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L'attentat de Sarajevo, 28 juin 1914

 

L'attentat de Sarajevo,

 Le Petit Journal,  28 juin 1914.




par Marc Nadaux


 





L’instabilité chronique de la région en effet nourrit l’impérialisme des grandes puissances européennes, leur désir d’étendre leurs zones d’influence respectives. Depuis longtemps, la Russie nourrit des ambitions face à l’Empire ottoman. Déjà de 1854 à 1856, France et Angleterre s’étaient alliés afin de limiter l’avancée russe en Crimée. La Russie n’a plus alors qu’à regarder vers l’Asie pour trouver un terrain d’expansion. Mais celui-ci se referme en 1905, suite à sa défaite face au Japon. Dans les Balkans, elle trouve un allié de poids en la Serbie, qui a l’ambition d’unifier les Slaves du Sud. Le nationalisme serbe se teinte donc d’une volonté impérialiste, le panserbisme. Et il rejoint le panslavisme russe, l’appui du Tzar à ces mêmes Slaves du Sud. Les puissances centrales – Autriche-Hongrie et Allemagne – cultivent également des ambitions dans la région. L’Autriche-Hongrie qui annexe la Bosnie en 1908, mais aussi l’Allemagne qui a des intérêts dans l’Empire ottoman. Ce pangermanisme est un des soutiens dans l’opinion allemande des ambitions nouvelles de l’empereur Guillaume II, sa Weltpolitik, sa politique mondiale.

Ainsi, le 28 juin, en visite en Bosnie annexée, l’héritier du trône d’Autriche, François Ferdinand, est assassiné. Le coupable, un nationaliste serbe de Bosnie. Les autorités autrichiennes soupçonnent immédiatement la Serbie voisine, l’Allemagne de son coté apporte son soutien à son seul allié. A Berlin, on conseille en e
ffet à la couronne d’Autriche la fermeté, car on ne croit pas à un soutien inconditionnel de la Russie. D’ailleurs l’Autriche pourrait profiter de l’occasion pour éliminer la Serbie en tant que puissance dans les Balkans. Le 23 juillet, l’Autriche adresse un ultimatum à la Serbie, avant le 25 de mobiliser ses troupes à la frontière. Le même jour, la Serbie fait savoir qu’un des 10 points du texte autrichien est inacceptable, soit l’ingérence de la police autrichienne dans l’enquête serbe sur l’assassinat de Sarajevo. De son coté, l’Angleterre multiplie ses propositions de médiations, 3 du 25 au 27 juillet, une chaque jour jusqu’à la déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie, le 28 juillet.

Le mécanisme des alliances se met en marche et aucun chef d’état ne l’arrêtera. La Russie, assuré du soutien français, mobilise ses troupes sur la frontière occidentale le 29 juillet. Deux jours plus tard, l’Allemagne, qui doit prendre l’initiative suivant le plan Schlieffen de campagne, déclare la guerre à la Russie le 1er août, puis à la France le 3 août. La veille, les troupes allemandes pénètrent en Belgique neutre. Dès lors, le Royaume-Uni entre aussi en guerre.