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Henri BEYLE
, dit

STENDHAL 

(Grenoble, 23 Janvier 1783 - Paris, 23 mars 1842)


Français.

Ecrivain.



par Marc Nadaux


 

     Quelques dates :

1817, publie Rome, Naples et Florence sous le pseudonyme de Stendhal.
1830, Le Rouge et le Noir.
         Consul de France à Trieste.
1839,
La Chartreuse de Parme.
1840, parution d’un article dithyrambique le concernant, rédigé par Honoré de Balzac et publié dans La Revue parisienne.


 






Henri Beyle est né à Grenoble, rue des Vieux Jésuites (aujourd'hui rue Jean-Jacques Rousseau), le 23 janvier 1783 au sein d’une famille de la bourgeoisie locale. Son père, Chérubin Beyle, est avocat au Parlement du Dauphiné. Sa mère décède, le 23 novembre 1790, alors qu’il n’est encore qu’un enfant. Henri en est très affecté. Ne supportant plus la tutelle exercée conjointement par son père, sa tante et son précepteur, l’abbé Raillane, qui est chargé de son éducation depuis 1792, il trouve refuge chez son grand père maternel, le docteur Gagnon. Quelques années plus tard, l’adolescent assiste en spectateur passionné aux évènements de la Révolution. A partir de 1796, Henri Beyle entre à l’École Centrale de l’Isère, à Grenoble, où il acquiert une solide instruction. L’étudiant se distingue notamment en mathématiques. Au mois d’octobre 1799, il monte à Paris, pensant un moment se présenter au concours d’entrée à l’École Polytechnique.

Grâce à l’intervention de son cousin, le comte Pierre Daru, conseiller d’État et intendant, chez qui il loge, Henri Beyle est employé au Ministère de la Guerre. L’année suivante, au mois de mai 1800 et à l’âge de 17 ans, il s’engage et rejoint bientôt l’Armée d’Italie. S’il tombe sous le charme de l’Italie, de la ville de Milan notamment, cette nouvelle existence l’ennuie. Le sous-lieutenant du 6ème régiment de Dragons démissionne en 1802, comptant vivre désormais de sa plume. Cependant sa carrière d’auteur dramatique tarde à prendre de l’ampleur. En fréquentant le Théâtre-Français, il fait bientôt la connaissance de Mélanie Guilbert, dite Louason. En 1805, Henri Beyle suit la jeune l'actrice à Marseille où il s'essaye au commerce dans une maison de courtage et de vente de denrées coloniales. Sans grande motivation, ni grand succès.

Aussi l’année suivante, toujours grâce à l’appui de son cousin, Beyle reprend du service, cette fois-ci dans l’intendance auprès de la Grande Armée. Il exerce ses fonctions en Allemagne, à Brunswick, puis en Autriche à partir de 1809. Cet emploi lucratif de fournisseur aux armées lui permet de mener une vie de dandy. De retour à Paris en 1810, Henri Beyle est nommé auditeur au Conseil d'État le 1er août, puis inspecteur du mobilier et des bâtiments de la Couronne quelques temps plus tard. A la fin du mois d’août 1811, toujours attiré par les horizons italiens, il repart pour Milan. Henri Beyle devient l'amant d'Angela Pietragua, une jeune femme qu'il avait déjà rencontré en 1800, lors de son premier séjour dans la ville. L’année suivante, appelé auprès des armées de l’Empereur des Français, il participe à la campagne de Russie, assistant au mois d’août 1812 à l'incendie qui ravage Moscou. Au mois d’avril 1814, la chute de l’Aigle le laisse démunie.



Sans emploi et criblé de dettes, Henri Beyle s’installe alors à Milan. Tandis que Napoléon est de retour en France, de son exil à l’île d’Elbe, il rédige son premier ouvrage, une Vie de Haydn, de Mozart et de Métastase, sous le pseudonyme de Louis César Alexandre Bombet. Au cours de ces années, Beyle voyage beaucoup, visitant les villes d’art de la péninsule. Sa vie milanaise est faite de mondanités. Il assiste ainsi avec assiduité aux représentations données à la Scala, le temple de la musique mais aussi le lieu de réunion de la bonne société locale. Henri Beyle voue ainsi une passion à Matilde Viscontini, l’épouse du général Dembowski, qui se refuse à lui. En 1817, l’esthète publie une Histoire de la peinture en Italie puis Rome, Naples et Florence sous le pseudonyme de Stendhal. En 1821, devenu suspect à la police autrichienne qui l’accuse d'espionnage et de sympathie pour les carbonari, il doit quitter Milan et regagner Paris au mois de juin 1822.

L’héritage de son père ayant été dilapidé, Stendhal, ruiné, doit assurer son quotidien grâce à son travail d’écrivain. Il publie De l’Amour en 1822, le journal de sa passion pour Matilde qui s’accompagne de réflexions sur le sentiment amoureux, La Vie de Rossini ainsi que Racine et Shakespeare, une défense du romantisme, en 1823. Dans les colonnes du Journal de Paris, Stendhal tient également une chronique des événements artistiques du temps. Le critique fréquente les salons du tout-Paris, se liant avec le peintre Eugène Delacroix. Au cours de ces années, il connaît une vie amoureuse intense et agitée. En 1824, commence une liaison avec la Comtesse Clémentine Curial, puis avec Alberthe de Rubempré, Giulia Rinieri… A l’âge de 43 ans, l’écrivain s’essaie enfin au roman. Il rédige Armance en 1828, puis Promenades dans Rome deux années plus tard. Le 15 novembre 1830, Stendhal publie Le Rouge et le Noir. Le sous-titre " Chronique de 1830 " annonce les intentions de l’auteur. C’est la peinture d’une époque que Stendhal effectue en faisant la relation de l’existence d’un jeune arriviste, Julien Sorel. Cette œuvre, plus achevée, n’obtient pourtant pas le succès escompté ; les lecteurs ne retenant de l’intrigue que l’immoralité du jeune homme.



L’avènement de la Monarchie de Juillet voit son retour à la vie politique. Dès le 25 septembre 1830, le roi Louis-Philippe le nomme Consul de France à Trieste. Cependant, les autorités autrichiennes, se rappelant son passé sous l’Empire et ses idées libérales, lui refusent l’exequatur, leur agrément. Stendhal rejoint donc Civitavecchia, située dans les États pontificaux, en 1831. Malgré la proximité de Rome, la ville s’avère peu attrayante pour l’ambassadeur français. Afin de tromper son ennui, l’écrivain entreprend de nombreux ouvrages. La plupart resteront inachevés. Ainsi en est-il des Souvenirs d’égotisme ou de Lucien Leuwen en 1834, ainsi que de la Vie de Henry Brulard l’année suivante, autant d’écrits autobiographiques.

Adolphe Thiers, récemment nommé Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, accorde alors à l’
ambassadeur un congé de trois années. Celui-ci est de retour en France au mois de mai 1836. Installé maintenant rue Caumartin et plongé de nouveau dans la société parisienne, l’écrivain retrouve l’inspiration. Stendhal publie en 1839 les Chroniques italiennes, puisées dans les vieux manuscrits des bibliothèques de Civitavecchia, ainsi que les Mémoires d’un touriste, suite notamment à un nouveau voyage effectué cette fois-ci en Angleterre. La Chartreuse de Parme, rédigée en cinquante-deux jours (!) du 4 novembre au 24 décembre 1838, paraît le 6 avril 1839. Vient ensuite L’abbesse de Castro. Au cours de cette même année 1839, Stendhal est contraint de rejoindre son poste. En Italie, il apprend la parution d’un article dithyrambique le concernant, rédigé par Honoré de Balzac et publié dans La Revue parisienne, le 25 septembre 1840. Celui-ci, tout comme la parution de ses dernières œuvres ne suffisent cependant pas à lui procurer la notoriété.

Alors qu’il entreprend Lamiel, la santé de Stendhal se détériore. Le 15 mars 1841, il est victime d’une attaque d’apoplexie. Cette première alerte l’oblige à quitter Civitavecchia, le 21 octobre suivant, afin de s’en retourner à Paris se faire soigner. Un an plus tard cependant, le 22 mars 1842, alors qu’il effectue une promenade, Stendhal est victime d’une seconde attaque. L’écrivain, qui s’est effondré quelques heures plus tôt sur le trottoir de la Rue neuve des Capucines, décède dans la nuit, le 23 mars, à 2 heures du matin, à son domicile parisien, sans avoir repris connaissance. Grâce aux soins de son cousin et exécuteur testamentaire, Romain Colomb, Stendhal est inhumé au cimetière Montmartre.