La lettre d'infos


A voir et à lire
sur
19e.org,
et ailleurs.

S'abonner à la lettre d'infos
 

 L'actualité
sur 19e.org

 
 

 A voir sur le Web

     Vous êtes ici :   Accueil   Chronologies   >   L'affaire Dreyfus, 1894-1908                                  Contact

 

L'affaire Dreyfus


 

1894-1908


 



 





1894   1895   1896   1897   1898   1899


1900
    1903   1904   1906    1907    1908







        1894


26 septembre ( ?)

. Arrivée du " bordereau " au ministère de la Guerre.

6 octobre

. Début de l'affaire Dreyfus. Le service de renseignement de l'armée, dit " section de statistiques " attribue au capitaine Dreyfus la paternité du bordereau adressé à l'attaché militaire de l'ambassade d'Allemagne en France Schwartzkoppen.

11 octobre

. Le général Mercier affirme au président de la République Casimir Perier et au président du Conseil Charles Dupuy qu'il a mis la main sur le coupable.

13 octobre

. A 9 heures du matin, le capitaine Dreyfus se rend au ministère de la Guerre, rue Saint Dominique, pour une " inspection générale ". En fait, il y rédigera une note sous la dictée du commandant du Paty de Clam, destinée à la confondre. 
. Alphonse Bertillon, chef du service de l'identité judiciaire, remet son rapport au général Mercier : Dreyfus est bien l'auteur du bordereau. L'officier a contrefait sa propre écriture pour mieux se protéger, c'est la thèse de " l'autoforgerie " ! Casimir Perier est convaincu d'avoir affaire à un dément...

15 octobre

. Le capitaine Dreyfus est arrêté sur ordre du général Mercier, ministre de la Guerre, et écroué à la prison du Cherche-Midi.

 29 octobre

. Entrefilet dans La Libre Parole demandant la confirmation de la récente arrestation d'un traître.

 31 octobre

. L'Éclair confirma la nouvelle.
. Le commandant du Paty de Clam, chargé de l'instruction préliminaire, remet son rapport au ministre de la guerre, sans avoir pu arracher des aveux au capitaine Dreyfus.

   
2 novembre

. Le général Mercier expose l'affaire en conseil des ministres et obtient que l'information soit ordonnée. L'ordre est transmis au gouverneur de Paris, le général Saussier.

3 novembre

. Ouverture de l'instruction judiciaire contre Dreyfus.
. Le Petit Journal publie un grand article à propos des événements qui secoue l'armée avec le titre : " Ce n'est pas un Français."

28 novembre

. Dans Le Figaro, le général Mercier parle de preuves criantes contre l'officier français. Selon lui, la culpabilité de Dreyfus est " absolue, certaine ".

29-30 novembre

. Deux notes de l'agence Havas s'efforcent de mettre hors de cause l'ambassade d'Allemagne.

3 décembre

. Bexon d'Ormescheville, rapporteur près le premier conseil de guerre de Paris, remet son rapport au ministre qui le transmet au général Saussier. Celui-ci convoque le conseil de guerre alors que les preuves de la culpabilité de Dreyfus ne sont pas établies. Les cinq experts mandés sont en désaccord à propos de l'écriture du bordereau, seul preuve de l'accusation.

19 décembre

. Ouverture du procès à huis-clos du capitaine Dreyfus.

22 décembre

. Suite à la communication aux juges d'un dossier constitué de pièces fausses accusant Dreyfus, celui-ci est déclaré coupable à l'unanimité et condamné à la déportation perpétuelle.

24 décembre

. A la Chambre, Jean Jaurès proteste contre la clémence des juges du conseil de guerre.

25 décembre

. Dans La Justice, Georges Clemenceau parle de " l'âme abjecte " du capitaine Dreyfus.

31 décembre

. Le pourvoi en révision est rejeté.




        1895


 5 janvier

. Le capitaine Dreyfus est dégradé dans la cour de l'École Militaire, puis interné à la prison de la Santé.

6 janvier

. Le comte de Munster, ambassadeur d'Allemagne, est reçu à l'Élysée afin d'être éclairé sur l'Affaire.

15 janvier

. Démission de Casimir Perier. Le surlendemain, Félix Faure est élu président de la République.

17 janvier

. Alfred Dreyfus part à destination de l'île de Ré.

18 janvier

. En transit à La Rochelle, Dreyfus subit les injures et les violences de la foule.

 
21 février

. Le capitaine Dreyfus embarque pour la Guyane et le bagne de Cayenne à bord du vaisseau Ville -de-Saint-Nazaire

22 février

. Le Dr Gibert, lors d'un entretien avec le président de la République, Félix Faure, apprend qu'une pièce a été soumise aux juges, à l'insu de Dreyfus et de son défenseur.

Fin février

. Rencontre de Mathieu Dreyfus et de Bernard Lazare. Le " frère admirable " transmet à ce dernier des documents donnés par le Dr Gibert en vue d'innocenter l'officier condamné.

   
21 mars

. Arrivée de Dreyfus à Cayenne. 

14 avril

. Dreyfus arrive à l'île du Diable.

1er juillet

. Le lieutenant-colonel Picquart est nommé à la tête du Service des Renseignements.

5 octobre

. Alfred Dreyfus écrit au président de la République Félix Faure. Le 12 janvier suivant, il reçoit une réponse : " Repoussée sans commentaires ".




        1896


Mars

. Une carte-télégramme (surnommée " le petit bleu ") adressée par l'ambassadeur d'Allemagne au commandant Esterhazy est saisie par le service des renseignements de l'armée.

Juillet

. Le commandant Picquart est convaincu que Dreyfus est innocent et que le bordereau est de la main d'Esterhazy.

5 août

. Picquart annonce au chef d'État-major, le général de Boisdeffre, qu'il vient de trouver un " nouveau traître ".

   
1er septembre

. Fin de l'enquête personnelle du commandant Picquart. 

 2 septembre

. Le South Wales Argus annonce l'évasion de Dreyfus. La nouvelle se répand.

5-10 septembre

. Correspondance entre le commandant Picquart et le général Gonse, sous-chef d'État-major au sujet de la découverte du véritable traître.

6 septembre

. A l'île du Diable, Dreyfus est mis au fer.

9 septembre

. Picquart dévoile au général Billot, ministre de la Guerre, l'innocence de Dreyfus et la culpabilité d'Esterhazy.

14 septembre

. L'Éclair, daté du 15, révèle dans un long article tout les détails de l'Affaire : une pièce secrète a été soumise aux juges en 1894 lors de la condamnation de Dreyfus.

 15 septembre

. Entrevue de Picquart-Gonse. Ce dernier s'écrit : " Mais qu'est-ce que cela peut bien vous faire que ce Juif reste à l'île du Diable ? ".

16 septembre

. Lucie Dreyfus, femme du capitaine, demande justice par une pétition adressée au président de la Chambre des députés rédigée par maître Demange.

fin octobre

. Le général Gonse reprend brutalement au commandant Picquart le dossier Dreyfus.

 2 novembre

. Le colonel Henry remet au général Gonse le faux qu'il a commis tranquillement chez lui la veille. Triomphant, l'officier se rend alors avec Boisdeffre chez le ministre. Ils tiennent la pièce irréfutable qui fera taire les dreyfusards.

6 novembre

. Bernard Lazare publie sa brochure Une Erreur judiciaire. La Vérité sur l'affaire Dreyfus. Celle-ci est distribuée à tous les parlementaires dont c'est la rentrée.

 10 novembre

. Publication par Le Matin du fac-similé du bordereau.

16 novembre

. Picquart est écarté. Il est envoyé en mission d'inspection dans l'Est  sur ordre du ministre de la Guerre.




        1897


6 janvier

. Picquart est envoyé en Tunisie, au 4ème Tirailleur.

   
21 juin

. En congé à Paris, Picquart révèle à l'avocat Louis Leblois, un ami d'enfance, sa découverte.

   

13 juillet

. Maître Leblois s'entretient avec Auguste Scheurer-Kestner, vice-présidant du Sénat, de la découverte faite par le commandant Picquart.

   
17 octobre

. Une lettre signée Espérance rédigée par le commandant Du Paty de Clam et adressée à Esterhazy lui apprend que son nom va bientôt " être l'objet d'un grand scandale ". Commence ainsi la " collusion ".

22 octobre

. Les deux hommes se donnent rendez-vous au parc Montsouris à Paris. L'officier des Renseignements indique à Esterhazy la conduite à tenir.

 24 octobre -
5 novembre

. Scheurer-Kestner entretient le général Billot, Félix Faure, le président du Conseil Jules Méline, le garde des Sceaux Darlan de sa conviction.

25 octobre

. Le commandant Esterhazy adresse au ministère de la Guerre un long rapport préparé par Du Paty de Clam dans lequel il clame son innocence.

Novembre

. A l'île du Diable, une palissade de deux mètres de hauteur  entoure à présent la case du capitaine Dreyfus, lui cachant la mer et l'horizon.

2 novembre

. L'imprudent colonel von Schwartzkoppen est rappelé en Allemagne. Le 11 novembre, avant de rejoindre le 2ème régiment des grenadiers de la Garde de Berlin, il avoue à Félix Faure : " Je n'ai jamais connu Dreyfus ".

7 novembre

. Le coulissier M. de Castro reconnaît l'écriture du bordereau comme étant celle d'Esterhazy, dont il possède plusieurs exemplaires.

11 novembre

. Mathieu Dreyfus apprend l'identité du véritable traître. 

13 novembre

. Émile Zola rencontre maître Leblois et Scheurer-Kestner qui le persuadent de l'innocence de Dreyfus et de la nécessité d'agir.

14 novembre

. Le Figaro publie un article d'Emmanuel Arène, député de Corse, qui affirme l'innocence de Dreyfus et révèle que le vrai coupable est connu.

 15 novembre

. Dénonciation, par Mathieu Dreyfus d'Esterhazy au général Billot, ministre de la Guerre.

 17 novembre

. Début de l'enquête du général de Pellieux sur ordre du ministre de la Guerre.

20 novembre

. De Pellieux conclut son rapport, inspiré du Service de Renseignement, en innocentant Esterhazy et en accusant Picquart.

 23 novembre

. Interviewé par le journal L’Aurore, Anatole France refuse de se prononcer sur la culpabilité du capitaine Dreyfus.  

 25 novembre

. Premier article d'Émile Zola à propos de l'Affaire. Dans Le Figaro, l'écrivain fait l'éloge de Scheurer-Kestner et conclut par une phrase prémonitoire : " La vérité et est en marche et rien ne l'arrêtera ".

26 novembre

. Retour de Picquart à Paris.

 28 novembre

. Publication par Le Figaro de la " Lettre du Uhlan ". Esterhazy affirme à son ancienne maîtresse, Mme de Boulancy, qu'il " ferait tuer cent mille Français avec plaisir ".

29 novembre

. Georges Clemenceau demande dans L'Aurore " qui donc protège M. le commandant Esterhazy contre les curiosités légitimes du juge ? ".

1er décembre

. Second article de Zola dans Le Figaro intitulé " Le Syndicat ". Le quotidien, victime d'une campagne de désabonnements, le prie d'arrêter.

4 décembre

. Malgré le " refus d'informer " sur lequel avait conclu de Pellieux, le général Saussier signe l'ordre d'informer contre Esterhazy. L'enquête est confiée au commandant Ravary.
. A la Chambre, Jules Méline, président du Conseil, déclare qu'il  " n'y a pas d'Affaire Dreyfus ".

7 décembre

. Interpellation de Scheurer-Kestner au Sénat.

13 décembre

. Émile Zola, Lettre à la jeunesse.

18 décembre

. Le Figaro abandonne sa campagne en faveur de la révision.

31 décembre

. Le commandant Ravary conclut au non-lieu à propos d'Esterhazy.




        1898


2 janvier

. Le général Saussier ordonne l'ordre de mise en jugement d'Esterhazy devant le Conseil de guerre.

4 janvier

. Maître Leblois dépose une plainte en faux au nom de Picquart.

7 janvier

. Émile Zola, Lettre à la France.

10-11 janvier

. Acquittement du comandant Esterhazy par le conseil de guerre, après un procès à huis-clos. La foule présente lui fait un triomphe.

 13 janvier

. Publication dans l'Aurore de l'article  " J'accuse " d'Émile Zola. Sur la proposition d'Albert de Mun, la Chambre décide des poursuites contre l'écrivain.
. Arrestation de Picquart, puni de soixante jours d'arrêt de forteresse.
. Scheurer-Kestner n'est pas réélu à la vice-présidence du Sénat. 

  14 janvier

. Commencement de la publication d'une liste de personnalités (savants, universitaires, écrivains, etc.) favorables à la révision du procès Dreyfus - le " manifeste des intellectuels " - dans le journal L'Aurore.

 17 janvier

. A Nantes, 3.000 jeunes gens parcourent les rues de la ville en poussant des cris de mort, s'en prenant aux magasins des Juifs. A Nancy, la synagogue est assiégée. De nombreux troubles identiques éclatent dans les jours qui suivent dans d'autres villes de France : Bordeaux, tours, Poitiers, Toulouse, Montpellier, Marseille... A Saint-Malot, le mannequin de Dreyfus est brûlé en place publique.

18 janvier

. Plainte déposée contre Zola et le gérant de L'Aurore par le ministère de la Guerre.

18-25 janvier

. Violentes manifestations antisémites à Alger puis dans d'autres villes d'Algérie.

22 janvier

. Interpellé à la Chambre des députés par Godefroy Cavaignac, Jules Méline, président du Conseil, affirme que les pièces décisives qui établissent les aveux de Dreyfus existent.

23 janvier

. Dans L'Aurore, Georges Clemenceau emploie pour la première fois le terme d' " intellectuels ".

24 janvier

. A la Commission du budget du Reichstag, le chancelier allemand von Bulow affirme " qu'il n'y a jamais eu de relations ni de liaisons de n'importe quel genre entre l'ex-capitaine Dreyfus et n'importe quel agent allemand ".

 7-23 février

. Procès Zola et condamnation maximale pour l'écrivain et le gérant de L'Aurore. Lors de l'audience du 17 février, le général de Pellieux révèle l'existence du " faux Henry ", que, le lendemain, Gonse et Boisdeffre viennent confirmer. 

20 février

. Réunion chez Ludovic Trarieux au cours de laquelle il est décidé de fonder une Ligue pour la Défense des droits de l'homme et du citoyen.
. Le groupe socialiste à l'Assemblée, autour d'Édouard Vaillant et Jules Guesde, publie un manifeste renvoyant dos à dos " les deux fractions bourgeoises ". Jean Jaurès, bien qu'acquit à la cause révisionniste, signe le document.

26 février

. Mise en réforme du colonel Picquart pour " fautes graves dans le service ".

6 mars

. Duel Henry - Picquart dans la salle du manège de l'École militaire. Ce dernier refuse avec mépris de se mesurer avec Esterhazy.

   
Avril

. Fondation de l'Action française par Henri Vaugeois et Maurice Pujo. 

2 avril

. La Cour de cassation casse l'arrêt rendu contre Zola et Perrenx.

8 avril

. Plainte est déposée contre Zola par le conseil de guerre qui a acquitté Esterhazy.

10 avril

. A Médan, Émile Zola est agressé à coups de pierre.

Mai

. Aux élections législatives, Édouard Drumont est élu député " anti-juif " d'Alger. Jean Jaurès n'est pas reconduit dans son mandat à Carmaux.

12 mai

. Picquart se pourvoit contre le décret de réforme qui l'a frappé.

15 mai

. Ferdinand de Brunetière, directeur de La Revue des Deux Mondes, affirme qu'il faut donner le primat à la défense nationale.

23 mai

. Procès Zola à Versailles. Les conclusions d'incompétence prises par la défense étant rejetées, le procès est remis.

Juin

. Le Siècle publie trois études de Salomon Reinach sur les mythes de l'Affaire Dreyfus élaborés par la Libre Parole

4 juin

. Première assemblée générale de la Ligue des Droits de l'Homme. 1.200 personnes y assistent.

28 juin

. Godefroy Cavaignac, nouveau ministre de la Défense du cabinet Brisson, demande communication du dossier secret.

5 juillet

. Lucie Dreyfus adresse une nouvelle requête en annulation de la condamnation de 1894 de son mari auprès du garde des Sceaux Jean-Marie Sarrien.

7 juillet

. A la Chambre, Cavaignac donne lecture du faux Henry. L'affichage de son discours est voté à une écrasante majorité.

8 juillet

. Dans Le Temps, le colonel Picquart offre au président du Conseil Cavaignac de prouver que le " faux Henry " est une pièce fabriquée.
. Dans de nombreux journaux, les chroniqueurs, comme Georges Clemenceau dans L'Aurore, estime que la révision est désormais inévitable.

12 juillet

. Le juge Bertullus perquisitionne chez Marguerite Pays, maîtresse d'Esterhazy. Ce dernier est arrêté. Il chargera bientôt Du Paty de Clam.

13 juillet

. Le colonel Picquart est placé en détention, une information étant ouverte contre lui et maître Leblois pour " divulgation de documents secrets intéressants la défense nationale ".

18 juillet

. Ouverture du nouveau procès d'Émile Zola, devant les Assises de la Seine-et-Oise. Condamné à 3.000 francs d'amende et un an de prison, l'écrivain s'exile à Londres dès le lendemain.

5 août

. La chambre des misses en accusation de la Cour d'appel de Paris déclare le juge Bertullus incompétent pour instruire contre Du Paty de Clam sur la plainte de Picquart pour faux et usage de faux.

10 août

. Jean Jaurès commence la publication des Preuves dans La Petite République.

12 août

. Le commandant Esterhazy est libéré.

13 août

. Découverte du faux Henry par le capitaine Cuignet, attaché au cabinet de Cavaignac.

30 août

. Le lieutenant-colonel Henry avoue au ministre de la Guerre Cavaignac avoir rédigé un faux qui a servi pour accabler Dreyfus (octobre 1896). Il est emprisonné au mont Valérien.

31 août

. Mise en réforme d'Esterhazy.
. Le lieutenant-colonel Henry se suicide dans sa cellule du mont Valérien.

3 septembre

. Démission du ministre de la Guerre Godefroy Cavaignac.
. Demande de révision de Lucie Dreyfus au Garde des Sceaux Léon Bourgeois.

4 septembre

. Le commandant Esterhazy fuit la France pour se réfugier en Belgique, d'où il gagne l'Angleterre.

5 septembre

. Éloge du colonel Henry par Charles Maurras dans La Gazette de France, un quotidien catholique et royaliste.

12 septembre

. Du Paty de Clam est mis en non-activité.
. La demande de mise en liberté du colonel Picquart est rejet par le tribunal correctionnel.

21 septembre

. Sur la requête du général Zurlinden, gouverneur de Paris, une information est ouvert contre Picquart à propos du petit bleu, appelé à présent le " faux Picquart ".

22 septembre

. Picquart quitte la prison de la Santé et est écroué au Cherche-Midi, mis au secret.

27 septembre

. La Cour de cassation est saisie de l'affaire Dreyfus.

11 octobre

. Publication du recueil d'articles de Jean Jaurès, Les Preuves.

25 octobre

. Manifestation antisémite place de la Concorde (150 arrestations).

29 octobre

. Examen de la demande de révision du procès Dreyfus. Elle est déclarée recevable par la chambre criminelle de la Cour de Cassation.

16 novembre

. Alfred Dreyfus apprend à l'île du Diable que la révision de son procès est imminente.

23 novembre

. Dans Le Temps, le catholique Paul Viollet intervient en faveur de Dreyfus. 

24 novembre

. Picquart est renvoyé devant le Conseil de guerre pour faux et pour infraction à la loi sur l'espionnage.

14 décembre

. La Libre Parole d'Édouard Drumont publie la première liste d'une souscription ouverte afin de permettre à la veuve de lieutenant-colonel Henry de poursuivre en justice Joseph Reinach pour diffamation. En moins d'un mois, 25.000 souscriptions apportent  131.000 francs.

31 décembre

. Fondation de la Ligue de la Patrie Française, sous la présidence du poète François Coppée et de l'écrivain Jules Lemaître.




        1899


 10 février

. Vote par l'Assemblée de la loi de dessaisissement de la Chambre criminelle.

 23 février

. Obsèques de Félix Faure. Au retour du cimetière, le poète nationaliste Paul Déroulède tente un coup d'État en se jetant sur le cheval du général Roget.

   
1er mars

. Vote par le Sénat de la loi de dessaisissement.

23 avril

. Etienne Charavay, un des cinq experts en écriture commis en 1894, expose à la Cour de cassation ses erreurs et attribue à Esterhazy la paternité du bordereau.

3 juin

. La Cour de Cassation annule la sentence du 22 décembre 1894. Le capitaine Dreyfus est renvoyé devant le Conseil de guerre de Rennes.
. Le commandant Esterhazy, face à un journaliste du Matin, reconnaît qu'il est l'auteur du bordereau.

4 juin

. Aux courses d'Auteuil, le président Émile Loubet est agressé d'un coup de canne par le baron de Christiani.

 5 juin

. Émile Zola rentre en France de son exil anglais.

 9 juin

. Mise en liberté du colonel Picquart.

13 juin

. Un non-lieu est prononcé par la Chambre des mises en accusation à propos des faits reprochés à Georges Picquart et l'avocat Louis Leblois.

30 juin

. Retour du capitaine Dreyfus en France à bord du Sfax.

   
Juillet - 
Septembre 1900

. Publication dans les colonnes du Figaro du roman d'Anatole France, M. Bergeret à Paris.

10 juillet

. Publication du premier Bulletin bimensuel d'Action française (bientôt Revue).

18 juillet

. Publication dans Le Matin d'un article dans lequel Esterhazy s'accuse d'être l'auteur du bordereau.

10 août

. Sur l'impulsion de Pierre Waldeck Rousseau, le Conseil des Ministres décide d'intenter une action en justice contre les principaux chefs nationalistes française. Le procès qui suivra sera entaché d'irrégularités, mais les accusés (dont Paul Déroulède et Jules Guérin) seront bannis.

7 août -
9 septembre

. Procès de Rennes, une ville choisit en raison de sa tranquillité. Alfred Dreyfus est condamné à dix ans de détention avec les circonstances atténuantes. Il se pourvoit en révision. 

12 août

. Début de l'épisode du Fort Chabrol. Jules Guérin, leader nationaliste, s'enferme au siège de sa Ligue antisémite où il soutient un  siège de six semaines.

 14 août 

. Maître Labori, défenseur de Dreyfus, est victime d'un attentat.

   
19 septembre

. Le président Loubet signe la grâce du capitaine Dreyfus.
. Mort d'Auguste Scheurer-Kestner.

21 septembre

. Le général de Galliffet, ministre de la Guerre, adresse un ordre du jour à l'Armée : " L'incident est clos ! ".

. Le cinéaste Georges Méliès réalise L'Affaire Dreyfus.




        1900


 27 décembre

. Amnistie pour tous les faits relatifs à l'affaire Dreyfus.




        1903


 6-7 avril

. Intervention fleuve de Jean Jaurès à la Chambre à propos de l'Affaire. Le ministre de la Guerre, le général André, annonce une enquête.

25 décembre

. Après l'enquête du général André et du commandant Targe, la Cour de cassation est saisie de l'affaire Dreyfus.




        1904


 5 mars

. La demande de révision, venue du capitaine Dreyfus lui-même, est déclarée recevable à la suite de nouvelles découvertes.

18 avril

. Trois experts - Appel, Darboux et Poincaré -  sont désignés afin d'examiner les systèmes d'expertise en écriture.




        1906


12 juillet

. Débats de la Cour de cassation qui casse sans renvoi le verdict de Rennes. Alfred Dreyfus est réhabilité.

13 juillet

. Réintégré dans l'armée, le capitaine Dreyfus est nommé commandant. Picquart est réintégré au grade de général de brigade.

20 juillet

. Dreyfus est nommé chevalier de la Légion d'honneur.




        1907


 5 août

. Alfred Dreyfus, sur sa demande, est mis à la retraite.




        1908


 4 juin

. Transfert des cendres d'Émile Zola au Panthéon. Gregori, un journaliste nationaliste, tire sur Dreyfus et le blesse au bras.




Le lieutenant-colonel Dreyfus décède le 11 juillet 1935. Sa mort suscite peu de réactions. Il est vrai que les débats à propos de l'Affaire appartiennent désormais aux historiens ou aux témoins, tel Léon Blum qui publie ses Souvenirs sur l'Affaire à la même époque. Et pourtant, le 27 janvier 1945, apprenant sa condamnation à la prison à perpétuité pour " intelligence avec l'ennemi ", Charles Maurras s'écrie devant l'assistance et ses juges médusés : " c'est la revanche de Dreyfus "...