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Le Concert européen, 1897
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Le Concert européen,
Le Petit Journal, 1897.
par Marc Nadaux
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Reprenant
à son compte, les us et coutumes de la diplomatie au temps des Lumières,
le chancelier autrichien Metternich, au lendemain de la victoire sur
l'Empereur des Français, entend donner à l'Europe une nouvelle
stabilité. Ce conservatisme s'appuie sur l'ambition des grandes
puissances, les Alliés vainqueurs, auquel s'ajoutera la France de la
Monarchie de Juillet. Les Congrès, les traités se multiplient, qui ont
pour but de préserver la paix. Et quant le Tzar de Russie entreprend de
prendre pied en Crimée au détriment de l'Empire Ottoman, " l'Homme
malade de l'Europe ", Français et Anglais réagissent. Car, sur le
continent, aucune de ces grandes nations ne doit prendre l'ascendant, sans
cela l'équilibre est rompu.
La France du Second Empire adopte ces principes - tout en
favorisant l'avènement de l'Italie - , qui se heurtent bientôt aux
ambitions nouvelles de la Prusse et de son chancelier. Otto von Bismarck
cultive ainsi l'idée que son royaume doit devenir
le fer de lance de l'unité politique du monde germanique. Pour celui-ci,
la guerre est un élément, une possibilité
d’action. C’est ainsi qu'il réalise l’unité allemande " par
le fer et par le sang ". Puis, le
chancelier allemand cherche à isoler la France de la Troisième République
sur le plan diplomatique. Il faut selon lui à tout prix éteindre son
désir de revanche. A cette fin, le 20 mai 1882, un accord tripartite, la
Triplice ou Triple Alliance, voit donc le jour qui lie l'Allemagne à
l'Autriche et à l'Italie.
Ce système bismarckien s'effrite dans la décennie suivante, avec
l'alliance militaire franco-russe, en attendant l'Entente Cordiale et donc
la création d'un autre système d'alliances concurrents. Celui-ci
est en gestation, au moment où le Petit Journal publie ce Supplément
illustré. Comme celui-ci nous le montre, le
Concert européen est depuis longtemps devenu une idée obsolète. En
cette fin de siècle, les
appétits impérialistes des grandes puissances se sont aiguisés, la
course aux armements à commencer et les nationalités se sont
définitivement réveillées dans les Balkans. L'horizon s'est obscurcit
en Europe et les quelques années qui suivent, les événements de la
diplomatie, s'avéreront lourd de conséquences pour l'avenir
proche. |

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