Académie
de la Côte d'Or
Instruction publique
Dijon,
le 16 novembre 1852
Monsieur
l'Instituteur,
Un grand acte politique, qui intéresse au plus haut degré le bonheur de
la France, se prépare en ce moment ; dans quelques jours, la nation française
va être appelée à se prononcer sur le rétablissement de l'Empire.
L'accueil sympathique et enthousiaste qu'a reçu, de toutes parts, dans
son voyage triomphal à travers la France, l'illustre et digne héritier
du grand homme dont le nom rappelle avec tant d'éclat l'une des époques
les plus glorieuses de notre histoire, les acclamations unanimes qui l'ont
salué du titre d'Empereur sous le nom de Napoléon III, ne permettent pas
de douter du résultat des votes qui vont être déposés dans l'urne électorale.
Vous savez, Monsieur l'Instituteur, par la triste, mais salutaire expérience
des mauvais jours que la France a traversés, combien il importe à notre
beau pays d'y constituer sur des bases solides un pouvoir fort et durable.
Comme citoyen, vous êtes appelé à concourir au grand acte qui doit
donner au Gouvernement du Prince Louis-Napoléon une stabilité sans
laquelle la France ne peut espérer ni tranquillité au dedans, ni dignité
au dehors.
Comme fonctionnaire public, il vous appartient de répandre la lumière
autour de vous en faisant comprendre aux populations combien il est nécessaire
pour la stabilité de nos institutions, et par conséquent pour le repos
public, que le suffrage universel élargisse encore, s'il est possible, la
base sur laquelle doit reposer le pouvoir.
je compte, Monsieur l'Instituteur, dans cette circonstance solennelle, sur
votre patriotisme éclairé, sur le bon esprit qui vous anime et sur votre
empressement à suivre des conseils qui me sont dictés par la
connaissance que j'ai des véritables besoins et des vœux du pays.
Recevez, Monsieur l'Instituteur, l'assurance de ma considération.
Le
Recteur de l'Académie,
C. HUART.