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Alfred de VIGNY
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Alfred de VIGNY
(Loches, 27 mars 1797
- Paris, 17 septembre 1863)
Français.
Ecrivain.
par
Marc Nadaux
Quelques dates :
1814, entre dans les Compagnies Rouges, les Gendarmes du
Roi.
1815, accompagne le roi Louis XVIII sur le chemin de l’exil
pendant les Cent Jours.
1826, Les Poèmes antiques et modernes.
1833, Servitude et Grandeur militaires.
1835,
Chatterton.
1845,
élu à l’Académie
française.
1864, Les Destinées.
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Alfred de Vigny
est né à Loches, en Touraine, le 27 mars 1797. Son père, ancien
officier issu d’une famille de la noblesse, l’élève dans le goût
des faits d’armes et les valeurs aristocratiques. Sa mère, apparentée
au Bougainville, l’initie à la littérature et aux arts. Installé à
Paris à partir du mois de février 1799, Alfred de Vigny est placé à la pension
Hix en 1807. Le jeune homme poursuit ensuite ses études au Lycée
Bonaparte (aujourd'hui Lycée Condorcet) à partir de 1811. Au milieu des
railleries de ses camarades, que dérangent son allure efféminée, il y reçoit une formation
classique jusqu'en 1813.
Avec la chute de l’Empire en 1814, il entre, après avoir songé à intégrer
l’École polytechnique, dans les Compagnies Rouges, les Gendarmes du Roi,
avec le grade de sous-lieutenant. Le 20 mars 1815, il accompagne ainsi le roi Louis XVIII
sur le chemin de l’exil pendant les Cent Jours. Au mois de septembre
suivant, sa
compagnie étant licenciée, la carrière militaire du jeune officier est
interrompue. Son père décède en 1816, tandis que sa mère
intervient avec succès pour lui obtenir une autre affectation. Au mois
d'avril de la même année, Alfred de
Vigny est versé dans l’infanterie, le 5ème régiment
de la Garde. Commence alors une vie morne de garnison.
Alfred de Vigny s’essaie à cette époque à la littérature. Il écrit
quelques tragédies. Au mois de décembre 1820, est publié son premier poème, Le Bal.
Il fréquente également les salons mondains, en compagnie d'Alexandre
Dumas et d'Alphonse de Lamartine. Le poète collabore bientôt aux premières
revues romantiques, Le Conservateur littéraire ou La Muse française.
Tandis qu’il est nommé à l'ancienneté au grade de lieutenant de
régiment, un recueil de vers, Poèmes,
paraît au mois de mars 1822. Le 12 octobre de la même année, Alfred de Vigny est
sollicité par Victor Hugo, dont il a fait la connaissance quelques mois
auparavant, afin d’être le témoin de son mariage avec Adèle Foucher.
En 1823, le capitaine Vigny quitte Paris et la bohème littéraire et
gagne Bordeaux avec son régiment, espérant participer à l’expédition
en Espagne décidée par François-René de Chateaubriand, alors ministre
des Affaires étrangères. L’officier doit cependant renoncer à ses rêves
de gloire. Il reste cantonné à Oloron.
Ses demandes de congé se multiplient alors. En avril 1824, il fait
publier Eloa, un poème d’inspiration biblique. Le 8 février
1825, Alfred de Vigny se marie au temple de Pau avec une jeune anglaise en
villégiature, Lydia Bunbury. La cérémonie catholique a lieu le 15 mars
suivant à Paris où le couple s’installe. L’année 1826 consacre le
notoriété littéraire du poète. Au mois de janvier, il publie un recueil de vers, Les Poèmes
antiques et modernes, contenant Moise et Le Cor. Au
printemps, son
premier roman, Cinq Mars, connaît également le succès en
librairie. Peu après, Vigny rencontre d'ailleurs Walter Scott à Paris,
dont il considéré comme l'émule français. Après avoir effectué une demande de
réforme pour raison de santé, l’officier
qu’ennuie la vie militaire est démobilisé en avril 1827.
Alfred de Vigny s’essaie alors à la traduction en vers d’œuvres de
Shakespeare : Roméo et Juliette, Le Marchand de Venise et Othello. Ceci contribue ainsi à faire connaître le dramaturge du
public français. Après les Trois Glorieuses et la chute de Charles X,
Alfred de Vigny commande une compagnie de la Garde nationale. A ce titre,
il participe à la répression des mouvements populaires et est invité à
dîner à la table de la nouvelle famille royale en 1831. Vigny s’éprend
bientôt d’une actrice en vogue, Marie Dorval. Leur liaison reste secrète
cependant ; le poète doit également soigner sa mère et sa femme,
toutes deux souffrantes. En juin 1831, une pièce de théâtre historique,
La Maréchale d‘Ancre, est jouée à l’Odéon. L’année
suivante voit la publication de Stello. De 1833 à 1834 paraissent
également en récit dans la Revue des Deux Mondes les souvenirs de
l’ancien officier, Servitude et Grandeur militaires. A partir du
12 février 1835 enfin, un drame, Chatterton, est représenté au
Théâtre-Français. C’est un triomphe pour l’auteur et pour sa maîtresse
qui joue dans la pièce le rôle de Kitty Bell.
L’année suivante, tandis que la comédienne est en tournée dans toute
la France, Alfred de Vigny voyage et se rend à Londres pendant l'été. Sa mère décède
en 1837. Puis la rupture est bientôt consommée avec l’infidèle Marie
Dorval, c’est la fin d’une liaison passionnée et orageuse. Au mois de septembre
1838, le poète
se retire alors dans son domaine du Maine-Giraud en Charente. Il
s’occupe à faire-valoir ses terres, installant un distillerie qui
produit du cognac et lui fournit d'appréciables revenus. Vigny écrit dans la solitude
de son manoir La
Mort du loup, La Maison du berger, La Colère de Samson,
Le Mont des oliviers … Ces poèmes, qui paraissent dans la Revue des Deux Mondes,
seront publiés à titre
posthume en 1864 dans le recueil Les Destinées. Le décès de son
beau-père n’arrange pas les soucis financiers du couple Vigny, celui-ci
a en effet déshérité sa fille Lydia.
Enfin après des échecs répétés, le poète est élu à l’Académie
française, le 8 mai 1845. La réception d’Alfred de Vigny l’année
suivante chez les Immortels est cependant entachée d’un scandale,
celui-ci omettant malgré les sollicitations reçues de faire l’éloge
du roi Louis-Philippe. Enthousiasmé par la révolution de 1848, il espère
bientôt comme d’autres hommes de lettres jouer un rôle politique sous
la Seconde République naissante. L’écrivain échoue cependant par deux
fois, en 1848 et en 1849, aux élections législatives en Charente où il
était candidat.
De retour à Paris au mois d'octobre 1853, Alfred de Vigny a quelques entrevues
avec l’Empereur Napoléon III. Il avait d'ailleurs dîné avec le nouveau
souverain en tournée de propagande l'année précédente. L'écrivain
devient un fervent partisan du Second Empire. s’occupe bientôt à la rédaction
du Journal d’un poète, qui sera publié après sa mort en 1867.
Attentif également à la naissance de nouveaux courants littéraires, le
poète reçoit Charles Baudelaire et Jules Barbey d’Aurevilly. A cette
époque, il multiplie les liaisons amoureuses, avec Louise Colet,
l'ancienne maîtresse de Flaubert, puis avec Elisa Le Breton et enfin avec Augusta
Bouvard, toutes deux à peine âgées de vingt ans.
Quelques années plus tard, en décembre 1862, sa femme Lydia décède.
L’année suivante, souffrant depuis quelques années d’un
cancer à l’estomac, Alfred de Vigny la rejoint outre-tombe, le 17
septembre 1863.
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