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Robert Louis STEVENSON
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Robert Louis STEVENSON
(Édimbourg,
Écosse, 13 novembre 1850 -
Vailima, Samoa
occidentales, 3
décembre 1894)
Ecossais.
Ecrivain.
par Marc Nadaux
Quelques dates :
1879, Travel with a Donkey in the Cevennes (Voyage
avec un âne dans les Cévennes).
1883, Treasure Island (L’Île au Trésor).
1886, The strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde (Le
cas étrange du Dr Jekyll et de M. Hyde).
1889,
The Master of Ballantrae
(Le Maître de Ballantrae).
1890, s'installe aux Samoa occidentales.
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Robert Lewis
Stevenson naît le 13 novembre 1850, à Édimbourg, en Écosse. Son père,
Thomas Stevenson est à la tête de l’entreprise familiale qui s’est
spécialisée dans la construction de phares. A l’époque, les affaires
sont prospères, grâce notamment à l’emploi d’un nouveau procédé
d'éclairage lenticulaire. Sa mère, Margaret Balfour, fille cadette du
révérend Lewis Balfour, est de constitution fragile. Aussi dès l’âge
de deux ans, l’enfant est confié aux bons soins d'une nourrice, Alison
Cunningham, qu’il surnommera affectueusement " Cummy ".
Robert Louis, lui aussi, connaît des problèmes de santé, une affection
pulmonaire qui l’étreindra sa vie durant. Ceux-ci perturbent sa
scolarité, qu’il effectue à partir de 1857 à l’Henderson's
Preparatory School d’Édimbourg. De fréquents séjours de convalescence
dans des stations Balnéaires interrompent ainsi ses études. En 1862, ses
parents l’emmènent en voyage à travers l’Europe. Stevenson découvre l’Allemagne,
l’Autriche, l’Italie et la France. En villégiature à Menton puis sur
la Côte d'Azur, l’enfant rédige une revue manuscrite, The Schoolboy's
Magazine. Dès cette époque d’ailleurs, grâce notamment aux lectures
et aux chansons de Cummy, s’est éveillé chez lui une passion pour les
récits d'aventures et les voyages au long cours.
Au mois d’octobre 1867,
suivant les recommandations familiales, Stevenson entre à l'école d’Anstruthen
où il doit préparer un diplôme d'ingénieur. Tout ceci ne le passionne
guère cependant, et il mène une vie dissolue. En 1870 d’ailleurs, l’étudiant
a une liaison avec Claire, une jeune prostituée, rencontrée dans les
tavernes du vieux port d’Édimbourg et qu'il envisage bientôt d'épouser.
Ceci est à l’origine d’un scandale dans la famille, de confession
calviniste, déjà épouvantée par la révélation de son agnosticisme. L’année
suivante, il présente à la Royal Society of Arts un mémoire qui traite d’Une
nouvelle forme de lumière intermittente. Ceci lui vaut une récompense
mais n’accroît en rien sa motivation et il abandonne ces études
scientifiques pour se diriger vers le droit. A cette époque, Robert Louis
Stevenson commence à écrire pour la revue de l'université. En 1873, de
nouveau souffrant, il séjourne quelques temps dans le Suffolk et fait la
rencontre de Sidney Colvin, professeur d'histoire de l'art à Cambridge, qui
l’encourage et le conseille, ainsi que de Fanny Stiwel. Le jeune homme en
tombe amoureux, sans succès. Ses nouveaux amis l’introduisent dans les
milieux littéraires, au Savile Club notamment où se retrouve le
gratin des lettres. Au mois de novembre de la même année, Stevenson est à
Menton où il rencontre l’essayiste Andrew Lang. En 1874, il est accueilli
à Londres chez Sidney Colvin puis effectue une croisière sur l’invitation
de son riche ami Walter Simpson. Stevenson écrit pour le Cornhill
Magazine. Au mois de juillet 1875, il réussit enfin son examen
d'avocat.
Robert Louis Stevenson cependant ne plaidera jamais. En 1876, il quitte
définitivement la maison familiale et son puritanisme. De retour en France,
l’écrivain en devenir effectue ses deux premiers périples, dont les
relations sont ensuite publiées. En mai 1878, An Island Voyage (La
France que j’aime) raconte son expédition en canoë sur les canaux du
nord de la France faite deux années plus tôt. Au mois de juin 1879, est
ensuite éditée Travel with a Donkey in the Cevennes (Voyage avec
un âne dans les Cévennes), souvenirs de ses treize journées de
pérégrinations en compagnie de l’ânesse Modestine.
Deux mois plus tard, Stevenson est à New York, après une traversée de l’Atlantique
effectuée au milieu des misérables émigrants. Après avoir parcouru le
continent en train, il rejoint en Californie Fanny Osbourne, une artiste
américaine rencontrée au mois d’août 1876, à Grez, près de
Fontainebleau. Installé à présent à Monterey, Stevenson exerce la
profession de journaliste. Au mois de décembre 1879, il est atteint d'une
pleurésie et est soigné grâce au dévouement de sa compagne. Cette
dernière obtient enfin le divorce, ce qui permet aux deux amants de se
marier, le 19 mai 1880. Stevenson adopte alors les deux enfants de Fanny
Osbourne, Isabelle et Samuel Lloyd.
De retour en Grande-Bretagne, Robert Louis Stevenson publie Deacon Brodie,
une pièce écrite avec la collaboration de William Henley. L’année
suivante, l’écrivain se consacre à la rédaction de L’Île au
Trésor, qu’il commence au mois de septembre 1881 en Écosse. A
Braemer, près du château de Balmoral, le temps pluvieux l’oblige en
effet à inventer des jeux pour distraire son beau-fils Lloyd. Ceux-ci ont
notamment pour support une belle carte au trésor coloriée qui lui donne l’idée
d’un roman. Achevé par la suite en Suisse, à Davos, Treasure Island
parait tout d’abord sous la signature du " Capitaine John North
" dans le journal Young Folks destiné aux
adolescent puis en volume au mois de novembre 1883. Ces aventures du jeune
Jim Hawkins et du pirate Long John Silver obtiennent un grand succès qui
marque le début de la popularité de l’écrivain. Le Premier Ministre
lui-même, William Gladstone, en achève la lecture au milieu de la nuit.
A cette époque, les Stevenson se sont installés au chalet " La
Solitude " qui domine la baie d'Hyères, dans le Sud de la France. Ils regagnent l’Angleterre
en 1884 et résident à Bournemouth, dans le cottage surnommé Skerryvore
offert par son père à l’écrivain. C’est là qu’ils reçoivent la
visite d’Henry James l’année suivante. Au mois de janvier 1886, est
publié un nouveau roman qui lui a été inspiré un mauvais rêve. Avec The
strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde (Le cas étrange du Dr Jekyll
et de M. Hyde) Stevenson s’essaie au genre fantastique. C’est de
nouveau un énorme succès, qui fait cette fois-ci frissonner l’Angleterre
victorienne. Quarante mille exemplaires sont vendus en l’espace de six
mois. Puis les éditions se multiplient, ainsi que les adaptations pour la
scène. Peu après le décès de son père, le 8 mai 1887, Stevenson part
pour les États-Unis. Résidant sur les bords du lac Saranac dans l'état de
New York, puis à San Francisco, l’écrivain s’embarque ensuite au mois
de juin 1888 à bord du Casco pour un voyage dans l’Océan
Pacifique.
Alors que paraît sa nouvelle œuvre, Black Arrow, a tale of Two-Roses
(La Flèche noire), Robert Louis Stevenson est aux îles Marquises
pendant l’été1888, puis dans l’archipel des Tuamotu en septembre. Il
passe un mois à Papeete, à Tahiti. L’année suivante, sa mère décide
de rentrer en Ecosse. Stevenson lui est à Honolulu, dans les îles Hawaï.
Il y achève la rédaction de The Master of Ballantrae (Le Maître
de Ballantrae), publié quelques temps plus tard, et qu’emportera
André Gide pendant son voyage au Congo. L’écrivain effectue ensuite l’achat
d’un terrain près du port d'Apia à Opulu aux Samoa occidentales. Il s’y
installe au mois d’octobre 1890, après avoir longuement séjourné en
Australie.
Robert Louis Stevenson ne quittera plus sa résidence de Vailima et les Mers
du Sud, auxquelles il consacre un nouveau récit, In the South Seas.
Son état de santé lui interdit à présent de quitter les climats
tropicaux. Aussi l’écrivain se consacre à son œuvre, se fatigant au delà
de ses forces à la tache. The Wrecker (Les Trafiquants d’épaves)
est publié en 1892, Catriona l’année suivante. C’est alors qu’une
guerre civile met au prise les habitants des îles Samoa en 1893. Stevenson
suit de prêt ces événements dramatiques qui déchirent son pays
d'adoption. En 1894, il reçoit d’ailleurs de la part des indigènes de
nombreux témoignages d’affection au moment de son anniversaire.
Le 3 décembre 1894, Robert Louis Stevenson décède d'une rupture
d'anévrisme. Il est enterré peu après au sommet du mont Vaea, qui est
voisin de Vailima. Sur son sarcophage, est gravé Tusitala, le nom
que lui ont donné les Samoëns et qui signifie " le conteur d’histoires ".
Sur sa tombe, on peut également lire les vers de son poème Requiem,
rédigé à Hyères dix années auparavant :
" Under the wide and starry sky
Dig the grave and let me lie.
Glad did I live and gladly die,
And I laid me down with a will.
This be the verse you grave for me;
Here he lies where he longed to be,
Home is the sailor, home from sea,
And the hunter home from the hill. "
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