Habitants
de la Haute-Garonne.
CITOYENS
,
La Constitution de la République solennellement proclamée par les
mandataires du peuple dispose :
. Art. 68. Toute mesure par laquelle le président de la République
dissout l'Assemblée nationale, la proroge ou met obstacle
à l'exercice de son mandat, est un crime de haute trahison.
Par ce seul fait le président est déchu de ses fonctions ; les
citoyens sont tenus de lui refuser obéissance ; le pouvoir exécutif
passe de plein droit à l'Assemblée nationale.
. Art. 110. L'Assemblée nationale confie le dépôt de la présente
Constitution et des droits qu'elle consacre à la garde et au
patriotisme de tous les Français.
Il n'y a pins de Constitution !
M. Bonaparte qui avait juré devant Dieu et devant les hommes de lui
rester fidèle, la déchirée de ses propres mains.
Il n'y a plus d'Assemblée nationale !
M. Bonaparte qui devait la respecter et la défendre comme l'expression de
la souveraineté populaire, l'a dissoute et dispersée par la force.
Il n'y a plus de République !
M. Bonaparte, sous prétexte de salut public, concentre provisoirement en
lui seul tous les pouvoirs, en promettant de restituer au peuple convoqué
dans les comices et appelé à sanctionner d'abord l'usurpation commise
puis à statuer sur lui.
Il n'y a plus de président !
M. Bonaparte, traître et parjure, n'est plus qu'un criminel d'État
justiciable da la Haute-Cour nationale ; les citoyens sont tenus de lui
refuser obéissance et quiconque, oserait lui prêter assistance
deviendrait son complice.
Et ces horribles attentats, s'il faut en croire un placard officiel, signé
d'un nom d'un préfet de la République, M. Bonaparte les aurait accomplis
ave le concours de l'armée et aux applaudissements de la population de
Paris ?
Mensonge ! Calomnie !
Les soldats de la République ne prostituent pas au service d'un César
les armes que la patrie leur a confié pour la protection de ses frontières
et pour l'honneur de son drapeau.
On trompe le Peuple afin de gagner du temps, de mettre sans doute les
conspirateurs hors des atteintes de la justice.
Citoyens, le moment est venu où la France doit montrer au monde si elle
est digne de la République et de la Liberté, ou si, abâtardit par la
corruption et l'égoïsme elle doit se résigner à courber sa tête
esclave sous le joug d'un traître.
Quand le pacte social est brisé, quand l'autorité légale a disparu pour
faire place à un pouvoir de fait c'est au peuple seul qu'appartient le
plein et entier exercice de la souveraineté, à lui de faire. respecter
son droit imprescriptible et inaliénable que ses mandataires ont déserté
ou trahi.
Que les hommes de cœur avisent donc sans retard et que les bons citoyens
leur viennent en aide ! Que partout les gardes nationales s'arment pour la
punition des coupables et la défense de la Constitution, que dans chaque
commune les comités révolutionnaires soient institués par acclamation,
avec mandat d'organiser partout la résistance et au besoin la lutte
contre l'usurpation, de suspendre provisoirement les fonctionnaires d'un
pouvoir rebelle et de pourvoir à la sûreté publique.
Citoyens, il n'y a par d'obstacle pour celui qui veut : que chacun
fasse son devoir.
Vive la République démocratique une indivisible
Vive la Constitution !
CRUBAILHES, rédacteur de la Civilisation ; Marie ACHARD, rédacteur
de la Civilisation ; Isidore JANOT, rédacteur de l'Émancipation
; Armand DUPORTAL, rédacteur de l'Émancipation ; CAZENEUVE, rédacteur
de l'Émancipation ; LUCER, avocat, rédacteur de l'Émancipation
; N. TACHOIRES, rédacteur de l'Émancipation ; St GRESSE, avocat
; DEBERNAT, rédacteur de l'Émancipation ; BAUGUEL, ancien Préfet
de la République ; MULET, ex-constituant ; CAROLIS, mécanicien ; : F.
MONDOUIS ; VIVENT, minotier ; F. MONNIE, ancien juge au tribunal de
commerce ; ISTENAVE ex-sous commissaire.
Jean BAUX, ouvrier ajusteur ; TROY, menuisier ; J.-M. MERIC fil, négociant
; Frédérci DOSSET ; COUDOM, horloger ; BAI,I,AND fils aîné ; Aristide
BAUDEAN ; BOE, typographe ; FOX, fondeur en caractère ; Jean GRILLOU,
boucher ; BÉGUÉ ; PRATVIEL-LANGE.
PEBERNAT, ex-sous-commissaire ; GERLA ; HINCELIN ; WEILLÈ ; MASCARAS ;
ROUCH ; TAUPIAC (Antoine) ; J. LAVIGNE ; J. DURAND ; TAUPIAC ; LAYEBLE ;
L. AMIEL ; PECH, ouvrier en fer ; J. ALIAUX ; Ed. ABADIE ; PELISSIER aîné
; B. RIVER ; J. BALANSAIN ; MONTET ; RÉGEAU correcteur typographe ;
RIVIERE, bottier ; BEY, commissaire-prisenr ; BAI.DAYROUS, corroyeur;
ROQUELAINE, anciel maire, membre du conseil général ; PÉGOT-OGIER,
ancien constituant.
BÉNI-BARDE, membre du cons.-gén. ; FABRE, avocat; Armand LEYGUE, ex-sous-commissaire
du gouvernement-provisoire ; RICHE, membre du conseil d'arrondissement de
Narbonne ; BESAUCELLE ; Émile GRIMAILH, ancien officier ; Léopold
CASSAGNE, typographe.