Gendarmerie nationale
4ème Légion
Compagnie du Calvados
Brigade de Vire.
Vire,
le 6 décembre 1851.
Monsieur le Procureur de la
République,
J'ai l'honneur de vous rendre compte que hier soir, le sieur
Brossard maître de poste à Vire, tenait des propos en ville qu'il
paraissait que les affaires n'étaient pas telles que les dépêches
l'annonçaient, que l'on se battait encore à Paris, que les soldats
avaient mis l'arme au pied et que c'était la garde nationale qui agissait
maintenant ; qu'il tenait cela d'une lettre particulière que l'un de ses
amis lui avait fait voir, et que c'était la vérité qu'à son départ de
Paris, les barricades se formaient. Ce même discours a été aussi répété
à une personne digne de foi et parfaitement connu de moi, par M.
Lecarpentier, percepteur à Beaumesnil ; il ajoutait même que Parais était
à feu et à sang et qu'il le tenant d'un bon Républicain. Enfin que les
soldats avaient tourné de leur côté !
Je suis avec respect, Monsieur le le Procureur de la République,
votre très humble et très obéissant serviteur,
Le maréchal
des logis de gendarmerie à Vire,
L. Gentil.