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Le Congrès de Vienne, 1814-1815 |
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Le Congrès de Vienne,
novembre 1814 - juin 1815.
par Marc Nadaux
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Le premier traité de Paris, signé le 30 mai
1814 par les vainqueurs de l’Empereur des Français, prévoyait la
tenue d’un congrès réunissant les représentants des grandes
puissances européennes afin de régler le sort des provinces
reprises à Napoléon Ier. Celui-ci est donc réunit du
1er novembre suivant au 9 juin 1815, ses débats étant
singulièrement complexifiés par le retour de l’Aigle de son exil
de l’île d’Elbe.
Cette caricature française, due à Forceval, est révélatrice des
enjeux des négociations en cours. Ainsi la France, malgré le
talent diplomatique de son représentant, le prince de
Talleyrand, y apparait singulièrement isolée. Le négociateur
anglais, Lord Castlereagh, s’attache lui à parfaire la
domination sur les mers du globe de son pays, vainqueur et déjà
grande puissance coloniale. Les autres grands vainqueurs –
l’Autriche et Metternich, la Russie et Nesselrode et la Prusse
d’Hardenberg – entreprennent de réorganiser l'Europe après la
chute de Napoléon. Autre invité, le roi de Saxe, qui garde sa
couronne grâce à un revirement de dernière minute au profit des
coalisés, tandis que la République de Gènes disparait au profit
du roi de Sardaigne.
La scène choisit par Isabey - la signature de l’Acte final, le 9
juin 1815 – est donc un moment fondateur pour la diplomatie
européenne et les décennies à venir. S’inspirant des principes
du droit monarchique et de l’idée d’équilibre européen, ce texte
ignore le droit des peuples, une idée révolutionnaire. Les
grands vainqueurs de la France de 1792 et de 1805, redécoupent
ainsi le continent à leur profit : la Russie s'agrandit de la
Finlande, de la Bessarabie et de la majeure partie de la
Pologne ; la Prusse reçoit la Poméranie suédoise, la Westphalie
et la Rhénanie ; l'Autriche reprend le Tyrol, la côte dalmate et
le Royaume lombard-vénitien.
Renforcé bientôt par la Sainte Alliance, le traité assure au
continent quarante années de paix relative. Les unités
allemandes et italiennes entraîneront ensuite sa ruine, de même
que celle de la suprématie de l’Empire d’Autriche et de
Metternich sur la diplomatie européenne. Viendra ensuite le
temps de Bismarck et du royaume de Prusse.
Le Congrès de Vienne a cependant vu la naissance de principes
nouveaux du droit international, comme la libre circulation sur
les fleuves internationaux que sont le Rhin et la Meuse, ainsi
que la condamnation de la traite des Noirs. |
Forceval, le Congrès s'amuse 1815.
Jean-Baptiste Isabey,
1819
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