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Eugène-François
VIDOCQ
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Eugène-François
VIDOCQ
(Arras,
23 Juillet 1775 -
Paris, 11 mai 1857)
Français.
Policier.
par
Marc Nadaux
Quelques dates :
1811, l'ancien bagnard est nommé chef de la Police de
Sûreté.
1834, ouvre la première
agence de détectives privés.
1844, Vrais mystères de
Paris.
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Eugène-François Vidocq naît le 23 Juillet 1775,
à Arras au 222 rue du Miroir-de-Venise (aujourd'hui rue des
Trois-Visages). Son père, Nicolas Joseph François Vidocq, boulanger, est
aussi négociant en grain. Ce commerce permet à la famille Vidocq, qui
compte six enfants, de vivre dans une relative aisance. Eugène-François
est un enfant turbulent. A l’âge de treize ans, à la suite
d’un larcin, son père le fait d'ailleurs enfermer quelques jours durant à la
prison des Baudets. Trois années plus tard cependant, après avoir volé
une somme importante à ses parents, Vidocq forme le projet de
s’embarquer pour le Nouveau Monde. A Ostende cependant, après s’être
fait escroquer, il doit s'enrôler dans une troupe de saltimbanques, puis
se lier à un commerçant
ambulant pour gagner quelques argents.
De retour à Arras, l’adolescent s'engage le 10 mars 1791 dans le régiment
des Bourbons. L’année suivante, il est au cœur de la mêlée lors de
la bataille de Valmy. Nommé Caporal des Grenadiers, le soldat rejoint le
11ème Régiment de Chasseurs et participe à la bataille de Jemmapes, au
mois de novembre 1792. Il gagne néanmoins les rangs ennemis, trahissant
la République tout comme son général en chef, le général Dumouriez.
De retour parmi les siens, au 11ème Chasseur, Vidocq en est exclu peu après
pour indiscipline. A Arras, après un nouveau séjour en
prison, il se marie à Marie-Anne-Louise Chevalier, croyant cette dernière
enceinte. Le jeune couple tient une épicerie. Cependant, leur destin
commun ne sera que de courte durée.
Vidocq s'enrôle bientôt dans le 2ème bataillon des Volontaires du Pas-de-Calais.
Dès l’hiver 1795 cependant, il fuit l’armée régulière en Belgique
et en Hollande. A Paris, puis à Lille, le déserteur est condamné à
trois mois de prison, à la suite d’une rixe avec un officier, amant de
sa maîtresse. Là, il fait la connaissance d’un certain Boitel, un
voleur, qu’il aide à s’évader. Repris, ce dernier vend ses
complices. Vidocq est inculpé et incarcéré. Il s’évadera à quatre
reprises l’année suivante, avant d’être finalement condamné à huit années de
travaux forcés, le 27 décembre 1796. Transféré à Bicêtre quelques
mois plus tard, Vidocq apprend grâce à d’autres détenus l’art de la
" savate ". Le 13 janvier 1798, lui et les autres, arrivent à
Brest, au bagne, après trois semaines de marche à pied. C’est là, après
avoir connu l’horreur de la chaîne des forçats qu’il s’évade avec
succès.
Malheureusement pour lui, Vidocq a pris l’identité d’un matelot déserteur
afin de mieux se dissimuler. Mal lui en pris puisqu’il est interpellé
par la Maréchaussée. Il parvient néanmoins à leur fausser compagnie.
Devenu maquignon, le bagnard en rupture de ban est à Rotterdam, alors
qu’à Paris, le Directoire vit ses derniers feux. S’étant enrôlé sur
un corsaire de Dunkerque, il est arrêté à Ostende. C’est cette
fois-ci au bagne de Toulon que Vidocq est conduit pendant l’été 1800.
Il s’en échappe et gagne Paris. Là, pendant les années qui suivent,
mais également à Arras, Rouen ou Versailles, il tient divers commerces
éphémères de bonneterie, de nouveautés… Le 12 mai 1805 cependant, à
Versailles, rue de la Pompe, Eugène-François Vidocq est arrêté.
S’étant évadé de la prison d'Arras, il reprend sa vie aventureuse.
Jusqu’en 1809, le bagnard en fuite échappe à la Police parisienne.
Cette année-là cependant, celle-ci met la
main sur l’honorable marchand. Afin de retrouver sa liberté, Eugène-François
Vidocq décide de proposer ses services à la Police. A Bicêtre, puis à
La Force, l’indicateur dénonce les criminels incarcérés comme lui
quelques mois plus tôt sous de fausses identités. En 1811 enfin, ses
talents de limier reconnus, Vidocq est nommé chef de la Police de Sûreté.
Installés Petite Rue Sainte Anne, (aujourd'hui rue Boileau) ses bureaux
voient défilés les anciens repris de justice. Il recrute en effet ses
indicateurs et autres inspecteurs parmi les membres du milieu, plus à même évidemment
de dépister les malfrats en exercice. Sous la Restauration, l’ancien
forçat obtient d’ailleurs quelques succès, qui lui valent le 1er avril
1818 la grâce pour sa condamnation par le nouveau souverain, Louis XVIII.
Le
6 Novembre 1820, Vidocq se remarie à Jeanne-Victoire Guérin, sa seconde
épouse. Celle-ci décédera quatre années plus tard. En 1827, le 20 juin,
après seize années passées au service de la loi, il démissionne de ses
fonctions de chef de la Sûreté. Peu après, ayant fait l'acquisition d'une
propriété à Saint-Mandé l'année précédente, l'ancien policier y
installe une manufacture de papier infalsifiable et d'encre indélébile.
Il dirigera l'affaire jusqu'en 1832. A cette époque sont déjà parus les
premiers volumes de ses Mémoires. Mariés de nouveau, cette
fois-ci à sa jeune cousine Fleuride-Albertine Maniez, Vidocq est rappelé
aux affaires par Casimir Perier, le chef du gouvernement de la Monarchie
de Juillet. Ayant démissionné deux années plus tard, il songe à une
entreprise plus lucrative et crée le
" Bureau de renseignements pour le commerce ". Au 12, rue
Cloche-Perche, à Paris, s'ouvre ainsi la première agence de détectives
privés.
Dans les années qui suivent, l'ancien forçat achève la rédaction de
quelques ouvrages. Outre un Dictionnaire de
l'Argot, est publié un récit, Les Chauffeurs du Nord en 1836.
Son agence, dont le siège se situe à présent au 39, rue
Neuve-Saint-Eustache, est jalousée par la police parisienne qui, le 28 novembre
1837, perquisitionne les lieux, avant d'incarcéré Vidocq. A la prison de
Sainte-Pélagie quelques mois durant, celui-ci est enfin relaxé, puis
libéré le
3 mars 1838. De nouveau arrêté pendant l'été 1842, le détective est
cette fois-ci accusé d'escroquerie, d'usurpation de titres et d'arrestation
arbitraire. Condamné lourdement - à 5 ans de prisons et 3000 Frs d'amende
- , il fait appel du jugement et est enfin libéré de ces charges
le 22 juillet 1843.
Après
avoir publié les Vrais mystères de Paris,
en 1844,
sur le modèle du roman-feuilleton à succès d'Eugène Sue, Eugène-François
Vidocq
effectue
en 1847 une tournée de conférences en
Belgique et en Angleterre. Après le décès de sa troisième épouse, il
se retire des affaires et cède son agence de
" Renseignements universels ". Après la révolution de février
et l'instauration de la Seconde République, l'ancien détective se
mettra encore au service du pouvoir bonapartiste. Incarcéré le 9 février
1849 à la Conciergerie, Vidocq doit de nouveau soutirer quelques renseignements, aux
militants socialistes cette fois-ci, ces émeutiers de l'insurrection du 15 mai 1848.
Eugène-François Vidocq
décède le
11
mai 1857, au 2 rue
Saint-Pierre-Popincourt, à l'âge de quatre-vingt deux ans.
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