Dans la seconde moitié du siècle, de grands progrès techniques sont effectués dans le domaine de l’artillerie. En 1888, une nouvelle poudre beaucoup plus performante est adoptée, fruit des travaux effectués depuis le Second Empire. La vitesse initiale du projectile augmente, le dégagement de fumée s'en trouve également réduit. Enfin, l’invention d'un nouveau système de freinage - hydraulique et hydropneumatique - permet d'envisager le tir rapide, en raison de la diminution du recul. A partir de 1892, un nouveau canon, de calibre 75 mm, est à l'étude. La responsabilité de son développement en est confiée au capitaine Sainte-Claire Deville par le Comité de l’Artillerie. Celui-ci aboutit en 1897 et ce canon de 75, d'une portée est de 4.000 mètres, est enfin présenté au public, le 14 juillet 1899, lors du traditionnel défilé sur l’hippodrome de Longchamp. Sa production en série cependant se fait en secret, afin de ne pas alerter l’Allemagne de Guillaume II, le financement se faisant sous le couvert d’une modernisation des matériels existants. La supériorité de cette nouvelle arme sur son équivalent allemand, un canon de 77, conduit cependant le haut commandement français à négliger l’artillerie lourde et les obusiers à tirs plongeants. Ceci aura de graves conséquences au cours des premiers mois du futur conflit entre les deux nations, à l'été 1914.