, Gassin Louis, Autran, Maunier, Hugolin,
Guers, Pons, Malbec et Miollis, maire.
La séance ouverte, le Maire a fait connaître au Conseil les
différentes réclamations qu'il reçoit journellement des habitants de
cette commune, tendant à la restitution des armes qu'ils ont spontanément
apportées sur un ordre émané de l'autorité supérieure, d'en faire le
dépôt entre les mains de l'autorité locale.
Monsieur le Maire exprime ensuite ses regrets sur la rédition
de ses armes qui servent à la sûreté de la plupart des habitants de la
campagne et qui soit la propriété exclusive de ceux à qui elles ont été
enlevées ; il témoigne, en même temps, son vif désir qu'elles soient
rendues aux propriétaires bien famés qui n'ont jamais cherché à en
faire mauvais usage et qui, par leur conduite exemte de tous reproches méritent
cette faveur.
Le Conseil Municipal considérant, que tout arme doit être
rendue à son propriétaire, lorsque la conduite de l'individu n'est pas
en opposition avec la loi, et lorsqu'il a toujours manifesté des
sentiments d'ordre et d'équité.
Délibère à l'unanimité, que copie de la présente délibération
sera adressée à Monsieur le Préfet du Var, pour qu'il veuille
accueillir la juste demande des habitants de Villecroze et leur faire
rendre les armes qu'ils avaient déposées entre les mains de l'autorité
locale.
Fait à Villecroze les jour, mois et an susdits. Signés,
Serre, Cotte, Gassin Jacque, Gassin Louis, Autran, Maunier, Hugolin, Guers,
Pons, Malbec. et Miollis, maire.
Pour copie conforme le Maire Miollis