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Louis VEUILLOT
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Louis VEUILLOT
(Boynes, 11
octobre 1813 - Paris, 7 avril
1883)
Français.
Ecrivain.
par
Marc Nadaux
Quelques dates :
1848, rédacteur en chef du journal L’Univers, dont la devise est "Catholiques avant
tout ".
1861, Le Parfum de Rome.
1866, Les Odeurs de Paris.
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Louis Veuillot est né à Boynes, dans le département du Loiret, le 11
octobre 1813. Fils d’un modeste ouvrier tonnelier, il doit cesser
rapidement ses études à treize ans pour gagner sa vie. Il entre alors au
service d’un avocat parisien. L’adolescent commence à cette époque
à rédiger quelques textes littéraires. A partir de 1830, il collabore
à plusieurs journaux de province avant de devenir en 1832 rédacteur en
chef du Mémorial de la Dordogne, une feuille gouvernementale.
Louis Veuillot s’interroge pendant cette période à propos de ses
convictions politiques et religieuses. Il quitte bientôt la direction de
son journal en 1837 puis effectue l'année suivante un voyage à Rome.
Celui-ci décide de ses orientations futures. Dans les années qui
suivent, il fait d’ailleurs paraître quelques ouvrages de sensibilité
catholique comme Les Pèlerinages de Suisse en 1838, Rome et
Lorette en 1841, L’Honnête Femme en 1844 mais également un
pamphlet intitulé Les libres penseurs en 1848. Louis Veuillot se
rend également en Algérie en 1842.
Après avoir travaillé dans différentes administrations, il collabore au
journal L’Univers dont la devise est " Catholiques avant
tout ". Veuillot en devient le rédacteur en chef en 1848. En
1844, il est condamné à un mois de prison pour avoir pris la défense de
l’abbé Combalot, un prêtre ayant dénoncé en chaire l’autorité de
l’Université sur l'enseignement. L’Univers, qui est maintenant
devenu sous la férule de Veuillot un puissant organe de presse, prête
ensuite son concours à Charles de Montalembert,
le député à la chambre des Pairs qui est également l’animateur du
catholicisme libéral.
Celui-ci est à l’origine de la création d’un Comité Électoral pour
la liberté religieuse. L’Univers contribue par l’organisation
d’une campagne de presse vigoureuse à l’élection en août 1846 de
146 députés ayant signé son manifeste. Cependant, au nom de convictions
ultramontaines, Louis Veuillot et L’Univers s’opposent bientôt
aux catholiques libéraux. D’autre part, certains prélats, dont l’évêque
d’Orléans monseigneur Dupanloup,
critiquent également l’intransigeance et la violence de ses propos. Le
ton qui est celui de L’Univers leur apparaît comme étant
particulièrement déplacé dans le cas de controverses religieuses.
L’homme de foi approuve le coup d’État
de Louis-Napoléon Bonaparte ainsi que l’avènement du Second Empire, un
régime dont il attend qu’il soit l’allié de la religion. Son journal
survit alors à la loi du 17 février 1852 qui réduit la liberté de la
presse. Il se lance en 1853, puis de nouveau en 1855, dans une polémique
avec son adversaire Le Siècle à propos du chansonnier Béranger. L’Univers
s’oppose bientôt à la politique italienne du gouvernement français.
En déclarant la guerre à l’Autriche, le 3 mai 1859, Napoléon
III prête son concours à l’unification italienne. Selon Louis
Veuillot, celle-ci se construit aux dépens du pouvoir temporel de la
papauté. C’est également l’opinion de Pie IX.
L’Univers publie alors l’encyclique Nullis Certe qui
critique l’évolution politique dans la péninsule italienne et en
montre les dangers pour l’autorité pontificale. Le journal qui avait
autrefois apporté son soutien à Napoléon III est supprimé quelques
temps plus tard, le 30 janvier 1860. L’homme de presse s’illustre
alors par la publication d’ouvrages qui font scandale, notamment Le
Parfum de Rome en 1861.
Le journal ne peut reparaître qu’en 1867. En se prononçant avec
ferveur pour le dogme de l’infaillibilité pontificale prononcé en 1870
par Pie IX dans le Concile du Vatican, il doit faire face aux attaques des
journaux libéraux. L’intransigeance de ses prises de position procure
au journal une vaste audience pendant cette période. Les articles
passionnés de Louis Veuillot ont notamment du succès parmi les membres
du bas-clergé ultramontain et hostile aux innovations issues du courant
libéral. Son autorité intellectuelle concurrence même celle des évêques
dans leurs diocèses.
Louis Veuillot voit dans la défaite de Napoléon III à Sedan
le 1er septembre 1870, face à la Prusse, un châtiment divin.
Malgré son ralliement au parti légitimiste, il poursuit après 1870 la
publication de L’Univers. Celle-ci est de nouveau suspendue en
raison des attaques contre la monarchie italienne et contre le Kulturkampf
dans l’Allemagne de Bismarck. Louis Veuillot transmet alors la direction
de son journal à son frère Eugène. Cette époque voit également se
poursuivre la publication de ses œuvres littéraires parmi lesquelles Les
Odeurs de Paris en 1866, Paris pendant les deux sièges en
1871, mais également Rome pendant le Concile en 1876. Elles
trouvent leur source dans les convictions politiques et religieuses du
journaliste. L’écrivain dénonce ainsi la ville païenne et ses "odeurs"
auxquelles s’oppose "le parfum" de la ville chrétienne,
exalté quelques années auparavant.
Louis Veuillot décède le 7 avril 1883 à Paris.
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