Grâce à l'appel de l'industrialisation, les sociétés minières connaissent un développement fulgurant dans la seconde moitié du XIXème siècle. Une vingtaine de compagnie sont fondées, des dizaines de fosses s'ouvrent dans le seul département du Pas-de-Calais au cours de ces décennies de l'acier et de la vapeur. Ces sociétés financières doivent pour persévérer dans leurs activités embaucher des milliers d'ouvriers-mineurs, qui viennent bien souvent des campagnes aux alentours des fosses ou de la Belgique voisine. La population des Pays noirs passent ainsi de 45.000 individus en 1851 à plus de 266.000 en 1911. Au delà de ces chiffres éloquents, c'est toute une région qui change d'âme, en passant de la ruralité à l'urbanité. Tandis que les cités ouvrières se greffent à la périphérie des communes rurales ou des villes, disparaît ainsi au tournant du siècle le paysan-mineur. Les enfants travaillent aux côtés de leurs parents, dès le plus jeune âge, en s'embauchant à la Compagnie voisine. Le paysage se transforme également. Alors que l'on s'emploie au creusement des fosses dans le sous-sol, les bâtiments industriels s'élèvent à la surface. Des corons, le mineur aperçoit maintenant à l'horizon les terrils. Toute la région est aussi quadriller par un réseau dense de voies de chemins de fer.

	Vers 1880.
	Vers 1920.