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A
l'origine : le " bordereau " |
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A
l'origine : le " bordereau ".
par Marc Nadaux
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En cette fin
de siècle, la France et l’Allemagne, engagées dans une course aux
armements, se livrent une guerre des espions. Depuis 1872, une " Section
de statistiques ", placée sous l’autorité du colonel
Sandherr et rattachée au 2ème Bureau de l’Etat-major général,
s’occupe ainsi plus spécialement du renseignement.
Le 26 septembre 1894, arrive au ministère de la Guerre le "
bordereau ", un document annonçant la livraison de documents
concernant la défense nationale dérobé à l'ambassade d'Allemagne en
France et adressé à son attaché militaire, le lieutenant-colonel von
Schwartzkoppen. Le 6 octobre 1894, à la " Section de
statistiques ", on attribue la paternité de celui-ci au
capitaine Dreyfus, à l'époque stagiaire à l’Etat-major de l’Armée
française .
Le 13 octobre suivant, à 9 heures du matin, Dreyfus se rend " en
tenue bourgeoise " au ministère de la Guerre, pour une " inspection générale ". En fait, il rédige rue Saint
Dominique une note sous la dictée du commandant du Paty de Clam, destinée à la
confondre. Arrêté dès le lendemain sur ordre du général Mercier,
ministre de la Guerre, il est ensuite écroué à la prison du
Cherche-Midi et mis au secret.
Transcription :
Sans nouvelles m'indiquant que vous désirez me voir, je vous adresse cependant, Monsieur, quelques renseignements intéressants
:
1. Une note sur le frein hydraulique du 120 et la manière dont s'est conduite cette pièce
;
2. Une note sur les troupes de couverture (quelques modifications seront apportées par le nouveau
plan) ;
3. Une note sur une modification aux formations de l'artillerie ;
4. Une note relative à Madagascar ;
5. Le Projet de manuel de tir de l'artillerie de campagne (14 mars 1894) ;
Ce dernier document est extrêmement difficile à se procurer et je ne puis l'avoir à ma disposition que très peu de jours. Le ministère de la Guerre en a envoyé un nombre fixe dans les corps, et ces corps en sont responsables. Chaque officier détenteur doit remettre le sien après les
manœuvres. Si donc vous voulez y prendre ce qui vous intéresse et le tenir à ma disposition après. Je le prendrai. A moins que vous ne vouliez que je le fasse copier in extenso et ne vous en adresse la copie. Je vais partir en
manœuvres.
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