Saartjie
Baartman est originaire d'une ethnie sud-africaine, celle des Khoi Khoi, un
peuple de nomades. Née en 1789 dans le Cap Oriental de l'actuelle Afrique du
Sud, elle est employée au Cap
par un fermier hollandais puis emmenée en 1810 en Europe par un médecin de la
marine britannique.
A son arrivée à Londres, celui-ci la cède à impresario qui l'exhibe
comme une bête de foire. Saartjie
Baartman, que l'on surnomme la " Venus hottentote ", fascine les
Européens et devient ainsi un objet de curiosité sexuelle, à cause de sa
morphologie marquée par un postérieur saillant et des organes génitaux protubérants.
Vendue à un marchand français, on lui dédie vaudevilles, poèmes et
caricatures tandis que la Ligue anti-esclavagiste dénonce ces pratiques
dégradantes
infligées à un être humain. Saartjie Baartman sombre finalement dans la
prostitution, servant à l'occasion d'objet sexuel lors de soirées privées.
Elle décède à Paris à 25 ans.
Attribué au Muséum d'histoire naturelle, son corps est disséqué par
le naturaliste Georges Cuvier, son cerveau et ses organes conservés dans du
formol. Son squelette sera exposé au musée de l'Homme jusqu'en 1974. Le Parlement
français vient de décider de la restitution de la dépouille mortelle de
Saartjie Baartman à l'Afrique du sud, par la loi du 6 mars 2002.
Il est à noter cependant que la " Venus hottentote " n'est que la
plus célèbre de ces jeunes femmes africaines exhibées au cours du siècle
comme des bêtes de foire. Cette aquarelle
représente ainsi une autre Hottentote, clou d’une fête donnée en l’honneur
de la duchesse de Berry en 1829. Cette masse pondérale placée sur son
postérieur, un caractère physique qui lui est particulier, lui donnant certainement
un intérêt dans les salons mondains .