Le concordat signé par le Premier Consul et par le pape Pie VII en 1801 définie
les relations entre l'État et l'Église catholique dans la France du XIXème
siècle. Il est complété par la rédaction des Articles organiques en
1808. Cependant ces deux textes demeurent étrangement muets à propos du
petit mobilier rural, de ces signes visibles du religieux présents dans
le paysage, les croix de chemin.
Le premier Préfet de la Somme, Quinette, doit alors en 1804 exposer aux
différents maires du département les modalités de l'érection d'un
calvaire sur la voie publique. Il affirme ainsi le soutien des autorités
à la religion et demande à son administration de prêter leur concours
à ces cérémonies. Ce décret clôt d'ailleurs les controverses dans les
campagnes entre les prêtres et les maires des communes, certains d'entre
eux se référant encore à la législation hostile de la Convention. Les
populations de la Somme peuvent alors s'employer dans les décennies qui
suivent à relever les monuments abattus pendant les événements révolutionnaires.