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Benjamin CONSTANT

(Lausanne, 25 octobre 1767 - 8 décembre 1830)


Français.

Philosophe et homme politique.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1794,
fait la rencontre de Madame de Staël.
1796, la Force du gouvernement actuel..
1798, devient citoyen français du fait de l’annexion de la Suisse par la République.
1799, nommé au Tribunat.
1813, De l’esprit de conquête et de l’usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne..
1814, fait alors à rencontre de Madame Récamier.
1815, nommé au Conseil d’État afin de rédiger l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire.
1816, Adolphe.
1819, élu député de la Sarthe.
1830, rédige une déclaration en faveur du duc d’Orléans.
         funérailles nationales.


 






Benjamin Constant de Rebecque naît le 25 octobre 1767 à Lausanne. Sa mère décède quelques temps plus tard des suites de l’accouchement. Son père, colonel au régiment bernois de May au service de la Hollande, parcourt l’Europe de garnison en garnison. Il abandonne son fils à différents précepteurs, tous plus médiocres les uns que les autres. L’enfant se rend ainsi à Bruxelles, à Londres s’occupant à dévorer les livres qui passent à sa portée. Enfin, en février 1782, il entre à l’université d’Erlangen puis l’année suivante à celle d’Edimbourg.

A Paris puis à Lausanne, loin de l’autorité paternelle, Benjamin Constant se prend bientôt de passion pour le jeu et s’endette. Le jeune homme multiplie également à cette époque les conquêtes féminines. En février 1788 et à la demande de son père, il gagne Brunswick. Nommé gentilhomme de la chambre du duc, il s’éprend de Wilhelmine von Cramm, une demoiselle d’honneur de la duchesse. Le mariage les unit le 8 février de l’année suivante. Cependant la mésentente règne bientôt dans le couple, d’autant plus que Benjamin Constant découvre en 1792 que son épouse lui est infidèle. Il songe alors au divorce puis se réfugie à Colombier auprès d'une de ses anciennes connaissances, Madame de Charrière.

Quelques temps plus tard, le 19 septembre 1794, Benjamin Constant fait la rencontre de Madame de Staël et en devient immédiatement amoureux. En apprenant l’instauration du Directoire, les deux amants décident de se rendre à Paris. Le 18 novembre 1795, le divorce est enfin prononcé. Madame de Staël met bientôt au monde une fille, Albertine, le 8 juin 1797.



Désireux de se fixer en France, Benjamin Constant est l’acquéreur du domaine d’Hérivaux, près de Luzarches. Il montre son adhésion au régime en place en publiant dans Le Moniteur, en mai 1796, la Force du gouvernement actuel. Un nouveau pamphlet, Des Suites de la contre-révolution de 1660 en Angleterre, est édité en 1798. L’année suivante, il devient citoyen français du fait de l’annexion de la Suisse par la République. Après le coup d’État du 18 Brumaire et la prise du pouvoir par Bonaparte, Benjamin Constant, poussé par Madame de Staël, est nommé au Tribunat. Autour de sa personne s’organise au sein d’un " comité des Lumières " un embryon d’opposition au Premier Consul. Cependant ses prises de position libérales l’en font exclure en 1802 lors d’un renouvellement autoritaire des Tribuns. Sa compagne est bientôt exilée sur ordre du Premier Consul. Malgré leurs rapports orageux, Benjamin Constant l’accompagne alors outre-Rhin. Ensemble, ils séjournent de 1805 à 1808 en Allemagne et en Suisse.

A cette époque et suivant l’exemple de Madame de Staël, l’ancien Tribun se met à l’écriture. Il rédige une tragédie Wallstein qui connaît le succès. Mais l’ambiance dans le couple se détériore et les deux amants s’éloignent l’un de l’autre. S’il n’ose rompre, l’écrivain se marie pourtant en secret le 5 juin 1808 avec Charlotte de Hardenberg, rencontrée avant sa venue en France. Après quelques mois de frasques et de déchirements, Benjamin Constant et Madame de Staël se séparent le 7 mai 1811.

L’écrivain publie en 1813 un pamphlet antibonapartiste, De l’esprit de conquête et de l’usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne. Celui-ci lui donne une nouvelle notoriété. De retour à Paris l’année suivante, il fait alors à rencontre de Madame Récamier. Une liaison passionnée de quelques mois commence tandis que sa candidature à l’Institut est rejetée. Pendant les Cent Jours, apprenant le retour du " tyran ", Benjamin Constant fait publier, le 19 mars 1815, un violent article d’opposition dans Le Journal des Débats. Cependant, Napoléon désireux de se concilier les libéraux le nomme, le 20 avril, au Conseil d’État afin de rédiger l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire. Waterloo et la chute de l’Aigle sonne bientôt le glas de ses nouvelles ambitions politiques. Tandis que la passion qui le lie à Juliette Récamier connaît ses derniers feux, Benjamin Constant part avec sa femme, Charlotte de Hardenberg, pour l’Angleterre.



Un roman, Adolphe, rédigé quelques années auparavant, est publié en 1816, ainsi qu'une nouvelle brochure polémique intitulée De la doctrine politique qui peut réunir les partis en France. Celle-ci obtient un franc succès. Élu en mars 1819 député de la Sarthe, Benjamin Constant s’impose à la Chambre comme un des principaux orateurs du parti libéral pendant la Restauration. Il s’illustre notamment en 1820 dans sa défense de la liberté de la presse proclamée en 1814 dans la Charte. Le député se montre d’ailleurs clairement partisan d’un véritable régime parlementaire où le gouvernement serait nommé en tenant compte de la majorité qui se dégage à la Chambre. Malgré un échec en 1822, il sera à nouveau réélu à Paris en mars 1824 puis en Alsace en 1827 et en 1830. L’homme politique est également un homme de presse. Benjamin Constant collabore ainsi par ses écrits à différents périodiques comme Le Mercure, La Minerve, La Renommée. Ces années d’intense activité voient également la publication d’autres ouvrages : les Mémoires sur les Cent Jours de 1820 à 1822, De la religion considérée dans sa source, sa forme et ses développements en 1824 et 1825, des Réflexions sur la tragédie en 1829.

Au moment où l’agitation gagne la capitale, le député libéral rédige une déclaration en faveur du duc d’Orléans, le 25 juillet 1830. Malade et fatigué, il fait pourtant partie du cortège qui conduit le 31 juillet le futur Louis Philippe Ier à l’Hôtel de Ville de Paris. Celui-ci le nomme au Conseil d’État le 27 août. L’écrivain décède cependant quelques mois plus tard, le 8 décembre. La Monarchie de Juillet lui accorde les funérailles nationales ce qui donne lieu à un vaste rassemblement populaire.