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                                                                                Les canuts de Lyon, 1831-1834  1834

 

La révolte des canuts de Lyon,
1834.




Le Préfet du Rhône
autorise les femmes
à circuler de nouveau dans les rues,
tout en exhortant les Lyonnais
à contribuer à leur propre défense,
11 avril 1834.



par Marc Nadaux







Le Comte de Gasparin, Préfet du Rhône, annonce aux habitants de Lyon que les femmes peuvent de nouveau circuler dans les rues, celle-ci devenant plus sure. L'insurrection est en effet en voie d'être matée. Ce 11 avril, la troupe donne du canon sur la colline de Fourvière ainsi que dans le quartier des Cordeliers. Le lendemain, ne demeurent dans la ville que quelques îlots de résistance. Le 12 avril, les ouvriers retranchés dans les églises Saint-Nizier et Saint-Bonaventure sont massacrés, percés à la baïonnette ou tués à bout portant. La dernière révolte des canuts, qui avaient arborés le drapeau rouge, s'achèvent dans un bain de sang.   








Le Préfet du Rhône
autorise les femmes à circuler de nouveau dans les rues,
tout en exhortant les Lyonnais à contribuer à leur propre défense,
11 avril 1834.




HABITANTS DE LYON !


 

La prolongation de l'état pénible où se trouve la ville de Lyon tient à un petit nombre de factieux qui pénètrent dans les maisons et recommencent à tirer dans quelques quartiers. Dans cet état de choses, permettre la circulation complète, ce serait leur donner la facilité de changer de position, de communiquer entre eux et de porter le désordre partout. Pour diminuer cependant cette gêne, qui ne dépend pas de l'autorité, mais qui est le résultat des désordres auxquels les habitants n'ont pas su s'opposer avec énergie, on vient d'autoriser autant qu'il sera possible la circulation des femmes.

La ville de la Guillotière a bien apprécié cette position, et les habitants qui ont tant eu à souffrir hier des mesures militaires qui ont été prises pour faire cesser l'agression ont obligé les factieux à cesser le feu, et ont reconquis leur repos.

Sachez les imiter, sachez, dans chaque rue, dans chaque quartier, vous entendre entre voisins, pour qu'on ne viole pas vos domiciles et que l'on ne vous expose pas aux risques des mesures militaires et à la destruction qu'elles entraînent, et tout changera de face en un instant, et vous serez rendus à vos travaux et à vos habitudes.

Croyez la voix de l'autorité, qui, après avoir si longtemps hésité à répondre aux provocations, vous indique les vrais moyens de faire cesser le désordre.


Lyon, le 11 Avril 1834.


 

Le Conseiller-d'État Préfet du Rhône,

GASPARIN