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Dans le Calvados.


Rapport de la gendarmerie de Caen
à propos de la destruction des arbres de la liberté
et des symboles rappelant la République,
26 janvier 1852.



par Marc Nadaux

 






Au cours du siècle, l'avènement d'un nouveau régime est fréquemment le moment d'un zèle iconoclaste qui touche aux symboles de ce que l'on remet en cause. En 1815, la Terreur blanche s'était attaqué aux emblèmes révolutionnaires. En 1830, quelques croix de mission sont mis à bas ici ou là. Enfin en 1852, les arbres de la liberté, les may, issus du mouvement populaire du printemps 1848 tombent à leur tour. Certains seront d'ailleurs replantés quelques décennies plus tard, au moment où la République installée fêtera le centenaire de 1789.    








Gendarmerie du Calvados
    Lieutenance de Caen


 Caen, le 26 janvier 1852.


Mon Commandant, 

J'ai l'honneur de vous rendre compte que d'après les rapports qui me sont parvenus des commandants des brigades de la lieutenance, l'arrêté préfectoral du 7 janvier 1852, a reçu son exécution dans les communes comprises dans l'étendue de la lieutenance de Caen, sauf les observations ci-après :
   . 22 arbres, dits arbres de la liberté avaient été plantés en 1848 et en 1793 ;
   . 18 de ces arbres ont été déplanté, quatre ne l'ont pas été. L'autorité municipale des communes d'Allemagne, de Villers-Bocage et de Petitville ont demandé à l'autorité supérieure de les conserver comme contribuant à l'embellissement de la place sur laquelle ils se trouvent ; celui de la commune de Petitville a été planté en 1793. Des ouvriers de la commune ont voulu mettre empêchement à la déplantation de l'arbre de cette commune. M le Maire a du s'entendre à cet égard, le 23 décembre, avec M. le Préfet et la gendarmerie a constaté les faits par procès verbal en date du 20 de ce mois. 
   . L'arbre de la commune de May a été déplanté par autorité du Maire, en présence de deux gendarmes, un grand nombre d'ouvriers carriers se sont présentés, mais ils n'ont pas fait d'opposition comme on s'y attendait. Procès verbal  a été rédigé à cette occasion.
   .Les mots liberté, égalité, fraternité inscrits sur plusieurs édifices publics à Caen et par la Mairie de Ranville ont complètement disparu. Ces mêmes mots ne subsistent plus que sur quelques drapeaux dans les communes.

Je suis avec un profond respect, Monsieur Commandant, votre très humble et très obéissant serviteur,


Le maréchal des logis, commandant temporairement la lieutenance de Caen,

Cauchard.