PROCLAMATION DE S.
M. L'EMPEREUR
SOLDATS,
Les débuts de la guerre
n’ayant pas été heureux, j’ai voulu en faisant abstraction de toute
préoccupation personnelle, donner le commandement des armées aux Maréchaux
que désignait plus particulièrement l’opinion publique.
Jusqu’ici le succès n’a pas couronné vos efforts ; néanmoins
j’apprends que l’armée du Maréchal Bazaine s’est refaite sous les
murs de Metz et celle du Maréchal de Mac Mahon n’a été que légèrement
entamée hier. Il n’y a donc pas lieu de vous décourager. Nous avons
empêcher jusqu’ici l’ennemi de pénétrer jusqu’à la capitale, et
la France entière se lève pour repousser ses envahisseurs.
Dans ces graves circonstances, l’Impératrice me représentant dignement
à Paris, j’ai préféré le rôle de Soldat à celui de Souverain. Rien
ne me coûtera pour sauver notre Patrie ; elle renferme encore, Dieu
merci, des hommes de cœur, et s’il y a des lâches la loi militaire et
le mépris public en feront justice.
Soldats, soyez digne de votre ancienne réputation. Dieu n’abandonnera
pas notre pays, pourvu que chacun fasse son devoir.
Fait au Quartier Impérial de Sedan, le 31 août 1870.
NAPOLÉON.