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                                                   Les Comices agricoles (Somme), 1864-1865

 

Les Comices agricoles (Somme),
1864-1865.




par Marc Nadaux







Vers le milieu du XIXème siècle, les campagnes françaises entrent dans la modernité industrielle. Le chemin de fer traverse les terroirs. Dans les villages, les toits se couvrent de tuiles, les églises sont reconstruites, les mares rebouchées. Les locomobiles, les faucheuses parcourent également les chemins d’exploitations et les parcelles cultivées.

Les grands domaines tout d’abord se sont modernisés. Leurs propriétaires, ces élites rurales, les agrariens, s’en sont préoccupés. Faire-valoir ses terres faisaient ainsi partie des activités nobles chez ces aristocrates relégués à un « exil intérieur » après l’avènement de la Monarchie de Juillet. Tout comme l’étude du passé de leurs régions, l’animation d’une société savante…

Et ainsi les sociétés agricoles, les concours régionaux, les expositions et autres publications se multiplient. A l’origine de tout cela, bien souvent, se trouvent les comices agricoles. Composées de notables ruraux, ces associations sont autant de lieux de sociabilité, de foyers du dynamisme rural. Le concours, et donc la distribution des prix, est dans l’année qui s’écoule le moment clé de leur activité. Car l’émulation, l’information sont les deux mécanismes de cette révolution verte.

Les concours agricoles figurent parmi les événements de l’année dans les campagnes françaises sous le Second Empire. Organisées par les comices, ces sociétés d’émulations qui regroupent les élites locales, ces manifestations sont autant de lieux de distinction, que de moyens d’information. Car les techniques de culture, comme les modalités de l’élevage, évoluent grandement à cette époque, le milieu du XIXème siècle.

A noter que parmi les distinctions accordées à Péronne, le chef lieu de l’arrondissement, en cette année 1864, certaines se destinent à honorer le dévouement de l’ouvrier pour l’exploitation et son métier. Il y a là une vision de la société, celle de ces notables, mais également la volonté d’affirmer que le dynamisme de l’agriculture, et par là même de la région, est l’affaire de chacun.

Cette nouvelle vision du travail des champs et de l’étable perdure jusqu’à nos jours, comme en témoigne la tenue chaque année du Concours général agricole au Salon de l’agriculture, porte de Versailles à Paris, la multiplication sur les bouteilles de vin des étiquettes autocollantes et circulaires certifiant de l’obtention d’un prix à son producteur.






A Montdidier, 1865.
A Péronne, 1864.