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La Chambre des députés,
lithographie, 1819 |
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La Chambre des députés,
lithographie,
1819.
par Marc Nadaux
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Cette lithographie d'inspiration
libérale a été composée en 1819 sous le ministère Dessalles-Decazes.
Elle nous renvoie à une image de la Chambre des Députés qui est celle de toute la période
"modérée", du mois d'octobre 1816 - au moment de la
dissolution de la "Chambre introuvable" - , au mois de février
1820 - époque de l'assassinat du Duc de Berry, l'héritier du trône.
Trois députés, revêtus du costume officie (habit bleu roi à broderies, gilet et bas blancs), symbolisent les grandes tendances qui divisent alors les
parlementaires : à gauche, le Libéral ; à droite, l'Ultra ;
au milieu, le député du Centre.
La physionomie de cette Chambre change avec la chute du ministère
Decazes et l'entrée en fonction du cabinet Villèle en 1822. L'arrivée de la droite au
pouvoir amène la dislocation du groupe du centre. Il n'y a plus
désormais que deux grands partis antagonistes dont les rivalités
s'exacerbent avec l'avènement de Charles X. |

Le Libéral - Le député du Centre
- L'Ultra

Le Libéral.
Il rédige une intervention en faveur des
Français bannis du royaume car victimes de la loi de janvier 1816. Sa bibliothèque
est garnie d'écrits politiques issus des Lumières du siècle passés. Rousseau et Montesquieu voisinent avec l'abbé Raynal. Sa préoccupation
principale est l'égalité devant la loi, qui a été proclamée dans l'article premier de
la Charte de 1814. A noter que le journal qui l'inspire, Le Constitutionnel, a déjà dû changer cinq fois de titre pour échapper aux rigueurs de la
censure depuis le retour des Bourbons sur le trône.


Le député du Centre.
Celui-ci se chagrine de ne pouvoir éteindre les
"Lumières" qui continuent d'inspirer le courant libéral. Devant lui,
étalés sur sa table, ses titres de noblesse et la liste de ses anciens droits féodaux dévoilent
son programme politique : le rétablissement de ses privilèges abolis. Le
côté réactionnaire du personnage est accentué par le port de la perruque,
une coutume archaïque qui est entrain de disparaître sous la Restauration. Ses journaux sont
Le Conservateur et La Quotidienne, ses lectures favorites des ouvrages de dévotion.

L'Ultra.
Celui-ci ne se soucie que de son
bien-être. Il n'évoque ainsi que les plantureux repas qui ont payé ses complaisances envers le pouvoir et qui lui valent le surnom de
"Ventru", popularisé par une chanson de Béranger. Il ne s'intéresse qu'au budget, en vue des libéralités dont il peut bénéficier.
Ce député détient d'ailleurs une nomination à la préfecture, fruit de ses
intrigues. A l'époque en effet, il n'y a aucune incompatibilité entre la fonction
parlementaire et les postes administratifs, ce qui permet au Gouvernement de récompenser par des promotions avantageuses la fidélité de ses partisans.

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