Le 16 février 1899, le président de la République Félix Faure décède dans l'exercice de ses fonctions, le second de suite après Sadi Carnot, assassiné cinq années plus tôt par un anarchiste italien. Cette fois-ci cependant les circonstances sont bien différentes ! Et pour cause, puisque le président est mort dans les bras d'une admiratrice, une demi-mondaine dénommée Marguerite Steinheil, épouse d'un peintre en vogue. Ajoutons que Félix Faure avait l'habitude d'absorber une dragée Yse à base de phosphure de zinc avant de recevoir ses " amies ". Ce médicament cependant, s'il possède la vertu d'exciter les virilités défaillantes du président, a aussi pour effet secondaire de bloquer la circulation rénale. Ceci lui fut fatal. La rumeur populaire s'empare aussitôt de l'affaire. D'innombrables histoires circulent. On raconte ainsi que, tandis que la dame en question s'était esquivée, les domestiques prévenues de " l'accident " avaient transporté le président inconscient dans son lit. Le curé de l'église voisine de la Madeleine, appelé alors en urgence, demanda en arrivant : le président a-t-il toujours sa connaissance  ? Non, on l'a faite sortir par derrière, s'entendit-il répondre. Alors qu'Emile Loubet est élu pour le remplacer dans ses fonctions, deux jours à peine après sa mort, les obsèques de Félix Faure, le 23 février 1899, sont l'occasion d'un nouveau coup de force du " parti national ". Paul Déroulède tente en effet de prendre la tête du cortège officiel de la garnison de la Seine, en se jetant au col du cheval du général Roguet, afin de marcher vers l’Élysée.