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                                                                                Bonapartistes et Charbonnerie

 

Bonapartistes et Charbonnerie,
les Bourbons sont contestés.



La Charbonnerie à Lyon,
1823.



par Marc Nadaux







Inspirés des carbonari, les patriotes italiens luttant pour leur indépendance, les charbonniers français s'organisent en sociétés secrètes afin de renverser les Bourbons. Dès 1821, le mouvement est constitué suivant une structures pyramidales en ventes, réunion d'une dizaine de conjurés. Il s'étend à la province, regroupant en son sein la jeunesse étudiante notamment. Plusieurs complots éclatent l'année suivante, souvent dirigés par des officiers bonapartistes, tel celui du colonel Caron à Colmar ou celui du général Berton à Saumur. A la fin du règne de Louis XVIII cependant, faute de succès tangible, la charbonnerie s'essouffle et disparaît.







Lettre du Ministre de l'Intérieur au Préfet du Rhône, 10 Juin 1823.
Lettre du Maire de Lyon au Préfet du Rhône, 15 novembre 1823.







MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
       Direction de la Police


Paris, le 10 juin 1823,


A M. le Préfet du Rhône, à Lyon


 

Monsieur le Préfet, Des avis que je reçois me signalent de nouveaux projets de la part des révolutionnaires sur plusieurs points de la France. Des députés des ventes de l'Est et de Genève, se trouvent, assure t-on, réunis en ce moment à Lyon ; et ces réunions ont pour objet de s'assurer si la faction a des moyens suffisants pour tenter des soulèvements avec quelqu'espoirs de succès.

Je vous invite à ne rien négliger pour découvrir jusqu'à quel point cet avis peut être fondé, et à me communiquer, sans le moindre retard, tous les indices que vous pourriez recueillir. Je n'ai pas besoin au surplus, de vous recommander de concerter, avec l'autorité militaire, à la moindre apparence de danger, les mesures nécessaires pour réprimer toute tentative hostile de la part des factieux.

Agréez, Monsieur le Préfet, l'assurance de ma considération distinguée.


Pour le Ministre de l'Intérieur, et par autorisation,
Le Directeur de la Police

FRANCHET DESPEREY






Mairie de la Ville de Lyon


Lyon, le 15 Novembre 1823,


Monsieur le Comte,

J'entretiens depuis quelques temps des agents secrets pris dans la classe ouvrière, pour me tenir au courant de ce qui se dit et se répète principalement dans les cabarets et autres lieux publics fréquentés par la classe du peuple.
Je n'avais pas jugé convenable de vous instruire d'une multitude de contes plus ridicules les uns que les autres, que l'on faisait circuler, il y a quelques temps, relativement aux pertes et aux échecs qu'éprouverait l'armée française en Espagne.
Les bulletins officiels, que vous preniez le soin de faire afficher, démentaient presqu'aussitôt les assertions que les malveillants se plaisaient à répandre, sans doute pour entretenir les gens qui vont passer leurs moments de loisir au cabaret, dans un continuel état d'agitation.
Aujourd'hui s'il ne s'agissait encore que de propos absurdes que détruisent les faits patents qui se sont passés et se passent encore en Espagne, je me serais dispensé de vous les rapporter.
Mais un avis particulier daté d'hier me prévient que dans les cabarets on parle de sociétés de Carbonaris dont l'organisation aurait lieu soit en France, soit en Allemagne.
Les procès des différents conspirateurs, qui ont été jugés depuis quelques années, ont bien fait connaître l'existence des carbonaris, mais j'étais loin de croire, que la basse classe du peuple s'occupât de savoir ce qu'est un carbonari, et en fit le sujet de ses conversations.
Sans attacher à cet avis plus d'importance qu'il n'en mérite, j'ai pensé qu'il était toujours bon que vous en fussiez prévenu.De mon côté, je continuerai à faire des recherches sur cet objet, et si je découvrais que ces sortes d'affiliations commencent à se proposer parmi le peuple, je m'empresserais de vous faire part de ce qui serait venu à ma connaissance.

Agréez, Monsieur le Comte, l'assurance de la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être,
votre très humble et très obéissant serviteur,


Le Maire de la Ville de Lyon,

Le Baron RAMBAUD