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A propos des timbres et cachets, 1871 |
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Victor
Lefranc, Ministre de l'Intérieur,
à Adolphe Thiers, chef du Pouvoir
Exécutif
de la République Française
A propos des timbres et
cachets,
1871.
par Marc Nadaux
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Le 4 septembre 1870, tandis que le Second
Empire est aboli, la République est proclamée à Paris. Un gouvernement
provisoire est constitué qui organise le 8 février des élections législatives.
L'Assemblée nationale confie alors le 17 février suivant le pouvoir exécutif
à Adolphe Thiers.
Celui-ci n'affiche qu'un républicanisme très modéré. Cependant, comme
le lui fait remarquer Victor Lefranc, le besoin de donner aux autorités
de l'État des directives officialisant une nouvelle symbolique se fait
sentir. Approuvant alors l'opinion de son Ministre de l'Intérieur,
Adolphe Thiers cautionne la pratique qui s'est instaurée de fait dans les
communes, négligeant au passage d'affirmer la légitimité de Marianne.
Alors que le souvenir de la Commune et de la répression versaillaise est
encore frais dans les esprits, le caractère révolutionnaire de celle-ci
ne peut que déplaire ... |
Monsieur le Président,
Le type uniforme adopté par un décret du 2 décembre 1852 pour les
timbres et cachets en usage dans les administrations publiques n'a pas été
officiellement remplacé.
Un certain nombre de municipalités ont donné pour effigie à leurs
cachets les armes spéciales de la ville, d'autres ont repris le modèle
en usage avant 1852, et qui présentait le nom de la commune entouré
d'une couronne de chêne et de laurier. Je ne vois à cette diversité
aucun inconvénient, et je crois inutile de proposer un modèle nouveau
comme obligatoire. Tout au plus pourrais-je signaler au choix des
maires le sceau du Bulletin des Lois.
Mais j'estime qu'il y a lieu de ne pas tolérer sur les timbres et cachets
des administrations les emblèmes qui rappelleraient soit l'Empire, soit
des traditions avec lesquelles le gouvernement républicain met son
honneur à rompre absolument. Je vous prie donc de vouloir bien, en
approuvant le présent rapport, m'autoriser à proscrire, au même titre :
l'aigle, le triangle et le bonnet phrygien, avec ou sans pique, et de me
mettre ainsi en mesure de ramener, au besoin, quelques municipalités aux
convenances politiques, sans imposer aux autres des dépenses inutiles.
Veuillez agréer, etc.
Le Ministre de l'Intérieur
Signé : Victor Lefranc
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