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                                                                                Réduisons les heures de travail, C.G.T., 1908

 

Réduisons les heures de travail,
C.G.T., 1908.




par Marc Nadaux







Dans les premiers temps de l'industrialisation, une grande partie de la journée de l'ouvrier est consacrée au labeur. La loi du 22 mars 1841 par exemple (relative " au travail des enfants dans les manufactures ") autorise ainsi l'emploi des enfants qui ont atteint l'age de douze ans sur une durée de douze heures hebdomadaire. Chez les adultes, les hommes notamment, celle-ci peut atteindre quatorze heures, auxquelles il faut ajouter le temps de trajet, à pied exclusivement, comme le signale Villermé dans ses enquêtes.

Au commencement du nouveau siècle, le monde politique, qui s'était jusque là intéressé au travail des femmes et des enfants, se saisit enfin du problème et légifère. Le 30 septembre 1900, la loi Millerand abaisse à onze heures la durée du travail journalier. Un repos hebdomadaire, le dimanche, (déjà mis en place par 80 % des grandes entreprises malgré la loi anticléricale du 12 juillet 1880 !), est aussi rendu obligatoire, le 12 juillet 1906. Avec la généralisation de la " semaine anglaise ", où le samedi matin est également chômé, l'ouvrier travaille en moyenne 60 heures dans sa semaine à la veille de la première Guerre mondiale.

Mais le monde syndical demande davantage et ses revendications n'aboutiront qu'avec le Front populaire dans les textes, avec les accords de Grenelles en 1968 dans les faits. La " réduction du temps de travail " est donc un mouvement séculaire, permis sur le plan strictement économique par la hausse de la productivité due au machinisme, sur le plan législatif par une prise de consciences des élites et la pression syndicale. Il trouve son aboutissement de nos jours et l'une de ses conséquences les plus évidentes est l'avènement d'une société des loisirs. En 1908, les courtes journées déjà " rendent la famille heureuse ".