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                                                                                Les canuts de Lyon, 1831-1834  1834

 

La révolte des canuts de Lyon,
1834.




Le Maire de Lyon
dénonce le désordre qui règne dans la ville,
8 avril 1834.




par Marc Nadaux







Le Maire de Lyon s'adresse aux habitants de la ville. Depuis quelques jours, celle-ci est secouée de nouveau par l'agitation des ouvriers de la soie. Il leur rappelle ainsi les événements de 1831, les invitant à ne pas prendre partie en faveur d'éventuels insurgés. Le magistrat sent en effet venir l'émeute qui éclate le lendemain, à l'Hôtel de Ville et sur la place de la Préfecture. 








Le Maire de Lyon dénonce le désordre qui règne dans la ville,
8 avril 1834.



Lyonnais,


 

Des désordres d'un caractère grave ont eu lieu, samedi dernier. sur la place St-Jean et à l'entrée du Palais de justice, à l'occasion de la mise en jugement d' individus prévenus de contraventions aux articles 415 et suivans du Code pénal.

Quelques hommes signalés depuis longtemps par leur coupable persévérance à exploiter toutes les circonstances où le trouble peut être excité, ont porté l'oubli des lois et des devoirs du Citoyen, jusqu'à attenter par des voies de fait, à l'indépendance du pouvoir judiciaire, et ont cherché à égarer à leurs projets insensés une population laborieuse, essentiellement amie de l'ordre et de la paix publique.

Les Ouvriers, nous en sommes certains, ne se laisseront point égarer par de perfides conseils ; ils savent que c'est par le travail et l'industrie que notre belle Cité est parvenue à occuper le premier rang parmi les Villes manufacturières ; ils savent aussi que l'industrie  et le travail sont inséparables du maintien de l'ordre public.

L'ordre public sera maintenu.

L'Autorité veille ; les mesures sont prises, et toute tentative de trouble serait sévèrement réprimée.

Elle n'ignore pas que des malveillans s'agitent encore et projettent de renouveler les même scènes de désordres dont nous avons eu à gémir, il y a trois jours.

Leurs efforts seront vains ; ces factieux resteront isolés au milieu de la population que sont bon sens et sa sagesse préserveront de toute participation à des actes répréhensibles.

Mais, dans de telles circonstances, il ne suffit pas l'Autorité d`avoir pris d'énergiques mesures pour réprimer, au besoin, les ennemis du Gouvernement et de la paix publique, c'est encore un devoir sacré pour elle de prévenir les bons Citoyens, et de les inviter à ne pas grossir, par leur présence, les rassemblemens tumultueux  qui pourraient se former.

Nous espérons que les Lyonnais entendront la voix de leurs Magistrats.

Nous espérons que , si l'Autorité par une triste nécessité était réduite à recourir à la force pour faire respecter les Lois et l'indépendance des Tribunaux, elle n'aura à ajouter à ses regrets la douleur de voir de bons Citoyens devenir victimes de leur curiosité, et souffrir des mesures qui ne doivent atteindre que les factieux ennemis des Lois et de la prospérité de notre industrie manufacturière.


Fait à l'Hôtel-de-Ville, Lyon, le 8avril 1834.


 

Le Maire de la ville de Lyon,

VACHON-IMBERT, Adjoint.