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La Presse écrite.
L
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Lanterne (La)
: . le
premier numéro du journal La Lanterne, fondé par Henri
Rochefort paraît le 30 mai 1868. Suivant les propres mots de son créateur,
celui-ci se destine " à éclairer les honnêtes gens "
et connaît un énorme succès. Bien que vendu quarante centimes, le
brûlot à la couverture rouge s'arrache sur les boulevards parisiens,
chaque samedi matin. Le tirage dépasse d’ailleurs les 120.000
exemplaires. Tout ce tapage inquiète bientôt le pouvoir, d'autant
plus qu'au-delà du commentaire de l’actualité politique du moment,
Henri de Rochefort dévoile également les intrigues de couloir et
autre secrets cachés. La Lanterne dévoile ainsi la naissance
adultérine du souverain, les dessous financiers de l'intervention
française au Mexique... Dès sa huitième parution, le gouvernement
songe à la saisie du journal, puis joue le jeu des communiqués et
autres démentis, avant que de multiplier les procès à l'égard de
Rochefort. La Lanterne devient une affaire d'État. Le 6 d'août
1868, l’impression du onzième numéro est compromise par la police,
venue inspecter les locaux du journal. Son rédacteur en chef, sentant
son arrestation prochaine, décide alors de s'exiler en Belgique.
Jusqu'au mois de novembre 1869, La Lanterne connaîtra ainsi 74
livraisons ; une édition en format de poche permettant d’en
livrer aux abonnés un exemplaire dans une lettre postale.
. Fondé le 21 avril 1877 par Eugène Mayer, une nouvelle mouture du brûlot
de Rochefort naît sous la Troisième République. Celui-ci y participe
quelques temps. Dirigé notamment par Aristide Briand, puis Alexandre
Millerand, ce quotidien est à présent de sensibilité radicale.
Liberté (La) : Fondé au mois de juillet
1865, ce journal quotidien est racheté l'année suivante par Émile
de Girardin. Celui-ci lui donne une audience importante. Ses pages
financières notamment, étaient fort appréciées.
Libre Parole (La) :
En
1892, Édouard Drumont, le pamphlétaire, fonde son propre quotidien, La
Libre Parole, dont le premier numéro paraît le 20 janvier. Dans
ses colonnes, il est un des premiers journalistes à dévoiler le
scandale politico-financier de l'affaire de Panama. Les articles, écrits
à cette occasion, sont ensuite réunis en un volume, De l'or, de
la boue, du sang, en 1896. Collabore bientôt à La Libre
Parole André du Quesnay de Boisandré, François Bournand, Jean
Drault, Gyp (pseudonyme de la comtesse de Martel), Gaston Méry,
Adrien Papillaud, Raphael Viau… Cette équipe de rédacteurs adhèrent
ainsi au sous-titre explicite du quotidien, La France aux Français !
Celui-ci prend tout son sens lorsqu’au mois de mai 1892 Édouard
Drumont mène campagne contre la présence des juifs dans l’armée,
" l’arche sainte ", dénonçant la pénétration
sémite dans le corps des officiers. Il raconte ainsi que le moment
venu, " Rothschild se fera communiquer les plans de la
mobilisation. On sait bien dans quel but. " Au cours de ces
années, Drumont multiplie les articles, laissant libre cours à son délire
antisémite, une haine véritablement obsessionnelle. Le journal
augmente son audience, le tirage au quotidien approchant les 100.000
exemplaires vendus. C’est que le terreau de l’intolérance devient
fertile avec la chronique de l’Affaire, le complot enfin révélé
au grand jour… Le 29 octobre 1894, un entrefilet dans La Libre
Parole demande la confirmation de la récente arrestation
d’un traître : est-il vrai, interroge le journal, " que,
récemment, une arrestation fort importante a été opérée par ordre
de l’autorité militaire ? ". Durant l'affaire
Dreyfus ainsi déclenchée, Édouard Drumont milite ardemment dans le
camp anti-dreyfusard. Ceci lui permet d’être élu député " anti-juif "
d'Alger au mois de mai 1898, une ville où de violentes manifestations
antisémites ont eut lieu quelques mois plus tôt. A la Chambre ainsi
que dans les colonnes de son journal, il s'oppose alors vivement à la
révision du procès du capitaine Dreyfus, puis réclame des
poursuites contre Émile Zola, auteur du J’accuse, et milite
même en 1899 en faveur de l'abrogation du décret Crémieux... Non
reconduit dans son mandat en 1902, son influence, tout comme celle de
son journal, déchiré par les dissensions internes, déclinent
ensuite. Les militants nationalistes préfèrent désormais se tourner
vers L’Action française de Charles Maurras. En 1910, La
Libre Parole passe ainsi dans les mains d'un groupe financier
catholique et conservateur qui écarte son fondateur de la direction
éditorialiste du quotidien.
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