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La
loi de trois ans, Le Petit Journal, 1913 |
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La
loi de trois ans,
Le Petit Journal, 1913.
par Marc Nadaux
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En
France, après l'affaire Dreyfus, l'affaire des Fiches et les différentes
expéditions jalonnant la pénétration française sur les continents
africains et asiatiques,
la chose militaire revient sur le devant de la scène politique. Les crises
marocaines - de 1905 et 1911 - signalent en effet aux dirigeants au pouvoir
qu'un conflit ouvert avec l'Allemagne de l'Empereur Guillaume II, est de
nouveau possible. Le désir de réintégrer à la Nation les provinces
d'Alsace-Lorraine perdues en 1871 rend la guerre inévitable et entretient
les
Français dans le culte de l’armée. C’est l’Arche sainte,
l’instrument de la Revanche. Ceci justifie la course aux armements,
autrement dit un effort financier conséquent pour mettre l'outil militaire
à un haut niveau de technicité et d'équipement. L'état-major lui-même
entreprend un grand effort de réflexion stratégique, tandis que le service
militaire universel lui permet d'envisager " un rôle social "
pour l'officier.
En 1913, à l’Assemblée nationale, les parlementaires débattent de
nouveau à son propos au sujet de la " loi des 3 ans ",
autrement dit le passage du service national - qui est obligatoire pour tous
les Français au lendemain de la défaite de 1871 depuis les lois de 1872 et
1875 - d'une durée de deux à trois ans. Cette nouvelle disposition, voulue
par le général Joffre, alors chef d’état major des armées,
s’explique par une logique comptable et un raisonnement évident aux yeux
de beaucoup de ses contemporains. L’ennemi futur est allemand, il est plus
nombreux et pour pouvoir lui résister il faut aligner un nombre suffisant
de fantassins rapidement, autrement dit compter dans un premier temps sur
les conscrits qui sont en casernes. Et si le service militaire de ces
derniers dure davantage – une année supplémentaire - , leur nombre total
sera suffisant à résister au premier choc de l’invasion ennemi. |
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