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Édouard VAILLANT
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Édouard VAILLANT
(Vierzon, 26 janvier 1840
- Paris, 18 décembre 1915)
Français.
Homme politique.
par
Marc Nadaux
Quelques dates :
1867, adhère également à la section genevoise de
l'Association Internationale des Travailleurs.
1871, élu membre de la Commune dans le 20ème arrondissement.
à la Commission exécutive, se voit
confié le rôle de délégué à l'Instruction publique.
élu membre du Conseil Général
de la Première Internationale.
1872, condamné à mort par contumace.
1880, adhère au C.R.C., le Comité Révolutionnaire Central,
d’inspiration blanquiste.
1884, élu au conseil municipal de Paris, dans le quartier de
Belleville.
1893, élu député.
1905, porte-parole de la S.F.I.O. à la Chambre.
1914, se range aux côtés de l’Union sacrée.
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Marie-Édouard
Vaillant naît le 26 janvier 1840 à Vierzon. Il est le fils de Michel
Vaillant, notaire et homme d'affaires berrichon, tandis que sa mère est
issue d'une famille d'industriels aisés. Ces derniers s'installent à
Paris en 1842 où leur fils Michel prépare au Collège Sainte Barbe son
entrée à l'École Centrale. En 1862, il quitte l’institution avec le
diplôme d’ingénieur des Arts et Manufactures. Trois années plus tard,
Édouard Vaillant est reçu docteur ès sciences à la Sorbonne. Il
décide ensuite de se rendre dans l’Allemagne voisine, afin de suivre
une formation médicale. Inscrit successivement dans les prestigieuses
universités d'Iéna, d'Heidelberg, de Vienne et de Tubingen, Édouard
Vaillant est contraint d’abandonner ses études, au moment où il doit
soutenir se thèse de doctorat. A l’automne 1870 en effet, éclate la
guerre franco-prussienne.
Édouard Vaillant est de retour à Paris où s’affirme son engagement
politique. Au cours des années passées, l’étudiant a fréquenté les
cercles proudhoniens, se liant même d'amitié avec le philosophe
Pierre-Joseph Proudhon. En 1867, il adhère également à la section
genevoise de l'Association Internationale des Travailleurs, fondée en
1864 à Londres. Fréquentant dans la capitale des opposants à l’Empire
- Félix Pyat, Paul Longuet ou Jules Vallès - , Édouard Vaillant
participe aux événements du 4 septembre 1870. A l’annonce de la
défaite de Sedan, la République est alors proclamée, peu après la
déchéance de l’Empire. Les combats se poursuivent néanmoins contre
les troupes prussiennes. Commence le terrible siège de Paris, tandis que
le jeune militant fait la connaissance d’Auguste Blanqui, toujours
occupé à fomenter quelques complots en vue de la prise du pouvoir.
Une convention d'armistice signée avec l'ennemi le 8 février,
l'élection d'une Assemblée nationale à majorité monarchiste portent à
son comble l'exaspération des Parisiens. Le Comité central de la Garde
nationale, qui a autorité de fait sur la capitale depuis le 10 mars 1871,
décide quelques jours plus tard d'organiser des élections communales à
Paris. Le 26 mars, Édouard Vaillant est élu membre de la Commune dans le
20ème arrondissement. A la Commission exécutive, il se voit également
confié le rôle de délégué à l'Instruction publique. Vaillant décide
ainsi de la gratuité et de la laïcité des écoles de Paris, s’attachant
également à promouvoir l’enseignement professionnel. Alors que les
troupes versaillaises sont entrées dans Paris et que la répression de la
Commune a commencé, il tente sans succès d'obtenir un armistice du
gouvernement de Versailles, le 25 mai 1871. Quelques jours plus tard, au
moment où s’achève la Semaine Sanglante, Édouard Vaillant
parvient à fuir la capitale. A pied, il gagne en quelque jours l'Espagne
puis le Portugal, d'où il embarque pour l’Angleterre. Le 17 juillet
1872, un Conseil de guerre versaillais le condamné à mort par contumace.
A Londres, dès la mi-août 1871, l’ancien communard est élu membre du
Conseil Général de la Première Internationale. Il fréquente Karl Marx,
avant de s’éloigner du philosophe l’année suivante pour se
rapprocher des milieux blanquistes. Dans les années qui suivent, Édouard
Vaillant rédige ainsi plusieurs manifestes socialistes d’inspiration
marxiste : Internationale et Révolution en 1872, Aux
Communeux deux années plus tard et enfin Les Syndicaux et leur
Congrès en 1876. Parallèlement à ces activités militantes, il
achève enfin à l'université de Londres ses études de médecine et est
devient titulaire du titre de docteur. Quelques temps plus tard, le Royal
College of Surgeons honore le praticien français en l’accueillant dans
ses rangs. Le 11 juillet 1880, ce dernier bénéficie de la loi d'amnistie
des communards. Il est bientôt à Paris, avant de retrouver Vierzon et
son Cher natal.
Au mois de juin de l’années suivante, Édouard Vaillant adhère au
C.R.C., le Comité Révolutionnaire Central, d’inspiration blanquiste,
tout en correspondant avec Jules Guesde et le Parti Ouvrier Français (P.O.F.).
Il milite ainsi pour l’union des différents courants du socialisme. Au
mois de mai 1884, Vaillant est élu aux conseils municipaux de Vierzon et
de Paris, dans le quartier de Belleville. Il opte alors pour ce dernier
mandat et se réinstalle dans la capitale. A l'Hôtel de Ville, Édouard
Vaillant s’impose rapidement comme le porte-parole de la Commission des
ouvriers sans travail. En 1886, le militant socialiste est de retour dans
sa ville natale, alors que celle-ci est agitée par la grève de la
Société Française de Matériel Agricole et Industrie. Le 16 août,
3.000 vierzonnais l’accueillent, avant qu’il ne s’emploie à calmer
les passions.
Alors que la République s’est installée, l’épisode boulangiste
amène un morcellement du mouvement socialiste. Certains blanquistes
suivent ainsi Henri Rochefort, autrefois fondateur de La Lanterne,
dans le sillage du général Boulanger, créant ainsi au mois août 1889
le Comité Central Socialiste Révolutionnaire (C.C.S.R.). Tandis qu’à
gauche, la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen unie
opportunistes et radicaux en ses rangs, Édouard Vaillant, qui affiche à
l’époque des convictions révolutionnaires trop prononcées, est de
plus en plus isolé. De 1890 et 1893, il s’occupe alors à reconstruire
sa formation politique affaiblie par les scissions et les nombreuses
défections. Le C.R.C. gagne en influence, recrutant notamment ses
militants en province, dans les régions du Centre et du Midi.
Au mois d’octobre 1893, Édouard Vaillant est élu député et fait
ainsi son entrée au Palais-Bourbon aux côtés d’une cinquantaine
d'autres députés socialistes. Il sera d’ailleurs constamment réélu
et ne quittera l'enceinte parlementaire qu'à sa mort en 1915. Au cours de
ces vingt années de vie politique, Vaillant multiplie les interventions
et les propositions de loi à la Chambre, prenant très au sérieux son
activité de député. Toujours présent dans la presse socialiste, il
occupe également le terrain de l’action sociale, sillonnant la France
afin de prononcer des discours, de tenir des réunions, de défendre des
grévistes. Aussi, grâce à l’énergie déployée par son leader, le
Comité Révolutionnaire Central gagne en influence dans la vie politique
française. Il regroupe un nombre croissant de militants et même de
dirigeants socialistes, issus notamment en 1896 d’une scission au sein
du P.0.S.R., le Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire. En 1898, la
formation vaillantiste se transforme en Parti Socialiste Révolutionnaire
(P.S.R.).
Cependant, dans les années qui suivent, le courant socialiste est marqué
par de profondes divisions. A la suite de l'Affaire Dreyfus, Pierre
Waldeck-Rousseau constitue le 22 juin 1899 un gouvernement de
" défense républicaine ", qui compte en ses rangs
Alexandre Millerand, nommé ministre du Commerce et à l’Industrie. Lors
du Congrès international socialiste, qui se tient à Paris au mois de
septembre 1900, Jean Jaurès s’oppose alors avec virulence à Jules
Guesde au sujet de la participation à la vie parlementaire et
gouvernementale. Édouard Vaillant quant à lui défend la "
troisième voie ", évitant de se donner tout entier à la défense
de la république radicale et refusant de la même manière de se
réfugier dans une intransigeance révolutionnaire. Il joue ainsi le rôle
de trait d'union entre Jaurès et Guesde. En 1901, avec celui-ci, il crée
l'Unité Socialiste Révolutionnaire (U.S.R.), qui devient l’année
suivante le Parti Socialiste de France (P.S.D.F.). Au mois d’avril 1905
enfin, au Congrès du Globe, la fondation de la Section française de l’Internationale
ouvrière (S.F.I.O.) marque une étape supplémentaire dans le
développement du socialisme en France. Les principaux représentants de
la gauche s’unissent ainsi au sein d’un même parti politique.
Dans les années qui suivent, Édouard Vaillant est le porte-parole de la
S.F.I.O. à la Chambre. En 1907, il dénonce à la tribune la répression
anti-ouvrière conduite par Georges Clemenceau et milite également pour
la non-intervention de la France au Maroc. Au mois d’août 1914
cependant, au moment de l’entrée en guerre contre les puissances
centrales, Vaillant, dénonçant le '' militarisme impérialiste allemand
", se range aux côtés de l’Union sacrée. Il décède
quelques mois plus tard, dans la nuit du 18 décembre 1915.
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