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                                                   Les manifestations du 1er mai à Paris, Le Petit Journal, 1906

 

Evénements.


Les manifestations du 1er mai à Paris,
Le Petit Journal, 13 mai 1906.



par Marc Nadaux


 





En 1884, au cours du IVème congrès de l’American Federation of Labor, les principaux syndicats ouvriers américains se décident à revendiquer la limitation de la journée de travail à huit heures. Leur action doit commencer un 1er mai, car, pour beaucoup d'entreprises des Etats-Unis, ce jour-là commence leur année comptable. Deux ans plus tard, ils ont en grande partie obtenu satisfaction. D'autres cependant, qui sont toujours à attendre la décision patronale, se décident à la grève. A Chicago, les manifestation des 3 et 4 mai des grévistes de la société McCormick Harvester tournent à l'émeute. On déplore trois morts chez les ouvriers,  une quinzaine dans les rangs de la police. Trois syndicalistes sont condamnés à la prison à perpétuité, cinq autres sont pendus quelques mois plus tard.

Le 20 juin 1889, lors du deuxième congrès de la IIème Internationale à Paris, sur proposition de Raymond Lavigne, il est décidé qu’il sera " organisé une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d’appliquer les autres résolutions du congrès. Attendu qu’une semblable manifestation a été déjà décidée pour le 1er mai 1890 par l’A.F.L., dans son congrès de décembre 1888 tenu à Saint Louis, cette date est adoptée pour la manifestation. " Le souvenir de cette journée d'émeute outre-Atlantique amène donc les Européens quelques années plus tard à instituer une Fête du Travail.

Cette tradition s'enracine rapidement en France en cette période de haute lutte syndicale, avec les événements de Fourmies notamment. Le 1er mai 1891, dans cette petite ville du Nord de la France, la manifestation tourne au drame. La troupe réquisitionnée pour l'occasion afin de maintenir l'ordre tire sur la foule des ouvriers. On comptera dix morts dans leurs rangs, dont Marie Blondeau, une jeune femme vêtue de blanc, les bras couverts de fleurs, qui devient le symbole de cette journée sanglante. Jusqu'à la première Guerre mondiale, le 1er mai, qui correspond au " printemps de la grève ", devient le moment du rassemblement syndical, celui de la revendication générale en France. De manière récurrente également, les affrontements opposent la troupe aux manifestants.