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Auguste de VILLIERS DE l'ISLE-ADAM |
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Auguste de VILLIERS DE l'ISLE-ADAM
(Saint-Brieuc, 7 novembre
1838 - Paris, 18 août 1889)
Français.
Ecrivain.
par
Marc Nadaux
Quelques dates :
1883, Contes cruels.
1886, L’Ève future.
1888, Nouveaux Contes cruels.
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Jean Marie Mathias
Philippe Auguste de Villiers de l’Isle-Adam naît le 7 novembre 1838 à
Saint-Brieuc. Il est le fils du marquis Joseph Toussaint, lui-même
gentilhomme breton et descendant d’un illustre chevalier de l’Ordre de
Malte. En 1846, sa mère obtient la séparation de biens d’avec son
mari, qui multiplie à cette époque les opérations financières
hasardeuses. L’année suivante, l’enfant entame des études qui le mènent
dans différents établissements de Bretagne et de Normandie. Il est ainsi
successivement élève à Tréguier, à Rennes, à Laval, à Vannes et à
Saint-Brieuc ; sa mère le confiant également à l’occasion à des
précepteurs ecclésiastiques. En 1852 enfin, Villiers de l’Isle-Adam
entre au Lycée de Saint-Brieuc, en tant qu’externe. Il ne parvient
cependant pas à obtenir le Baccalauréat en 1855.
Monté à Paris, le jeune homme mène une vie de bohème, fréquentant les
cafés et les théâtres, leurs coulisses également… Au mois de juillet
1858, s’essayant enfin à la littérature, Villiers rédige un premier
opuscule intitulé Deux Essais de poésie, puis publie à compte
d’auteurs au mois de décembre de l’année suivante ses Premières
Poésies, un recueil de vers d’inspiration romantique Il collabore
ensuite à diverses revues et fait bientôt la connaissance du poète
Charles Baudelaire puis de Stéphane Mallarmé. Sa famille le rejoint
alors dans la capitale, le forçant au mois de septembre 1862 à effectuer
une retraite à l’abbaye de Solesmes, afin de s’éloigner quelques
temps de l’actrice Louise Dyonnet. Une expérience qu’il renouvelle
d’ailleurs en 1863.
Villiers de l’Isle-Adam s’éprend ensuite d’Estelle Gautier, fille
cadette du poète, qu’il espère épouser. En vain, sa famille lui
refusant son consentement et l’argent nécessaire. Dans les années qui
suivent, l’écrivain édite, à ses frais et hors commerce, deux drames
en prose sans grand relief, Elen en 1865, et Morgane en
1866. Au mois d’octobre 1867, il fonde la Revue des Lettres et des
Arts, une feuille qui paraîtra jusqu’en mars 1868. Poursuivant son
travail de littérateur à côté de ses activités journalistiques, il
publie un long récit, Claire Renoir, ainsi que L’Intersigne.
En compagnie de son ami Catulle Mendès, Villiers de l’Isle-Adam
effectue ensuite deux longs séjours en Allemagne, ce qui le mène à
Triebschen, en la demeure du compositeur Richard Wagner à qui il est présenté.
Au mois de mai 1870, un drame La Révolte est représenté à cinq
reprises au Vaudeville, à Paris. Alors que la capitale vient de connaître
un long siège organisé par les armées prussiennes, Villiers participe,
sous le pseudonyme de Marius, à la rédaction du journal Le Tribun
du Peuple, favorable à la Commune. En 1872, l’écrivain achève
un nouveau drame en prose, Axel, puis entame en 1874 la publication
de nouvelles dans la presse parisienne. Ces textes composeront plus tard
les Contes cruels. A cette époque, il nourrie des projets
d’union avec une jeune Anglaise, Anne Eyre Powells. Ceux-ci échouent de
nouveau.
Le Nouveau Monde
paraît en 1880 et ne sera joué qu’en 1883 au Vaudeville. L’année
suivante, Marie Dantine qu’il emploie à son domicile donne naissance,
le 10 janvier, à un fils Victor. Villiers reconnaîtra l’enfant sur son
lit de mort. L’année suivante, il est candidat malheureux, sur une
liste légitimiste, aux élections municipales dans le XVII°
arrondissement de Paris. Le 9 février 1883 enfin, paraît chez Calmann-Lévy
la première édition des Contes cruels, une œuvre d’une
profonde originalité, inspirée de l’univers baudelairien et d’Edgar
Poe. Celle-ci contribue tardivement à asseoir la notoriété de son géniteur.
Par la bouche de son personnage, Des Esseintes, apôtre du dandysme et de
la décadence Jorys-Karl Huysmans célèbre l’œuvre dans A Rebours
qu’il signe l’année suivante. Une amitié profonde unira les deux écrivains,
à laquelle s’ajoute celle de Léon Bloy.
A cette époque, Villiers de l’Isle-Adam fait paraître plusieurs de ses
productions : L’Ève future en 1886, qui donne vie à un
automate féminin, ainsi que L’Amour suprême, puis Tribulat
Bonhomet, un recueil narratif l’année suivante. Toujours aussi peu
enclin à apprécier la République, l’écrivain et son
antiparlementarisme trouvent à s’exprimer avec l’agitation
boulangiste. Il accompagne ce mouvement cocardier et populiste, qui voit
dans le général Boulanger l’instrument de la Revanche et l’artisan
du renouveau de la France. Villiers s’inscrit au Comité central de la
Ligue des Patriotes de Paul Déroulède, un des " sonneurs de
clairon " les plus agités.
En 1888 toujours, il publie les Histoires insolites, le 27 février,
puis des Nouveaux Contes cruels, le 13 novembre suivant. Une tournée
de conférences effectuée en Belgique du 14 février au 10 mars de la même
année ajoute à la fatigue de l’écrivain. Villiers de l’Isle-Adam
est en effet atteint d’un cancer des voies respiratoires. Le 12 août
1889, il entre à l’hospice des Frères de Saint-Jean-de-Dieu, à Paris,
et épouse le surlendemain Marie Dantine dans sa chambre de malade.
Villiers de l’Isle Adam décède le 18 août 1889.
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