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                                                                                Dans le Calvados

 

Dans le Calvados.



Rapport de la gendarmerie de Vire
au Procureur de la République
sur "des propos contraires à l'ordre",
6 décembre 1851.




par Marc Nadaux

 






L'administration ne redoute guère le "non" dans le département du Calvados mais redoute par contre l'abstention. Celle-ci favoriserait selon ces notables les menées coupables des rouges, les "socialistes" du juge de paix du canton de Trevières. Adhèrent au nouveau régime qui se met en place et en la personne de Louis-Napoléon Bonaparte, celui-ci, qui sera bientôt chargé par le ministère de l'Intérieur de veiller au bon fonctionnement du vote, ne craint pas de prendre publiquement parti. Car l'ordre doit régner. 








  Gendarmerie nationale
          4ème Légion
Compagnie du Calvados
       Brigade de Vire.


 Vire, le 6 décembre 1851.


 

Monsieur le Procureur de la République, 

J'ai l'honneur de vous rendre compte que hier soir, le sieur Brossard maître de poste à Vire, tenait des propos en ville qu'il paraissait que les affaires n'étaient pas telles que les dépêches l'annonçaient, que l'on se battait encore à Paris, que les soldats avaient mis l'arme au pied et que c'était la garde nationale qui agissait maintenant ; qu'il tenait cela d'une lettre particulière que l'un de ses amis lui avait fait voir, et que c'était la vérité qu'à son départ de Paris, les barricades se formaient. Ce même discours a été aussi répété à une personne digne de foi et parfaitement connu de moi, par M. Lecarpentier, percepteur à Beaumesnil ; il ajoutait même que Parais était à feu et à sang et qu'il le tenant d'un bon Républicain. Enfin que les soldats avaient tourné de leur côté !

   Je suis avec respect, Monsieur le le Procureur de la République, votre très humble et très obéissant serviteur,


Le maréchal des logis de gendarmerie à Vire,

L. Gentil.