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A qui profitera la jacquerie champenoise ?,
1911 |
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A qui profitera
la jacquerie champenoise ?,
Le Petit
Journal, 1911.
par Marc Nadaux
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Au
cours du XIXème siècle, la production de vin de champagne, la
consommation, ont explosé, ce qui suscite les convoitises des producteurs
voisins et les malversations des négociants. Aussi les plus grandes
maisons de Reims et d’Épernay, associées depuis 1882, demandent aux
autorités en 1903 une loi réglementant les appellations régionales et
donc la délimitation du territoire de la Champagne viticole. L'enquête
commence en 1907, au moment où les récoltes sont médiocres, et aboutit
au décret du Conseil d’État du mois de décembre 1908 qui affirme que
désormais la Champagne viticole s’étendrait au département de la
Marne, au Sud de l’Aisne voisine, excluant l’Aube.
C'est oublier une tradition séculaire de production de vin de champagne
dans le département, le commerce de raisons destinés à la
champagnisation pour les grandes maisons marnaises... La profession se
mobilise dans l'Aube, autour de la Fédération syndicale vigneronne et de
son leader charismatique, Gaston Checq. Des manifestations sont
organisées en 1911, relayés par les élus locaux, à la Chambre des
députés notamment. Le décret est finalement révisé, mais c'est à
présent dans la Marne que la colère gronde. Des émeutes aboutissent au
saccage d'Épernay, d'Ay. A tel point que la troupe intervient dans les
campagnes. Au mois de juin de la même année 1911, un dernier décret
ministériel inclut finalement le vignoble aubois, sans en faire l'égal
de son cousin marnais, une disposition révisée en 1927.
Le Petit Journal lui s'interroge, une interrogation aux accents
nationalistes : et si ces événements n'avaient au bout du compte
profité qu'au fraudeur allemand de la vallée du Rhin ? |

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