IDÉE D’ENSEMBLE
SUR LA COMMUNE
1 . Étymologie, anciennes formes
du nom :
Braili.
2 . Situation :
Il est à 0° 1’ 56’’ de
longitude Ouest, et 41° 58’ 45 ‘’ de latitude Nord, dans le canton
de Picquigny, arrondissement d’Amiens. Il fait partie de l’ancien Amiénois.
3 . Communes limitrophes :
Son territoire est borné par quatre
communes : au Nord Tirancourt, section de La Chaussée ; au
Nord-Est Saint-Sauveur ; à l’Est, Ailly-sur-Somme ; au Sud et
à l’Ouest, Picquigny.
4 . Superficie et population
totale :
La superficie est de 572 hares
et sa population de 416 habitants (recensement de 1896). C’est une
commune d’importance moyenne.
GÉOGRAPHIE
PHYSIQUE
5 . Nature du sol :
Le sol cultivé appartient aux
formations tertiaires et quaternaires. La plus grande partie est perméable.
Sous la terre végétale, s’étalent les couchent irrigantes :
silice recouverte d’alluvion, sur ¼ du territoire ; terres glaises
sur 1/8 du territoire ; marne calcaire sur ½ du territoire ; la
1/8 partie est marécageuse et procure la tourbe réservée au chauffage
commun.
6 . Relief :
Le fleuve côtier, la Somme, coupe le
territoire du Nord-Ouest au Sud-Est et y forme une vallée pittoresque. Un
vallon sec, assez profond, d’origine marécageuse, appelé " Grande
Vallée ", vient y mourir. L’altitude inférieure du
territoire est de 33 mètres, l’altitude supérieure de 99 mètres. De
ce point, au lieu dit " le Mont Joie ", on domine les
alentours.
7 . Conditions
climatologiques :
Située à environ 40 kilomètres de
la Manche, la localité a deux climats assez distincts. Celui de la vallée
de la Somme, humide et manquant de salubrité, et celui des plateaux ,
sain et tempéré.
Les vents dominants soufflent d’Ouest ; en divers lieux, leur
direction est modifiée par le relief du sol.
Il pleut en moyenne 90 jours par an ; l’épaisseur de l’eau de
pluie est de 830 millimètres.
Les brouillards sont communs dans la vallée de la Somme. Grâce à la forêt
d’Ailly-sur-Somme, au Sud sud-est, et au bois de Picquigny, à l’Ouest,
les orages et la grêle sont peu à redouter.
8 . Régime des eaux
souterraines et superficielles :
Il existe, au-dessus des terres
glaises, une nappe d’eau souterraine qui alimente les pluies et les
sources. La source la plus abondante se rencontre dans le Marais communal.
Il n’y a aucune mare ou pièce d’eau. Les divers étangs de la vallée
de Somme couvrent une surface d’environ 5 hares ; on
les nomme encore " entailles ".
La Somme est canalisée. Elle a même été détournée de son lit
primitif lorsque la voie ferrée d’Amiens à Boulogne a été établie.
Le bras enlevé subsiste encore et porte le nom de " Rivière
morte ", nom lugubre. Et il es à craindre qu’il ne devienne
un foyer d’infection.
9 . Influence maritime, côte :
L’influence de la mer se borne à
l’action météorologique. Rapide est le contre coup des troubles
atmosphériques signalés du littoral.
10 . Particularités de la
flore et de la faune :
Les plantes utiles à l’Homme
ne sont pas appréciées : angélique, petite centaurée, guimauve,
menthe, mûre, sureau, camomille etc.
Les animaux auxiliaires : chauve-souris, hérisson, crapaud,
chat-huant etc, sont volontiers détruits. Une passion locale consiste à
faire la guerre aux petits oiseaux. L’influence de l’école a fait
disparaître cette habitude chez les enfants.
Il n’existe aucun fauve ni reptile dangereux. Le pays est peu boisé. On
ne rencontre que la ciguë comme plante vénéneuse.
GÉOGRAPHIE
ADMINISTRATIVE
11 . Chef-lieu de
la Commune, son importance :
Breilly, le chef-lieu, compte 394
habitants, sur 416 qui peuplent la commune. C’est le centre
administratif, scolaire et religieux.
12 . Hameaux, leur importance :
Les 22 autres habitants n’occupent
point de hameaux réels, mais des demeures isolées.
Dans le voisinage immédiat de la commune sont : la château (10
habitants, 1 maison), le Moulin (3 habitants, 1 maison à 1 kilomètre),
l’Ermitage (6 habitants, 1 maison et à deux kilomètres), Saint Christ
(3 habitants, 1 maison).
13 . Nombre d’électeurs,
autres chiffres relatifs à la population :
Au 31 mars 1899, on compte 139 électeurs.
Le recensement de 1896 accuse 322 adultes de 16 ans et plus, dont 152
hommes et 170 femmes ; 145 ménages. Actuellement, il y a 47 écoliers
des 2 sexes. On y rencontre aucun étranger.
14 . Administration et
finances municipalises :
Le Conseil municipal se compose de dix
membres.
Le budget communal de 1899 s’élève à 4.714 francs ; il s’équilibre
par 5.327 francs de ressources ordinaires, de 387 francs de ressources
extraordinaires.
La dette consiste en une annuité de 387 francs remboursables pour 5.000
francs jusqu’en 1914 (annuité de 200 francs), et 2.800 francs
jusqu’en 1909 (187 francs d’annuité) ; la première au Crédit
Foncier, la deuxième à la Caisse des Écoles.
La Caisse des Écoles communales est alimentée par une allocation
communale de 50 francs. Le Bureau d’assistance par une allocation
communale de 50 francs. Le Bureau d’assistance a un revenu de 75 francs,
et la Fabrique de 849 francs.
15 . Mandataires représentant
la commune au dehors ; renseignements divers :
Breilly contribue à la nomination
d’un conseiller d’arrondissement, d’un Conseiller général, d’un
Député, de trois sénateurs. Les affaires municipales ressortissent de
la Préfecture.
La commune dépend de Picquigny pour la perception, la Caisse d’épargne,
le notaire, l’enregistrement, la justice de paix, l’huissier, la
gendarmerie, les contributions indirectes, le service vicinal, le contrôle ;
d’Ailly-sur-Somme pour la poste et le télégraphe ; d’Amiens et
de Picquigny pour l’hospice ; d’Amiens pour les hypothèques, la
vérification des poids et mesures, tribunal, commissaire priseur, avoué,
recrutement, foret, mines ; d’Amiens nord pour l’inspection
primaire ; Beauvais pour la subdivision militaire.
Breilly est une paroisse catholique du diocèse d’Amiens.
Il a deux écoles laïques spéciales, une bibliothèque scolaire compte
153 volumes et une pompe à incendie.
GÉOGRAPHIE ÉCONOMIQUE
COMMUNICATIONS
16 . Routes,
communications du chef-lieu avec les hameaux et communes voisines ;
voies navigables :
Trois routes rayonnent de Breilly :
la route nationale d’Abbeville à Compiègne qui le rattachent à l’Ouest
à Picquigny, à l’Est à Ailly-sur-Somme et à Amiens ;le chemin
de grande communication 121 qui le relie aux localités du Sud-ouest ;le
chemin vicinal ordinaire de Saissemont, aux fermes et aux villages du Sud.
17 . Voies ferrées ;
service postal, télégraphique et téléphonique :
La ligne d’Amiens à Boulogne passe
au Nord du village, en longeant la Somme. Le station la plus rapprochée
(2 kilomètres) est Ailly-sur-Somme, siège du bureau de poste et de télégraphe.
18 . Améliorations désirables :
Une gare est réclamée. Nul doute qu’il ne soit fait droit au vœu
dans un avenir prochain.
AGRICULTURE
19 . Superficie
cultivée, catégories de sol exploité :
Le territoire agricole compte 552
hectares. La surface totale est de 572 hectares répartis en : terre
labourable 461 hectares, prés 27 hectares, jardins 10 hectares, vergers 1
hectare, bois 91 hectares, terrain négligé 1 hectares ; marécages
21 hectares ; terres non agricoles 20 hectares.
20 . Principales cultures :
Plus de la moitié des terres sont
cultivées en céréales ; un quart en racines et en plantes fourragères ;
un huitième en pommes de terre et en jachère ; un seizième en
prairies.
Le rendement est bon pour toutes les plantes en général, et excellent
pour la pommes de terre.
La culture des arbres fruitiers tend à se développer ; elle est
loin, cependant, de procurer la consommation, en boisson, nécessaire aux
habitants.
21 . Élevages, bétail et
animaux de basse-cour :
On achète les chevaux. On élève les
animaux des espèces bovines et porcine. On compte au 31 décembre 1898,
54 chevaux, 9 ânes, 108 vaches, 407 moutons, 47 chèvres, 238 porcs. La
laiterie forme un excellent revenu. La volaille compte des sujets de choix
et procure un bon rapport.
22 . Apiculture, sériciculture,
pisciculture, ostréiculture :
L’exploitation des ruches est non développée.
Les poisson sont assez nombreux dans les étangs ; leur chair est
excellente. La plupart des habitants sont pécheurs.
23 . État de la propriété :
Les 1 866 parcelles de territoire
appartiennent à 276 propriétaires et se répartissent en 276
exploitations , dont 224 sont inférieures à 5 hectares. L’ancien fief,
morcelé, tend à se reconstituer.
24 . Méthodes
d’exploitation, outillages, progrès à réaliser :
Les méthodes et l’outillage
agricoles sont en progrès. Plusieurs exploitations restent routinières.
Il n’existe aucune association. Il faudrait dresser la carte chimique
du territoire.
25 . Pêche et chasse :
La pêche est pratiquée dans la Somme
et dans les étangs. Elle est libre dans la rivière, louée ailleurs.
Dans l'étang communal, elle est permise le dimanche à tous les
habitants. La chasse est réservée. Le gibier est peu abondant.
INDUSTRIE
26 . Mines, carrières,
salines, eaux minérales :
La tourbe est extraite à la drague.
Elle est peu abondante et constitue un médiocre chauffage ; son prix
de revient est relativement élevé.
Deux briqueteries sont en activité.
27 . Petite, moyenne, grande
industrie :
Plusieurs métiers, à la main, à
couper et à tisser le velours existent. Cette industrie est en décadence,
aussi les ouvriers se rendent-ils, nombreux, aux manufactures d’Ailly-sur-Somme
et de Picquigny.
On compte un moulin à vent.
28 . Améliorations et créations
possibles :
Le salut des ouvriers coupeurs, ayant
réalisé quelques économies, est dans la culture, dont les produits, aux
abords d’Amiens, ont un débouché facile et avantageux.
COMMERCE
29 . Nature et valeur des produits exportés et importés :
L’exportation consiste en produits
agricoles. L’importation, en objets de consommation. Le transports des
pièces de velours occupent un messager voiturier.
30 . Direction des courants
commerciaux, marchés et foires :
Amiens est le centre principal des
relations ; ses marchés sont un lieu des transactions.
31 . Produits sans écoulement,
débouchés à créer :
APERÇU HISTORIQUE
ORIGINES
31 . Temps préhistoriques,
antiquité gauloise et gallo-romaine :
Des cercueils en pierre, une épée mérovingienne,
découvertes au puit de Saint Christ ; une hache en bronze, un casse
tête en silex trouvés dans le marais attestent l’antiquité de Breilly
et l’occupation romaine.
MOYEN AGE
33 . Époque
gallo-franque, époque féodale du IXème au XVIème
siècle.
Le village a connu les invasions
normandes. IL a de bonne heure son église incendiée en 1092 ainsi que la
plus grande partie du village.
La terre de Breilly a été achetée en 1368 par Raoul de Raineval,
seigneur de Pierrepont, grand panetier de France, à Jehan, seigneur de
Gorenflos. A partir de cette poque, la terre de Breilly a eu les mêmes
seigneurs que Picquigny.
TEMPS MODERNES
34 . Du XVIème
siècle à la Révolution :
Un incendie dont les débris se
rencontrent sous la terre arable a détruit tout le village, sauf quelques
maisons et l’église à la fin du XVIIème siècle.
TEMPS ACTUELS
35 . Grands
faits, hommes remarquables etc.
La Révolution affranchit la propriété
roturière et vend le domaine de la " Cens ".
Aucune trace ne marque autrement les temps de la Révolution.
Aucun homme illustre ne compte Breilly comme pays natal.
36 . Développement économique,
progrès de l’instruction, des institutions de prévoyance et de
bienfaisance etc., mouvement de la population, avenir possible de la
commune :
Breilly a suivi le progrès des
constructions. Les chaumières ont été remplacées par des maisons élégantes,
bien confortables. Le bien-être a pénétré dans les familles depuis
l’apparition du velours de coton.
L’instruction se répand, et avec elle, l’esprit de prévoyance
(Caisse d’épargne, Caisse des retraites).
La population , qui était de 650 en 169, de 510 en 1866, de 416 en 1896,
atteint aujourd’hui même 430 habitants.
Cette commune ne sera probablement jamais un centre important.
VUE GÉNÉRALE ET
CONCLUSION
La modeste histoire de
Breilly ne contient aucun événement d’importance nationale, elle
n’en offre pas moins un vif intérêt aux habitants du village.
Depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, de nombreuses générations
ont travaillé à rendre le pays hospitalier.
L’époque gallo-romaine a laissé le souvenir du " Mont Joie ",
lieu de plaisir et de débauches. Les serfs de la féodalité dépendaient
des seigneurs de Picquigny. Personne, aujourd’hui, n’envie leur sort.
Depuis 1789, les propriétés féodales ont été livrées à la culture,
et la population a su mettre à profit les avantages de la société
moderne.
La commune, habilement administré, n’a jamais connu de jours meilleurs
que ceux de ce moment. Elle n’a aucun monument historique à visiter,
mais son sol recèle des richesses archéologiques, et sa vallée
pittoresque de la Somme est l’admiration des paysagistes.