L’immigration
italienne en France est ancienne. Faut-il remonter à Catherine de Médicis
ou le cardinal de Mazarin ? À la fin du XIXème siècle, celle-ci, pour
constante qu'elle fut dans les décennies précédentes, prend une ampleur
inédite. Si 230.000 Italiens franchissent la frontière en 1881, il sont près
de 400.000 en 1901. Ces émigrants sont en grande partie originaires des
provinces pauvres et rurales du Sud de l'Italie, le Mezzogiorno, comme les
Pouilles, la Calabre... Ils traversent également l'océan en masse pour
gagner les Etats-Unis, autre terre d'accueil.
Dans la France de la Troisième République, cette immigration répond à un
besoin aigu de main-d’œuvre dans certains secteurs économiques,
l’agriculture notamment mais aussi l’industrie et le bâtiment. A
l'inverse des immigrés polonais, essentiellement concentrés dans les
départements du Nord, les Italiens, mobiles, se concentrent dans les
provinces de l'Est, le littoral méditerranéen et les départements alpins.
Ces travailleurs italiens sont parfois victimes de manifestations de rejets
xénophobes, quant le marché local se rétracte comme à Marseille en 1881
ou à Aigues-Mortes en 1893 ; à Lyon en 1894, cette fois-ci à la suite de
l'attentat contre le président Sadi Carnot commis par un anarchiste
italien.