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Giuseppe VERDI 

(Roncole, 10 octobre 1813 - Milan, 27 janvier 1901)



Italien
.

Compositeur.



par
Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1842, Nabucco. Son " Chœur des Hébreux " deviendra l’hymne des patriotes italiens
1849, le nom de VERDI devient un des symboles de la dure lutte contre l’occupant autrichien.
1851, Rigoletto.
1853, La Traviata.
1862, La Force du destin
.
1867, Don Carlos.
1871,
Aïda.

 






Giuseppe Verdi naît à Roncole, près de Parme, le 10 octobre 1813. Ses parents sont les tenanciers d’une modeste auberge dans la commune. C’est là que l’enfant apprend à lire, grâce au prêtre de la paroisse. Quant à sa première formation musicale, elle lui est dispensée par l'organiste Pietro Baistrocchi, sur les orgues de Saint-Michel Archange de Roncole. Giuseppe entre au mois de novembre 1823 au lycée de Busseto, tenu par le chanoine Pietro Seletti. Il prend également des cours de musique et ses progrès lui permettent bientôt d’être remarqué par Antonio Berezzi, négociant et mélomane. Ce dernier anime également la Filarmonici, la société de musique de Busseto, pour laquelle Verdi compose quelques pièces en 1828.

En 1832, après avoir obtenu une bourse d’études, Giuseppe Verdi part pour Milan. Le Conservatoire ayant refusé sa candidature, il suit les cours particuliers de Vincenzo Lavigna, maître du contrepoint, de 1832 à 1835. Ces trois années sont également l’occasion pour lui d’assister aux répétitions de la Scala. En 1834, il dirige avec succès La Création de Haydn par un ensemble d'amateurs, avant d’être nommé, le 12 mars 1836, au poste de maître de musique de Busseto. Quelques semaines plus tard, le 16 avril, le musicien épouse Margherita Barezzi. Deux enfants naîtront dans les années qui suivent, une fille, prénommée Virginia, le 26 mars 1837 et un fils, Icilio, le 11 juillet 1838, qui décèdent tous deux à l’âge de un an. A cette époque, Verdi a démissionné de son poste à Busseto. Il publie alors un recueil de six romances, à Milan.



Au mois de février 1839 d’ailleurs, les Verdi s'installent à Milan. Le musicien se fait compositeur et travaille à la composition d'opéras. Grâce à l'appui de la cantatrice Giuseppina Strepponi, une de ses œuvres, Oberto Conte di San Bonifacio (Oberto, Comte de Saint-Boniface) est représentée à la Scala, le 17 novembre 1839. Avec succès. Trois nouveaux opéras lui sont commandés, avant que son épouse Margherita ne décède, le 18 juin 1840. Le compositeur traverse alors une période difficile, de désespoir et de découragement. Son opéra-bouffe Un Giorno di regno (Le Règne d'un jour), créé la même année, est un échec. Un livret de Temistocle Solera, Nabuchodonosor, lui donne enfin un premier triomphe. Créé le 9 mars 1842 à la Scala, Nabucco reste à l'affiche neuf mois durant. Quant à son « Chœur des Hébreux », ce peuple opprimé qui chante son amour de la Nation, il devient l’hymne des patriotes italiens luttant contre la puissance autrichienne.

Verdi est maintenant célèbre. Dans les années qui suivent, il enchaîne les succès : Les Lombards de la première croisade en 1843, I Due foscari (Les Deux Foscari) en 1844 … A Paris, il entretient une liaison amoureuse avec Giuseppina Strepponi, qui y enseigne le chant. Il l’épousera quelques années plus tard, le 29 août 1859. Verdi reçoit alors la Légion d'honneur des mains de Louis-Philippe. Ceci ne l’empêche pourtant pas de s’enthousiasmer pour le Printemps des Peuples l’année suivante. De retour dans la péninsule, il est à Milan peu après les combats qui opposent les patriotes italiens aux troupes autrichiennes, puis à Rome d’où le pape Pie IX s’est enfui. Le nom de VERDI – ses initiales signifiant Vittorio Emanuele Re d'Italia et Viva Verdi devenant vive Victor-Emmanuel, roi d'Italie - devient un des symboles de la dure lutte contre l’occupant. Deux années ont passé et quand le compositeur projette, en 1851, de s’inspirer de l’œuvre de Victor Hugo Le roi s'amuse pour créer La Maledizione, il se voit dénoncer par les autorités de plusieurs pays du continent. Ceux-ci considèrent en effet que sa nouvelle œuvre lyrique est injurieuse pour la royauté. Verdi modifie donc son projet, rebaptisé Rigoletto, qui connaît le succès à la Fenice de Venise, le 11 mars 1851.

Viennent ensuite Le Trouvère, créé au Théâtre Appolo de Rome, le 19 janvier 1853 ; La Traviata, d'après La dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils, créé à la Fenice de Venise le 6 mars suivant ; Les Vêpres Siciliennes, donné pour la première fois le 13 juin 1855 à l'Opéra de Paris … En 1859, alors que la guerre est déclarée entre le royaume de Piémont-Sardaigne, soutenu par la France de Napoléon III, et l'Autriche, Verdi lance une souscription patriotique. Après le traité de Villafranca, le 4 septembre, le compositeur, est élu pour représenter Busseto à l'Assemblée des provinces de l'État de Parme. Celle-ci vote l'annexion du Piémont. Peu après, cette fois-ci désigné député de Borgo San Donnino (Fidenza), Verdi est à Turin le 14 février 1861 pour la séance inaugurale du nouveau Parlement italien, le royaume d’Italie étant officiellement proclamé le 26 octobre 1861, avec à sa tête le roi piémontais Victor Emmanuel.



C’est à Saint-Pétersbourg, en 1862, qu’est créée La Forza del Destino (La Force du destin), au théâtre Théâtre Marie. A cette occasion, le compositeur reçoit l'Ordre impérial de Saint-Stanislas. Elu, en 1864, à l'Académie des beaux-arts à Paris, c’est là qu’est créé, le 11 mars 1867, Don Carlo à l'Opéra. L’année précédente, les Verdi se sont installés dans un vaste appartement du Palais Sauli à Gênes. Répondant aux vœux émis par Ismaïl Pacha, vice-roi d'Égypte, le compositeur travaille ensuite à Aïda, créée au Caire, au théâtre Khedival, le 24 décembre 1871. Dans les années qui suivent, il publie son premier quatuor à cordes en mi mineur, en 1873, un Requiem au mois de juillet 1877, le Pater Noster et l'Ave Maria, deux œuvres jouées au mois d’avril 1880, à la Scala de Milan où une statue le représentant a été érigée. Otello y est créé, le 2 février 1887. C’est un succès populaire sans précédent.

Il faut attendre six nouvelles années pour entendre Falstaff au théâtre milanais, le 9 février 1893. Un Te Deum est publié en 1895, Quatre pièces sacrées en 1898. Trois d’entre-elles sont créées à Paris, le 7 avril. Mais le compositeur italien est absent dans la salle. Il s’est vu en effet interdire le voyage par ses médecins. La même année, le conservatoire de Milan est baptisé du nom de Conservatoire Giuseppe Verdi. Dans la capitale lombarde, celui-ci consacre une partie de ses revenus et de sa fortune personnels à la construction de la Maison de repos pour les musiciens (Casa di riposo per musicisti), achevée en 1899 et inaugurée le 10 octobre 1902. C’est à cette institution que le compositeur légue ses droits d'auteur.

Giuseppe Verdi décède le 27 janvier 1901, dans son Hôtel milanais, à l’âge de quatre-vingt sept ans. Il est inhumé dans l’oratoire de sa fondation, la cérémonie des funérailles rassemblant une foule innombrable, deux cent mille fidèles peut être. Afin de préserver le repos mortuaire du grand homme, les autorités municipales font couvrir le pavage des rues de paille, afin d’étouffer le bruit des sabots des chevaux, des roues des carrosses. Enfin, lorsque son corps est transféré du cimetière à la Casa di riposo, un chœur de 820 chanteurs dirigé par Arturo Toscanini interprète le Va pensiero et le Miserere du Trouvère.