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La
misère. Demande de dégagement gratuit au mont-de-piété, 1866 |
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La
misère.
Demande de dégagement gratuit
au mont-de-piété
de Rouen
(Seine-Inférieure), 1866.
par Marc Nadaux
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L'orthographe
déficiente de ce courrier est révélatrice de la qualité de son
expéditeur. Il émane en effet d'un simple journalier, qui a sombré dans
l'indigence. L'homme est père de quatre enfants en bas-âge ; son épouse
est enceinte. C'est la persistance de la crise économique dans la région
rouennaise qui l'a conduit à placer un matelas au mont-de-piété. Un
tableau tristement banal. Cet objet cependant est pour lui l'équivalent
d'une fortune en ces temps douloureux, 25 Frs. Soit l'équivalent d'une
semaine de travail au sein de ces populations laborieuses où bien souvent
l'épargne est rendue impossible. Elles représentent d'ailleurs 75 % des
fréquentations au " clou ".
Le Préfet acquiescera à sa demande, à la suite d'un rapport favorable
du commissaire de police. Parfois celui-ci se fait plus retors... En ces
temps de crise cependant, l'administration municipale est contraint de lâcher
du lest. C'est loin d'être toujours le cas. Après leur saisie, celle-ci
met en vente une année après leur dépôt les gages déposés, des hardes
le plus souvent que s'arrachent les brocanteurs et les fripiers. A Rouen,
l'encombrement est parfois tel qu'à partir de 1849, les matelas sont saisis
au delà du septième mois de leur engagement. Bien avant d'ailleurs, la
reconnaissance pouvait avoir été cédé à un de ces commerçants,
celle-ci faisant l'objet d'un véritable trafic.
La misère...
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