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A
l'Elysée, le scandale des décorations, 1887 |
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Evénements.
A
l'Elysée, le scandale des décorations,
1887.
par Marc Nadaux
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En
1887, peu avant le développement du boulangisme, éclate le
scandale
des
décorations. Celui-ci affaiblit le régime, cette Troisième République
naissante, alors même que les Républicains ne gouvernent que depuis à peine
dix années. Le président de la République, l'intègre Jules Grévy lui-même,
élu en 1879, au terme du mandat du monarchiste maréchal de Mac-Mahon, est
contraint à la démission.
A l'origine de l'affaire, son gendre, le douteux Daniel Wilson, qui profite de
sa position pour trafiquer, des décorations officielles notamment dont il fait
bénéficier ses amis et autres relations de travail. En échange de menus
services ... " Pod' vins et compagnie " comme le dit la chanson.
Celle-ci est l'œuvre d'Emile Carré et connut un grand succès populaire, avant
que les textes imprimés ne soient saisis par la police, le 8 octobre 1887. |
1
J' suis un honnêt' pèr' de famille
Ma seul' passion c'est l' jeu d' billard
Un blond barbu, joli gaillard,
Un' fois m' demand' la main d' ma fille.
Nini, qui, s' desséchait d'attendre
Un parti, m' dit : papa, je l' prends.
Y s' sont mariés, mais c' que j' m'en r'pens !
Ah ! quel malheur d'avoir un gendre.
2
D'abord y s' fit donner un poste,
Grâce auquel il put à propos,
En s'affranchissant des impôts,
Ne rien affranchir à la poste.
Un jour il voulut s'en défendre
A Tours et dans les alentours,
Mais il en fut pour son discours !
Ah ! quel malheur d'avoir un gendre.
3
Sous c' nom : Pod' vins et compagnie,
Mon gendre ouvrit des magasins,
S'associant à des limousins
Pour exploiter un fonds d' merc'rie.
A sa boutique y s' chargeait d' vendre
Rubans, faveurs... Ah ! que cam'lot !
Maint'nant, son commerce est dans d' l'eau.
Ah ! quel malheur d'avoir un gendre.
4
Moi, j' suis pur et bon d' ma personne,
On m'appell' mêm' papa Clément.
Mon gendre n' peut en dire autant,
Maint'nant qu' son nom dans la vill' sonne
Comme un nom qu'on n' peut pas entendre
Sans dire : enlevez-le ! n'en faut plus !
J' crois qu'il est fini... comm' Paulus.
Ah ! quel malheur d'avoir un gendre.
5
Ma fill' qu' aim' pas les cafards, elle,
Et craint qu'y n' nuis'nt à son mari,
Pendant qu' mon gendre à son gré vit,
Sur lui veille et fait sentinelle.
Que d' tours il fit sans s' laisser prendre !
L'impudent pour les fair' bravait
Tout ! jusqu'à la plainte au parquet.
Ah ! quel malheur d'avoir un gendre.
6
Avec lui j'en ai vu de grises !
Fallait qu' j'emploie à chaque instant
Mon nom, mon crédit, mon argent,
A réparer tout's ses sottises.
Dans ma caisse, à force d'en prendre,
Avec un sou s'il me laissait,
J' vous d'mande c' que mon sou vaudrait !
Ah ! quel malheur d'avoir un gendre.
Emile Carré,1887.
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