" Le
comte Benedetti, qui a eu, ce matin, avec le roi, un entretien à la suite
duquel un aide de camp a été envoyé au chargé d'affaires de France
pour lui communiquer que le prince de Hohenzollern avait confirmé par écrit
au roi la renonciation de son fils, déclara qu'il avait reçu, après son
entretien avec le roi, une nouvelle dépêche du duc de Gramont, par
laquelle il était chargé de demander un nouvel entretien, afin que le
roi : 1. approuvât la renonciation du prince ; 2. fournît l'assurance
que cette candidature ne serait plus posée de nouveau à l'avenir. Le roi
a envoyé encore une fois son aide de camp chez Benedetti, pour lui faire
part de son approbation expresse de la renonciation; quant au second
point, le roi s'en est référé à ce qu'il avait dit, le matin, à
Benedetti. Néanmoins, Benedetti demanda un autre entretien. Là dessus,
Sa Majesté m'envoya, pour la troisième fois, près du comte Benedetti,
qui se trouvait à table, vers six heures du soir, pour lui répondre que
Sa Majesté devait décidément refuser d'entrer dans de nouvelles
discussions au sujet de déclarations obligatoires pour l'avenir ; que ce
qu'il avait dit, ce matin, était son dernier mot dans cette affaire, et
qu'il ne pouvait que s'y référer simplement. Là dessus, Benedetti déclara
se contenter, de son côté, de cette déclaration. "
" Après
que la nouvelle de la renonciation du prince de Hohenzollern a été
officiellement communiquée au gouvernement français par celui de Madrid,
l'ambassadeur de France a fait demander au roi de l'autoriser à télégraphier
à Paris que Sa Majesté le roi s'obligeait pour toujours à ne jamais
donner de nouveau son consentement si les Hohenzollern venaient à reposer
leur candidature. Après cela, Sa Majesté le roi a refusé de recevoir
l'ambassadeur français et lui a fait dire par l'aide de camp de service
que Sa Majesté n'avait plus rien à communiquer à l'ambassadeur. "