Lettre
du Directeur général des Postes au Garde des Sceaux.
Le 25
septembre 1818,
Monsieur le
Baron,
J'ai l'honneur de prévenir votre Excellence qu'à dater du 1er
octobre prochain il sera établi sur la route de Paris au Havre par Rouen
un service journalier d'estafettes spécialement et uniquement destiné au
transport de la correspondance entre ces trois villes. Les lettres seront
reçues à l'hôtel des Postes de Paris jusqu'à six heures du soir, à
Rouen à huit et au Havre à cinq. La distance devra être parcourue en
quinze heures.
Il aurait été à désirer que toutes les dépêches ministérielles
pussent profiter de l'accélération que vont recevoir les communications
de Paris avec Rouen et avec Le Havre, mais ce service extraordinaire étant
très coûteux, la dépense qu'il occasionnera ne pouvant être couverte
que par l'augmentation des lettres taxées et leur nombre ne pouvant que
s'accroître en raison des avantages qu'offrira au commerce la célébrité,
le poids et les dimensions des porte-manteaux ont dû être limités.
D'après ces considérations, Votre Excellence reconnaîtra sans doute la
nécessité de faire circuler les paquets ministériels par la voie
ordinaire des malles-postes. Je prie en conséquence Votre Excellence de
bien vouloir donner des ordres pour que, les dépêches expédiées de ses
bureaux ou qui lui sont adressées, ne soient confiées à l'estafette que
celles qui tout à la fois présentent peu de volume et concernent une
affaire urgente.
J'ai l'honneur d'être Monseigneur, de Votre Excellence le très humble et
très obéissant serviteur.
Lettre
de l'avocat général près la Cour royale de Rouen
au Garde des Sceaux.
Rouen,
le 5 octobre 1818.
Monseigneur,
je viens de faire savoir aux procureurs du roi de Rouen et du Havre les
observations contenues dans la lettre que Votre Excellence m'a fait
l'honneur de m'adresser le 2 de ce mois concernant le service journalier
d'estafettes établi à dater de ce mois pour le transport de la
correspondance entre les trois villes de Paris, Rouen et Le Havre. J'ai
donné des ordres aux procureurs du roi pour qu'ils ne confient à
l'estafette que des dépêches qui ne présenteront que peu de volume et
qui d'ailleurs ne concerneront que des affaires urgentes. J'aurai soin de
me conformer à cette règle. Je suis avec un profond respect,
Monseigneur, de Votre Excellence le très humble et très obéissant
serviteur.
Pour le Procureur général du Roi, l'avocat général.