Les vingt années de conflits de la Révolution et de l'Empire sont une période d'innovations sans précédent pour le monde militaire. Tirant les leçons de ces expériences passées, les autorités de la Restauration et de la Monarchie de Juillet entreprennent ainsi la réorganisation des forces armées, sur terre comme sur mer. L'intérêt se porte dans un premier temps sur l'approvisionnement en bois des arsenaux. En 1826, est nommé un préfet maritime dans chacun des cinq grands ports militaires. Entre temps, l'ordonnance royale du 23 juin 1824 définit la composition des États-majors et équipages des navires de la Marine royale. Celle-ci concerne l'ensemble des bâtiments de la flotte, du vaisseau de5ème rang à la gabare de moins de 200 tonneaux ! Sur le premier, on peut ainsi trouver en temps de guerre plus de 1.000 hommes. Et on prévoit même 14 marins pour chaque canon de 36 supplémentaire. Au cours de ces décennies, la marine française ne cherche plus à rivaliser avec la Royal navy, à qui elle laisse la maîtrise des mers. La " seconde Guerre de cent ans " a pris fin et la Royale se cantonne dans un rôle de brillant second. Cette période cependant est le véritable âge d'or de la marine à voile. De nouvelles innovations font de ces bâtiments, véritables forteresses de bois, les fleurons du genre. Ceux-ci règneront sur les mers jusqu'en 1858, année de construction de  la Gloire, la première frégate cuirassée qui rend obsolète ces géants.