Les réunions politiques étant interdites, la tenue de ces grands banquets permet aux partisans de la réforme de s'exprimer publiquement. Les convives paient leur écot, obtenant l'autorisation de la police et contournant ainsi l'interdiction du droit de réunion. Ils sont organisés le plus souvent par les élus locaux, maires ou conseillers généraux gagnés à l'opposition.  A Amiens, le 5 décembre 1847, le banquet, présidé par le maire, le docteur Lemerchier, réunit 1.700 invités. D'après le Maréchal de Castellane, présent ce jour-là, "il y avait 12 rangs de tables sur 460 mètres de longueur... On a prononcé 16 grands discours et 2 petits ; on s'est mis à table à 15 heures 30 de l'après-midi, on n'en est sorti qu'à 23 heure... Il n'y avait de mets que sur la table des députés invités ; les dindons et les petits cochons qui étaient les mets dominants, étaient froids et avaient été découpés hier..."