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Armand BARBÈS 

(Pointe-À-Pitre, 18 septembre 1809 - La Haye, 26 juin 1870)


Français.

Homme politique.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1830, participe aux émeutes des Trois Glorieuses.
1834, membre influent de la Société des Droits de l’Homme.
         participe à la nuit de la la rue Transnonain.
1837, Quelques mots à ceux qui possèdent en faveur des Prolétaires sans travail.
1839, fonde la Société des Saisons.
         tentative de coup d’État à Paris.
1848, élu représentant du peuple par le département de l'Aude.
         président du Club de la Révolution.
1854, s’exile ensuite aux Pays-Bas.


 






Armand Barbès naît à Pointe-À-Pitre, en Guadeloupe, le 18 septembre 1809. Il est le fils d’un médecin militaire, vétéran de la campagne d’Égypte, qui est en poste dans l’île depuis 1801. Avec la chute de l’Empire, celui-ci se décide à faire le voyage de retour vers la métropole et s’installe alors avec sa famille dans sa région d’origine, l’Aude. A Carcassonne, il exerce son art avec profit ce qui lui permet bientôt de faire l’acquisition d’une belle propriété où Armand passe son enfance.

Celui-ci effectue ses études au collège de Sorèze de 1824 à 1827. A l’âge de vingt ans, il participe en tant que garde national aux insurrections de l’été 1830 qui déstabilise le pouvoir du roi Charles X. Ayant achevé ses humanités, Armand Barbès décide de monter à Paris l’année suivante afin d’étudier la médecine. Cependant, peu désireux de succéder à son père, l’étudiant fréquente la Faculté en dilettante. D’ailleurs, peu de temps après, celui-ci décède laissant à son fils une confortable fortune.



Libéré des contraintes matérielles, Armand Barbès se consacre alors, suivant ses convictions, à entretenir l’agitation républicaine contre la Monarchie de Juillet. Membre influent de la Société des Droits de l’Homme, il est un des meneurs de la nuit d'émeutes du 15 avril 1834 pendant laquelle tous les habitants de la rue Transnonain, d'où était parti un coup de feu, furent massacrés par l'armée. Cet événement inspire un célèbre dessin à Honoré Daumier. Arrêté par les autorités mais non condamné, Barbès parvient à faire évader 28 des 164 conjurés de Sainte-Pélagie, leur prison parisienne, le 12 juillet 1835.

Il s'attache ensuite à organiser la Société des Familles, une association clandestine de révolutionnaires républicains qui compte bientôt plus de 1.600 membres. Ceux-ci sont recrutés parmi les artisans de la capitale, les étudiants ou les volontaires de la Garde nationale. Son action est bientôt interrompue. Armand Barbès est condamné à un an de prison pour fabrication de poudres, le gouvernement profitant à cette époque de l’émoi suscité par l’attentat de Fieschi, le 28 juillet 1835, pour décapiter l’opposition.

De retour à Carcassonne l’année suivante, Barbés est une fois de plus placé en détention. Il purge alors une année de prison avant d’être amnistié. Auprès de sa famille pendant quelques temps, il rédige une brochure expliquant son action politique, Quelques mots à ceux qui possèdent en faveur des Prolétaires sans travail. De nouveau dans la capitale en 1838, Armand Barbès poursuit son combat révolutionnaire. Avec l’aide d’Auguste Blanqui, il fonde la Société des Saisons qui est à l’origine d’une tentative de coup d’État, le 12 mai 1839. C’est un nouvel échec pour les agitateurs républicains, pourtant forts cette fois-ci de 9.000 partisans. Laissé pour mort sur la barricade de la rue Greneta, arrêté et condamné à mort le 12 juillet suivant, Barbès est gracié par le roi Louis-Philippe Ier, grâce à l’intervention d’Alphonse de Lamartine et de Victor Hugo et au terme d’une longue campagne d’opinion. Sa peine est commuée en détention perpétuelle.



Quelques années plus tard, les Journées de février 1848 mettent fin à la Monarchie de Juillet. Libéré par la Seconde République, Armand Barbès est candidat à l’élection à l’Assemblée constituante. Il est élu le 23 avril représentant du peuple par le département de l'Aude. Le Président du Club de la Révolution, fondé quelques temps auparavant, siège alors à l’extrème-gauche et soutient l’action de Ledru-Rollin, membre du Gouvernement provisoire. Il est bientôt nommé colonel de la Garde nationale dans le vingtième arrondissement de Paris.

Investi d'une nouvelle popularité, Armand Barbès s’associe aux manifestants qui, sous prétexte de solidarité à la Pologne insurgée contre l’autorité russe, organise le 15 mai 1848 un rassemblement de la gauche républicaine. Celui-ci se transforme en émeute sous l’action d’Auguste Blanqui et des membres de son parti. Tandis que le Palais-Bourbon et l’Assemblée constituante sont envahis par la foule, Barbes tente de mettre à profit la situation afin de proclamer un nouveau gouvernement. Fait prisonnier, le député est pour la deuxième fois de son existence condamné à la prison à vie, suivant les vœux d’Adolphe Thiers et de la majorité conservatrice à la nouvelle assemblée législative.



Toujours placé en détention sous le Second Empire, il est néanmoins gracié en 1854 par Napoléon III. Cependant Barbès, mettant en avant le credo républicain, refuse cette faveur, ce qui oblige les autorités à l’extraire de force de sa cellule. Il s’exile ensuite aux Pays-Bas, sans jamais vouloir bénéficier des amnisties prononcées à l'égard des ennemis du régime. Se désintéressant désormais de la vie politique française, il reçoit néanmoins la visite d'Henri de Rochefort, le rédacteur en chef de La Lanterne, un autre proscrit.  Armand Barbès décède à La Haye, le 26 juin 1870.