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                                                   Argent et politique : le Scandale de Panama, 1892-1893

 

Evénements.


Argent et politique : le Scandale de Panama,
1892-1893.



par Marc Nadaux


 





Le XIXème siècle est celui du capitalisme et de son développement. Portée par l'industrialisation du pays, une nouvelle classe montante, celle de ces grands bourgeois libéraux, devient le nouvelle élite du pays. Maîtres de forges, grands spéculateurs, patrons techniciens dominent l'horizon social et bientôt le régime républicain. Certains d'entre eux, imitant l'Eugène Schneider du Second Empire, allie à leur responsabilité dans l'entreprise, celle de la chose publique. Citons Léon Say, Emile de Marcère ou Agénor Bardoux. Mais bientôt, comme à toutes les époques de notre histoire, affaire rime avec affairisme. En ces derniers jours de l'année 1892 par exemple, l'opinion s'intéresse au scandale de Panama.

Rappelons les faits. Constituée au mois d'août 1879, la Compagnie universelle du Canal interocéanique se propose, à l'initiative de son président Fernand de Lesseps, de creuser un canal  reliant les Océans atlantique et pacifique. Le financement de l'opération doit être couvert par l'émission d'actions réalisée au mois de novembre 1880. Cependant les difficultés de gestion de la Société imposent également l'émission d'obligations deux années plus tard. Dès lors, les opérations financières se multiplient. Celles-ci nécessitent l'appui des banques, chèrement obtenu, mais également la connivence des parlementaires. La Société dépose enfin son bilan au mois de janvier 1889 et une instruction judiciaire est bientôt ouverte, au mois de mai 1891, contre ses administrateurs. Le scandale éclate alors l'année suivante, décrédibilisant la classe politique. 

Beaucoup de parlementaires en effet - plus de deux cent (? !) - ont sacrifié l'idéal républicain au dieu argent, au Veau d'or. En touchant un chèque de la Compagnie, ces " chéquards " ont accepté de se taire au sujet des malversations financières en cours... La République décidément est une bonne " blanchisseuse ", mais le  " dégel " fait réapparaître les vieux fantômes, synonyme de vérité dans l'Affaire. Ainsi Le Petit Journal commente les péripéties du scandale de Panama en ce printemps 1893, finissant par demander à ce que l'on " parle d'autres choses ". Georges Clemenceau cependant, le " tombeur de ministères ", est soumis à son tour à de violentes attaques, - on lui reproche ses relations avec l’affairiste Cornélius Hertz, un des commanditaires de son journal La Justice. Il n’est pas réélu dans son siège de député lors des élections de l’été 1893.