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Le
boulangisme dans le département de la Somme
(1886-1889).
Élections
législatives partielles du 19 août 1888 :
Appel
aux électeurs de la Somme en faveur du candidat républicain.
par Marc Nadaux
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Le Progrès de la
Somme milite activement en faveur du candidat
républicain, Achille Bernot, conseiller général et maire de la commune
de Ham, contre le général Boulanger. Ce tract électoral, reproduit à
l'intérieur de ses colonnes, attaque avec virulence le programme
boulangiste. Celui-ci ne serait ainsi que le candidat " par dessous
main " des réactionnaires. C'est également un fauteur de troubles
parachuté dans le département de la Somme. Au total, ce discours ne fait
qu'égratigner l'image du "brave général", élu avec une
majorité confortable en recueillant 64 % des voix. |
Appel
aux électeurs de la Somme en faveur du candidat républicain.
Électeurs
de la Somme
Le
scrutin va s'ouvrir. Vous serez appelés à déposer votre bulletin dans
l'urne, au milieu du déchaînement des plus mauvaises passions.
Et qui donc est cause de cette agitation qui fait que les rues de nos
villes cessent d'être sûres, que, dans les campagnes, on tire des coups
de pistolets jusque sur des magistrats ?
Seul M. Boulanger.
Boulanger, qui n'est pas républicain.
M. Boulanger, qui écrivit au duc d'Aumale les lettres que vous savez.
M. Boulanger, qui fut le fidèle de l'évêque de Belley.
M. Boulanger, qui, aujourd'hui même, dans le département se fait protéger
par les d'Estourmel, les Septenville et les Millevoye.
M. Boulanger, qui traîne à sa suite une horde ignoble de soudards payés
pour l’acclamer et pour assommer les honnêtes gens qui protestent.
M. Boulanger, qui veut renverser la République au profit du bonapartisme,
dont il a déjà ressuscité les pratiques, en attendant qu'il rétablisse
l'Empire à son profit.
Électeurs
de la Somme,
Quand
on vous dit que M. Boulanger est républicain, on vous trompe.
Quand on vous dit qu'il veut le bien du peuple, on vous trompe.
Quand on vous dit que seul il peut faire trembler l'étranger, on vous
trompe encore : celui-là n'est pas capable de conduire nos armées, qui
s'est montré lui- même officier indiscipliné.
Donc, patriotes de Picardie, ouvriers, cultivateurs, commerçants,
industriels, ne vous laissez pas prendre à une mise en scène éhontée,
qui couvre seulement des projets de dictature et qui ne peut qu'amener la
guerre civile, avec son cortège d'horreurs.
Envoyez à la Chambre un homme d'ordre, travailleur, que connaisse vos
besoins, un enfant du pays enfin !
Votez pour celui qui est l'ami de M. Goblet et de M. Jametel !
Votez pour un représentant qui ne vous promette pas plus de beurre que de
pain, mais qui, laborieux et compétent, sache plaider votre cause et
obtenir un soulagement sérieux aux maux dont vous souffrez.
Votez pour le candidat de l'agriculture !
Votez pour le candidat du travail, de l'ordre et de la paix !
Votez pour l'homme né parmi vous, qui vit de votre vie et partage vos idées,
vos aspirations, vos revendications !
Pas d'abstention !
Votez
tous pour M. BERNOT !
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